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Face à la dégradation des indicateurs économiques et sociaux

Quelles perspectives pour l’économie Algérienne?

Pour atténuer les tensions sociales, il faudra pour plusieurs années un taux de croissance reposant sur une nouvelle politique socio-économique, entre 8/9%.

Le monde traverse une crise inégalée où, selon le FMI, la Banque mondiale et l'Ocde, le chômage et l'exclusion sociale tendent à s'étendre au niveau planétaire, touchant surtout les pays les plus vulnérables, la croissance de l'économie mondiale ne devant revenir au niveau de 2019, qu'en 2022 sous réserve de la maitrise de l'épidémie du coronavirus. En Algérie, nous assistons pour 2020 à la détérioration des indicateurs économiques et sociaux
(décroissance du PIB, baisse des réserves de change, inflation, chômage) dont l'extension de la sphère informelle liée à la logique rentière, où le président Abdelmadjid Tebboune, lors de sa rencontre avec la presse le 4 avril 2021 a indiqué que le chiffre oscillerait au cours de 130 dinars un dollar, entre 46,15 milliards de dollars et 76,92 milliards de dollars écart énorme. Si l'on prend le montant de 76,92 milliards de dollars 48,12%ramené au PIB de 2020 d'environ 160 milliards de dollars nous aurons un taux de 48,12% presque la moitié du PIB, rendant difficile une cohérence de la politique socio-économique et où avec la crise de liquidités, selon nos enquêtes la majorité des citoyens se sont rués vers les banques pour retirer leur épargne. Donc l'Algérie insérée à l'économie mondiale doit trouver des solutions appropriées, loin des replâtrages conjoncturels et des promesses utopiques.
Qu'en est-il des liens dialectiques, réserves de change, cotation du dinar et inflation? Les réserves de change sont passées de 194,0 milliards de dollars fin 2013 à 2019: 62 milliards de dollars fin 2019 et à fin 2020, malgré toutes les restrictions à l'importation, selon la déclaration du président de la République en date du 1er mars 2021 entre 42/43 milliards de dollars.
Qu'en est-il de l'évolution du cours officiel du dinar corrélé aux réserves de change pour la période de 2001 au 5 avril 2021? - 2001: 77,26 dinars un dollar et 69,20 dinars un euro -- 2018: 116,62 dinars un dollar et 137,69 dinars un euro - 2019: 119,36 dinars un dollar et 133,71 dinars un euro- 2020: 128,31 dinars un dollar et 161,85 dinars un euro. Selon la BA, entre le 5 et le 7 avril 2021 la cotation est de 133,3558 dinars un dollar et 156,9731 dinars un euro, une petite appréciation non pas due eaux indicateurs économiques en dégradation, mais sous la pression des évènements, décision administrative, de peur de ne pouvoir contrôler le processus inflationniste.
En cas de baisse drastique des réserves de change à 10/12 milliards de dollars, qui tiennent la cotation du dinar algérien à plus de 70%, la Banque d'Algérie sera contrainte de dévaluer le dinar officiel à environ 200/220 dinars un euro avec une envolée du cours sur le marché parallèle qui fluctue en fonction du taux d'inflation d'environ 300 dinars un euro minimum, surtout en cas d'ouverture des frontières. Cette dépréciation du dinar par rapport au dollar et à l'euro accélère la méfiance du citoyen vis-à-vis du dinar, en plus du manque de liquidités, amplifiant la sphère informelle où selon la Banque d'Algérie entre 2019-2020, la masse monétaire circulant en dehors du circuit bancaire, a atteint 6140,7 milliards de dinars (près de 47,23 milliards de dollars au cours de 130 dinars un dollar) à la fin de l'année 2020 soit une hausse de 12,93% par rapport à 2019.
Le dérapage du dinar contribue ainsi à la baisse des salaires ramenés en devises. Ainsi un salaire net de 50 000 dinars équivaut au cours actuel à 310 euros et le Smig de 20.000 dinars à 125 euros, montant qu'il faut réduire de 50% si l'on prend le cours du marché parallèle. Le taux officiel, d'inflation selon les données officielles l'inflation cumulée a dépassé les 82% entre 2000-2020 et en redressant les taux de 20% nous avons une détérioration du pouvoir d'achat durant cette période de 100% Se pose la question de la décroissance du PIB par tête d'habitant, alors que la population dépasse 44 millions en 2020, avec une population active de plus de 12 millions, nous assistons à une décroissance du PIB qui est passé de 180 milliards de dollars à prix courants en 2018, 171 en 2019 et à environ 160 milliards de dollars fin 2020 et cette concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière où fait nouveau, une partie de la classe moyenne commence à disparaître graduellement et à rejoindre la classe pauvre.
L'action louable au profit des zones d'ombre serait un épiphénomène face à la détérioration du pouvoir d'achat de la majorité de la société civile informelle silencieuse, la plus nombreuse, atomisée, non encadrée qui risque de basculer dans l'extrémisme, face à des discours de responsables déconnectés de la réalité, des partis politiques traditionnels et une société civile officielle souvent vivant de la rente, inefficience comme intermédiation sociale et politique, ce qui pose un problème de Sécurité nationale: attention avec cette dévaluation accélérée du dinar au scénario vénézuélien et libanais où le signe précurseur est la mise en circulation d'un billet de 2 .00 dinars.
Qu'en est-il des perspectives de la relance économique en 2021? Pour atténuer les tensions sociales, il faudra pour plusieurs années un taux de croissance reposant sur une nouvelle politique socio-économique, entre 8 et 9%, afin d'insérer 350.000/400.000 emplois additionnels par an, qui s'ajoute aux taux de chômage actuel évalué selon le FMI à environ 15% en 2020 incluant l'emploi au niveau de la sphère informelle. L'appréciation du dinar ou sa dépréciation sera fonction du taux de croissance réel, des indicateurs macrofinanciers et économiques, de la stabilité juridique, institutionnelle et politique, les élections législatives étant prévues en juin 2021, Or, l'économie risque d'être en berne durant tout le premier semestre 2021, avec des résultats pas avant fin juin 2021, les investisseurs potentiels attendant la politique du nouveau gouvernement expliquant dans bon nombre de secteurs des accords d'intention qui n'engagent pas juridiquement le signataire, et non des contrats définitifs.
Restent pour 2021 deux solutions, l'endettement extérieur, ou la dépense publique via la rente des hydrocarbures devant distinguer la partie dinars avec une dette publique via la planche à billets qui risque d'exploser et la partie devise influant sur le niveau des réserves de change. Avec l'épidémie du coronavirus et les restrictions d'importation sans ciblage, selon les organisations patronales, plus de 70% d'entreprises sont en difficultés, fonctionnant à moins de 50% de leurs capacités.Quant aux projets comme le fer de ghar Djebilet et du phosphate de Tébessa hautement capitalistique, montant de l'investissement dépassant 15 milliards de dollars pour uniquement ces deux projets, selon l'ex-ministre de l'industrie (source APS décembre 2020) qui n'en sont actuellement qu'aux intentions, comme rappelé précédemment, un mémorandum n'étant pas un contrat définitif. Le seuil de rentabilité, sous réserve de trouver un partenaire de renom, ces deux filières étant contrôlées au niveau du marché mondial par quelques firmes, demandent du temps.
Le dernier rapport de janvier 2021 de la Cnuced, conséquence de la crise mondiale, montrant une baisse substantielle des IDE notamment vers le Maghreb et l'Afrique. Quant aux start-up, prestataires de services, elles ont besoin d'un marché et d'un environnement concurrentiel, leur efficacité serait nulle à terme sans la dynamisation du tissu productif, l'élévation du niveau de qualification, et une efficacité des institutions nous retrouvant dans le même scénario des nombreuses faillites des projets de l'Ansej. Il s'agira impérativement de maîtriser de la dépense publique, des coûts et la lutte contre les surfacturations et la corruption. Transparency International dans son rapport de janvier 2021 pour 2020,l'Algérie a été classée à la 104ème place sur 180 pays avec une note de 36 sur 100. Selon cette institution, internationale, une note inférieure à 3 signifie l'existence d'un haut niveau de corruption, entre 3 et 4 un niveau de corruption élevé, et que des affaires saines à même d'induire un développement durable ne peuvent avoir lieu, cette corruption favorisant surtout les activités spéculatives.
Selon l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), publié dans son rapport mensuel le 12 mars 2021, la production algérienne de pétrole a atteint 878.000 barils en février 2021 contre 874.000 barils par jour en janvier, contre plus de 1,5 /1,2million de barils entre 2007/2010. En fonction des dernières décisions de l'Opep+ et ses alliés d'augmenter son niveau actuel de production de 350.000 barils par jour, en mai et juin, puis de 450.000 b/j en juillet, avec une part fixée à l'Algérie de 11.000bjj en mai et 14.000 barils/j en juin, à un cours moyen de 60 dollars le baril (la moyenne en 2021 devant fluctuer entre 60/65 dollars le cours du 5 avril étant de 62,25 dollars le Brent et 58,77 dollars le Wit, pouvant descendre en dessous de 60 dollars en cas de non retour à la croissance de l'économie mondiale) nous aurons une recette additionnelle fluctuant entre 660.000 et 840.000 dollars, un montant faible, l'Algérie profitant peu de la hausse récente des prix. Mais ne jamais oublier que 33%% des recettes de Sonatrach proviennent du gaz naturel dont le cours est passé de plus de 10 dollars le MBTU en 2009/2013 à moins de 2,70 dinars le MBT entre 2018/ avril 2021 (Bourse- 5 avril 2021, 2,640 dollars le Mbtu).
En conclusion, l'Algérie, pays à très fortes potentialités est un acteur stratégique de la stabilité de la région euro-méditerranéenne et africaine. Bien que selon le FMI, le PLF2021, fonctionne sur la base d'un cours supérieur à 110 dollars, l'Algérie possède des marges de manoeuvre où selon le rapport du FMI de mars 2021, la dette publique globale s'établit à 51,4% du PIB en 2020 contre 45,6% en 2019 avec une dette publique intérieure de 50,8% en 2020 contre 45% en 2019 et une dette extérieure faible de 0,6% du PIB contrairement à ses voisins du Maghreb. Pour être un acteur actif, l'Algérie a besoin de profondes réformes de son système politique et socio-économique, tenant compte de l'innovation destructrice, en ce monde turbulent et instable, marquée par la transition énergétique et numérique. (voir A.Mebtoul, revue internationale Euro Money Londres, intervention au Caire 1999, les réformes en Algérie et le jeu des acteurs internes et externes reproduit dans l'ouvrage réformes et démocratie Casbah Editions 2005
520 pages).
Cela implique de s'éloigner des pratiques rentières du passé où les réformes doivent être menées par des réformateurs qui ont besoin d'une base sociale active et qui trouveront des résistances des conservateurs, des tenants de la rente.. Cela n'est pas une question d'âge, mais de mentalités et de convictions pouvant trouver un jeune formaté à l'ancienne culture rentière soviétique.

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