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Les soldes par Internet «autorisées»

Les guillemets s'imposent. Rezig a voulu rattraper le e-commerce qui a pris son envol sans lui...

Wagon. Voici le texte intégral du communiqué publié, hier, sur le site de notre ministère du Commerce: «Il est porté à la connaissance de l'ensemble des acteurs économiques (commerçants, professionnels et consommateurs) que la pratique des ventes en soldes par voie du e-commerce (vente à distance) au titre de la saison hivernale 2021 est autorisée sur le territoire national et ce, durant la période fixée à cet effet (janvier jusqu'à fin février).» Une dépêche de l'APS a suivi, peu après, pour ajouter que «ce type de vente est consacré en vertu du décret exécutif 20-399 du 26 décembre 2020». En effet, l'article 2 de ce décret stipule que «les ventes en soldes peuvent être également exercées par voie du e-commerce, dans ce cas, elles sont soumises aux mêmes règles applicables aux ventes en soldes exercées dans les locaux commerciaux». Jusque-là, le sujet tient la route. Pas pour longtemps, puisque le tangage commence aussitôt après. Les soldes en ligne sont en cours depuis quelque temps. Sans la mention express «soldes». Elle est suggérée par l'ancien prix barré de l'article et remplacé par un autre au rabais écrit en rouge. Cela suffit pour comprendre qu'il s'agit de promotion ou de liquidation des stocks. Il y a plein de sites similaires et pas seulement pour les soldes. La vente en ligne, chez nous, s'est installée depuis un certain temps et connaît un développement appréciable grâce au coronavirus. Les soldes ne sont en définitive qu'un dérivatif de la vente toute court. Il y a mieux. Sur Facebook, une pratique connaît un essor remarquable. Il s'agit de la vente de particuliers à particuliers. C'est un vide grenier. Il y a des vêtements, des chaussures et plein d'autres objets dont les personnes veulent se débarrasser et qu'elles proposent à des prix cassés. Il y a du neuf comme de l'occasion. Ceci pour dire que les petits commerçants peuvent utiliser ce moyen pour proposer leurs soldes. Voilà pour les généralités. Maintenant voyons de plus près les transactions et les litiges qu'elles peuvent engendrer. Ne parlons pas de l'arnaque qui peut exister, mais des différends comme le renoncement par l'acheteur au dernier moment. Les défauts de qualité ou le prix de la livraison qui peut être contesté. Quels recours dans ces cas-là. Aucun en l'état actuel des choses. Même si le décret cité plus haut précise que «les mêmes règles des ventes dans les locaux commerciaux sont applicables» aux soldes en ligne. Plus facile à écrire qu'à appliquer. De quels moyens dispose le ministère du Commerce pour encadrer le commerce en ligne? Comment peut-il sanctionner? Sur quelles bases juridiques? Avec quels corps de contrôleurs? Nous sommes dans le virtuel. Toutes ces questions se posent légitimement d'autant qu'un autre communiqué a attiré notre attention sur le site du ministère. Il s'agit d'un avis d'infructuosité, daté du 14 janvier dernier et concernant «l'acquisition de matériel informatique au profit de l'Administration centrale et des Services extérieurs». Sans matériel informatique performant, il sera très difficile au ministère de suivre, encore moins de contrôler le e-commerce. Avec ou sans les soldes. Il s'agit de cyber-commerce, c'est-à-dire de commerce 2.0 alors que le ministère «roule» visiblement avec des micros de première génération. Nous pouvons même déduire que l'intention du ministère n'est pas de s'impliquer dans la vente en ligne. Son communiqué ne cite pas le décret exécutif comme l'a fait l'APS. L'agence a même ajouté que «les opérateurs économiques concernés doivent se rapprocher de la direction du commerce territorialement compétente pour demander la délivrance d'une autorisation pour exercer la vente en solde, conformément à l'article 6 du nouveau décret exécutif». Délivrer une autorisation implique un engagement. Ce qui induit une responsabilité sur le cours de cette activité. En résumé, le ministère du Commerce a voulu prendre, en marche, le train de la digitalisation. Comme un simple «voyageur». Tout en essayant de faire croire, aux crédules évidemment, qu'il maîtrise toutes les composantes de son secteur. Sans prendre de risques. Il pousse l'APS à en prendre. Pas lui. Dans l'Algérie nouvelle qui est en marche, ce genre de situation ne doit plus exister. Un ministre doit être capable d'anticiper les événements et prendre toutes les dispositions nécessaires pour maîtriser et réguler son secteur. Pas de briller dans l'enfumage!

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