L'Expression

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Les tares des Etats-Unis mises à nu

Cela n´arrive pas qu´aux autres! Cette maxime, les Etats-Unis viennent à leur tour de l´éprouver après le catastrophique passage du cyclone Katrina qui a tout détruit sur son passage. Quoiqu´ aucun chiffre n´ait été officiellement divulgué, de nombreux observateurs s´accordent à dire qu´il faut s´attendre à ce qu´il y ait des milliers de victimes. D´ores et déjà, Katrina apparaît comme le « tsunami » américain laissant derrière lui désordre et chaos et mettant les autorités américaines face à une réalité incroyable et une situation qui dépasse les seules possibilités des USA, la plus grande puissance mondiale. Les Américains découvrent, après ce désastre naturel, qu´ils pouvaient eux aussi avoir besoin de l´aide d´autrui et de plus petits qu´eux. Et c´est sans doute là l´une des premières leçons du passage meurtrier du cyclone Katrina qu´auront à tirer les pouvoirs publics américains. L´ONU, l´Otan, l´UE ainsi que de nombreux pays du monde entier ont offert leurs aides aux Américains. Un élan de solidarité normal, spontané, sans calcul, venu du fond du coeur, auquel même la première puissance mondiale avait droit. Peut-être que les populations du reste du monde lesquelles souffrent, ou ont souffert, des calamités de la guerre, des pandémies (tels le sida, le paludisme, le choléra...) et des catastrophes naturelles avec tout ce qu´elles induisent comme dépassements et violences (pillages, viols, destructions) comprennent mieux ce qui arrive aujourd´hui aux Etats-Unis, frappés de plein fouet par un désastre face auquel les Américains se sont trouvés désarmés. Ainsi, la Maison-Blanche a annoncé hier qu´elle accepterait les offres d´aide venues de l´étranger. Pourtant quelques heures plus tôt, le président Bush, toujours aussi arrogant, avait affirmé: «Nous allons nous en sortir par nous-mêmes». Mais l´évidence est là: l´ampleur du cataclysme dépasse même les moyens, gigantesques dont disposent les Etats-Unis. Le spectacle que donnait jeudi La Nouvelle Orléans (Louisiane, sud des Etats-Unis) livrée au chaos, où des gens tiraient sur des agents de sécurité, d´autres pillaient magasins et habitations, -même des viols auraient été commis-, les milliers de personnes livrées à elles-mêmes, affamées errant dans les rues d´une ville dévastée, est à tout le moins humiliant pour la superpuissance mondiale, dont les habitants, face au malheur, ont retrouvé le même instinct de survie : pillages, violences, commettant des actes qui ne sont pas la caractéristique des seuls pays en développement. A raison, la presse britannique soulignait hier que la «vue d´une superpuissance humiliée est en soi humiliante». De fait, l´administration Bush qui a fait montre ces dernières années d´un mépris sans pareil envers les autres peuples, écrasant de la puissance des USA le monde, imposant, entre autres, à la communauté internationale la guerre en Irak, -guerre qui fait quotidiennement des centaines de victimes en Irak, a été incapable de prendre en charge un événement naturel, certes dévastateur, dont la venue était pourtant prévue depuis plusieurs semaines. De fait, il a été plus facile aux néoconservateurs américains de renverser la dictature de Saddam Hussein que de prévenir le désordre qui a défiguré La Nouvelle-Orléans comme de venir en aide à des milliers de personnes traumatisées par le cataclysme qui a frappé le sud des Etats-Unis lundi dernier. Entre 300.000 et 400.000 enfants ont été laissés sans abri par le passage du cyclone Katrina, a estimé hier un porte-parole de l´Unicef, dénonçant le fait que les plus pauvres ont été les premières victimes de la catastrophe. De fait, en Alabama, en Louisiane et au Mississipi (les trois Etats du Sud, les plus touchés par le cyclone) les autorités américaines, à l´instar d´un pays sous-développé, ont eu du mal à fournir à la population les premiers secours et les produits de première nécessité -nourriture, eau, médicaments et abris- aux victimes de Katrina.
Ainsi, le cyclone a mis à nu les tares de la superpuissance mondiale. De fait, l´humilité et la sagesse, inconnues du président George W.Bush, sont l´apanage des grands hommes politiques et des grandes nations, qualités que l´on ne retrouve pas chez les actuels dirigeants américains obsédés justement par les seules vertus qui sont celles des Etats-Unis, leur puissance (financière, militaire, économique) hors du commun.

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