Achour El Acher fait trembler le 21 boulevard des Martyrs
Le Ramadhan 2021 a commencé et les chaînes de télévision algériennes ont diffusé les meilleurs de leurs programmes, ce qui a provoqué un véritable embouteillage au niveau de la programmation de certaines chaînes. Malgré l'absence de financement par des sponsors, de nombreuses productions ont été réalisées. Le plus attendu était, bien sûr, la plus grosse production de Achour El Acher, diffusée sur l'Entv.
La télévision publique qui a misé sur cette production pour accrocher le téléspectateur toujours très exigeant, a raté le premier jour du Ramadhan puisque la télévision n'a pas diffusé le premier épisode. Problème technique, avait avancé l'Entv, dans un communiqué diffusé sur sa page facebook, alors que d'autres sources parlent de censure.
En effet, la télévision publique a réactivé sa commission de visionnage qui contrôle et décrypte les programmes diffusés sur la télévision algérienne, surtout en ce qui concerne des programmes qui sont réalisés à l'extérieur de l'Entreprise de la télévision publique. Or, dans une production aussi lourde que celle de Achour El Acher, de nombreux messages politiques sont transmis par le réalisateur, ce qui constitue un problème pour cette commission de visionnage qui est très sensible au simple message politique. Cette censure existe, depuis des années et existera plus tard.
Le choix rédactionnel de la production de Achour El Acher à savoir parler du changement de système, doit être assumé.
Le réalisateur et scénariste Djaâfar Gassem a choisi d'utiliser la politique pour alimenter sa série et réaliser l'audience tant espérée. Mais à l'Entv, ce genre de message politique ne passe pas.
L'utilisation de la censure demeure la seule solution pour faire face à toute mauvaise lecture.
Au moment où Djaâffar Gassem doit subir les affres du contrôle du produit, sur les autres chaînes la parole est plus libre. C'est le cas sur Echourouk TV ou sur Ennahar TV qui diffusent des productions très politiquement incorrectes, mais qui ne posent pas problème pour ces chaînes privées.
Le meilleur exemple c'est la série comique Dekious et Makious. Après avoir été interdite l'année dernière, la série satirique sur les dirigeants algériens est diffusée normalement sur Ennahar TV. Cette liberté est autorisée tant que cela ne touche pas à l'autorité publique.
Les dirigeants parodiés sont soit en prison soit plus en poste, donc aucune plainte contre la chaîne. Face à ce dilemme, la production de Achour El Acher n'a d'autre alternative que de déclencher une offensive sur les réseaux sociaux, pour bloquer toute censure contre ce feuilleton qui est, à la fin, qu'une simple fiction.
