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Le variant qui tue les moins de 40 ans

Les soins intensifs sont consacrés à une majorité de jeunes. C’est au Brésil. Pourquoi?...

Hécatombe. «Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire l'an dernier, 52% des lits en soins intensifs étaient occupés le mois dernier par des patients âgés de 40 ans tout au plus» a précisé, hier, l'agence Reuters dans l'une de ses dépêches sur la pandémie au Brésil. S'il est un pays où le coronavirus est devenu incontrôlable, c'est bien le Brésil. Avec 80.000 nouveaux cas et 4.000 morts par jour (c'est le nombre des morts sur nos routes durant toute l'année), ce pays bat le record des décès dus aux 92 variants de la souche mère de la Covid-19. Les variants qui circulent dans cette région sud-américaine ont pour nom «P1», «P2», etc. Les dernières statistiques font état de plus de 350.000 morts au Brésil, victimes du coronavirus.
C'est le deuxième pays au monde, après les Etats-Unis, à enregistrer le plus de décès dus à la pandémie. C'est aussi le pays où aucune prévention n'est appliquée ni même envisagée. Le président brésilien, Jaïr Bolsonaro, refuse toute idée de confinement ou de contrôle de la propagation du virus dans son pays. Il a expulsé, pour des raisons idéologiques, les médecins cubains qui soignaient, dans le cadre de la coopération, les populations rurales et dans les bidonvilles. Il a réduit le budget de la santé. Résultat, les hôpitaux du pays sont saturés. Certains parlent même de chaos sanitaire. Toutefois, la particularité la plus préoccupante tient à ce variant brésilien qui fait des ravages chez les moins de 40 ans. Au cours du mois de mars dernier, la contamination de cette frange de la population a bondi de 16%. «Les malades plus jeunes, sans avoir eu d'autres maladies, présentent à leur arrivée aux soins intensifs des cas plus graves», témoigne un médecin de Sao Paulo. Cette tournure prise par la pandémie dans ce pays est si préoccupante que l'Europe vient de décider de suspendre les vols vers cette destination. Le Portugal est le premier pays européen à avoir suspendu les liaisons aériennes avec le Brésil depuis janvier dernier. Les autres pays ont suivi comme l'Espagne, les Pays-Bas, l'Allemagne, etc. La France vient de les rejoindre, mardi dernier, en n'autorisant aucun vol du ou vers le Brésil. Le variant en cause, le «P1», est jugé «plus contagieux et plus mortel» que la souche mère. La position du président brésilien intrigue les médias internationaux. La radio télévision Suisse (RTS) se demande si «Jair Bolsonaro va-t-il «tuer» le Brésil»? Un autre média insiste sur «l'entêtement de Bolsonaro qui met le monde en danger». Il met en relief son refus de prendre la pandémie au sérieux. Il affirme que la situation sanitaire est hors de contrôle au Brésil. Des centaines de malades du virus attendent dans les couloirs des hôpitaux que des lits se libèrent en réanimation. Ce qui explique les arrêts des vols européens. Le président brésilien a son argument. Il a fait le choix de protéger l'économie quitte à enterrer son peuple. Sinistre choix qui commence à faire polémique dans le reste du monde. Car et si la situation chaotique actuelle perdure au Brésil, il est clair que cela aura tôt ou tard des répercussions sur d'autres pays. C'est le cas du Canada qui vient de fermer une de ses stations de ski après y avoir constaté un foyer de contamination du variant brésilien. En Algérie où quelques cas de variants, comme le britannique et le nigérian, ont été confirmés par l'institut Pasteur, il n'y a aucune trace du variant brésilien, le fameux «P1». Cependant, chacun sait que la pandémie n'est pas complètement maîtrisée par les scientifiques. Beaucoup de secrets du virus n'ont pas été percés. Pourquoi son variant brésilien s'attaque-t-il au moins de 40 ans? Aucune explication scientifique n'a été donnée. Il n'y a que des constats. Comme la multiplication des mutations du virus.
En Algérie, disions-nous, nous avons la chance d'avoir pu maîtriser la propagation en la réduisant jusqu'à recenser, lundi dernier, 129 nouveaux cas et quatre décès. Sauf que le lendemain, premier jour de Ramadhan, nous sommes passés à 154 nouveaux cas et trois décès. Une petite hausse certes, mais qui doit susciter la vigilance. Nous avons gagné une bataille, mais pas la guerre. D'ailleurs, la guerre contre le virus n'a été gagnée par aucun pays du monde. En ce mois sacré, les mesures sanitaires doivent être scrupuleusement observées. Dans les marchés, dans les bureaux de poste pour les retraités, dans les mosquées, dans tous les lieux publics où la densité humaine est importante, il y a lieu d'être extrêmement prudent, notamment avec les gestes barrières et le port du masque.
Beaucoup de pays ont vécu jusqu'à trois vagues de contaminations. La négligence et le laisser-aller se paient en vies humaines dans ce cas de figure. Ne soyons pas des Bolsonaro!

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