L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Où va le Mali?

Il ne se passe plus un seul jour, au Mali, sans que des victimes d'attaques terroristes ne soient déplorées. A cela, s'ajoutent, de plus en plus fréquemment, des bavures de la force française Barkhane qui ne sont pas pour apaiser la colère des populations, convaincues que la présence des armées étrangères n'a, en rien, changé la donne et que le spectre du terrorisme est devenu, au contraire, plus présent et plus dangereux que jamais. Rien qu'au centre du Mali, on compte 40% des attaques terroristes opérées dans tout le pays. En 2020, quelque 1200 civils ont été tués, une cinquantaine de villages brûlés et plus de 30 000 personnes ont dû fuir leur région. Ces données montrent à quel point la tragédie est devenue banale alors que les groupes extrémistes se sont profondément enracinés dans le paysage, profitant des tensions inter-communautaires qu'ils enflamment, au besoin. Leurs chefs n'hésitent pas à exacerber ces différends car ils en tirent un profit indéniable tandis que le gouvernement peine à trouver la juste mesure, de peur d'alimenter un foyer explosif. Ainsi, l'escalade des violences a-t-elle atteint des niveaux sans cesse plus alarmants, au point que certains observateurs n'hésitent pas à affirmer que la situation risque de devenir hors de contrôle. Une chose est évidente, elle ne sera pas maîtrisée à coup d'opérations militaires, aussi spectaculaires qu'elles puissent être ou qu'on les présente en tant que telles. La véritable solution consiste dans le retour d'un Etat fort et équitable, à tous points de vue, un Etat qui s'efforcera de rétablir le lien solidaire entre l'ensemble des communautés, de lutter sans merci contre l'hydre terroriste et d'agir en toute transparence contre les maux socio-économiques qui grèvent le pays et génèrent un désespoir dont se nourrissent, jour après jour, les groupes terroristes. Ces derniers ont jeté l'ancre dans le centre du Mali où ils rivalisent de terreur, les uns se revendiquant d'al Qaïda au Maghreb (Aqmi) et les autres de Daesh, mais partageant les mêmes motivations et les mêmes méthodes, voire les mêmes connections, avec les réseaux du trafic d'armes et de drogue. Des dizaines de villages ploient sous leur joug, avec des diktats et des impôts extrêmes auxquels s'ajoutent de graves atteintes, comme les enlèvements, la torture, les viols et les meurtres, dans une totale impunité. L'expansion de ce cancer terroriste dans la région exige une riposte ferme et solidaire pour laquelle l'Union africaine est, désormais, interpellée.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours