Une résistance pérenne
Après les congratulations américano-sionistes autour de la mort de Yahia Sinouar, tombé en martyr, les armes à la main, à Ghaza, le secrétaire d'État Antony Blinken s'est rendu en Israël pour y consulter Netanyahu, avant de s'envoler pour l'Arabie saoudite dont il dit que la normalisation serait à portée de main malgré l'ampleur des crimes sionistes, à Ghaza, en Cisjordanie occupée et au Liban. «Cela reste, en dépit de ce qui arrive, une incroyable occasion dans cette région d'aller dans une direction totalement différente qui offre une voie durable pour la sécurité d'Israël et sa place dans la région», clame Blinken qui doit, en outre, s'entretenir demain avec des chefs de diplomatie de certains États arabes, à Londres. «L'Arabie saoudite serait au coeur de ceci, ce qui inclut une potentielle normalisation des relations avec Israël», argumente le diplomate qui a également évoqué la riposte sioniste aux frappes iraniennes consécutives après les agressions ayant causé la mort d'Ismaël Hanniyeh et Hassan Nasrallah.
La joie affichée face à la mort héroïque de Sinouar et le parti que Washington, artisan de sa localisation au profit de l'armée sioniste, selon Biden, entend tirer restent hypothétiques, même si l'Arabie saoudite finirait, pour des raisons spécifiques, par rallier le camp des États arabes normalisés au détriment de la cause «sacrée» palestinienne. Riyad répondra poliment aux avances de Washington, avec son argumentaire réaffirmé sur un règlement préalable de la question palestinienne, même si l'administration Biden pratique, à l'instar de toutes celles qui l'ont précédée, le double langage pour diluer la revendication dans de stériles palabres. Voilà plus d'un an que les crimes les plus abjects se poursuivent sous les traits de Netanyahu, d'abord à Ghaza et en Cisjordanie occupée, puis au Liban, et les États-Unis ont nourri, et nourrissent toujours, avec entrain, l'armée sioniste en armements sophistiqués pour parachever le génocide face à un monde sidéré.
On a vu avec quel enthousiasme l'Occident «civilisé» a reçu la mort de Sinouar. Mais c'est oublier l'immense ferveur que ce meurtre a engendré au sein du peuple palestinien et partout dans le monde arabe où la normalisation des États n'est, en aucun cas, celle des peuples, conscients de l'injustice et de l'oppression d'une occupation sioniste aux multiples tentacules et aux ambitions plus voraces et plus néfastes que jamais. Ce sont donc des milliers de Sinouar auxquels le sionisme devra faire face, sachant que l'engagement d'un peuple pour sa juste cause est pérenne et que les missiles et les obus de Biden n'y pourront rien. Depuis 1948, nombreux sont les dirigeants palestiniens tombés en martyrs mais la résistance continue, inébranlable.