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Une élection libanaise

C’est dans le cadre d’une réunion législative consacrée à la prorogation des mandats des responsables des appareils sécuritaires que le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a annoncé la tenue, le 9 janvier prochain, d’une nouvelle session parlementaire pour élire un président de la République. Au lendemain d’une rencontre avec le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, fin novembre, la décision aurait été prise de relancer un processus figé depuis le 31 octobre 2022, avec l’expiration de la présidence de Michel Aoun. Comme en 2014, lorsque la vacance du pouvoir a plongé le pays dans une profonde incertitude, le blocage résulte d’un système électoral complexe. État unitaire au système multipartite proportionnel, le Liban élit une Chambre des députés répartie équitablement entre les principales communautés confessionnelles. Les communautés sunnites et chiites obtiennent 64 députés et 64 autres reviennent aux communautés chrétiennes maronites. Et c’est par un vote des deux tiers de l’Assemblée, parmi des candidats exclusivement maronites, qu’est choisi le président de la République. Aux musulmans sunnites échoit le poste de Premier ministre et celui de la présidence de la Chambre des députés aux musulmans chiites. Il faut savoir qu’en principe, la « présidentielle » doit avoir lieu un à deux mois avant la fin du mandat du président sortant. Le rôle du chef de l’État est essentiel à la bonne marche du pays, dans la mesure où il peut dissoudre le Parlement, édicter et transmettre aux députés des projets de lois, arbitrer les choix du budget etc. Dès la fin de mandat de Michel Aoun, le pays du Cèdre a renoué avec la crise, faute d’une majorité politique à même de désigner son successeur. Outre une division aiguë entre chiites et sunnites au lendemain de l’invasion de l’Irak par les États-Unis, qu’aggrave le flot incessant des réfugiés syriens face auquel le Liban est économiquement ébranlé, nombreux sont les candidats appuyés par l’une ou l’autre partie mais contestés aussitôt par les parties rivales. Plus de deux ans après, y aura-t-il du nouveau à Beyrouth, le 9 janvier prochain ? Pour l’heure, les cartes semblent identiques mais l’agression meurtrière sioniste et son occupation dans le Sud du Liban pèsent lourdement sur l’urgence d’une solution consensuelle. Le tandem Hezbollah-Amal face à celui des partis maronite et sunnite de Rafic Hariri va-t-il lâcher du lest ? Le soutien à Sleiman Frangié, permettra-t-il au chef de la Brigade Marada de rester dans les pas de son grand-père ? Le contentieux entre les clans féodaux les plus influents est si lourd et le différend qui oppose la famille Frangié aux Chamoun et Gemayel si dense qu’on imagine mal un virage de ces derniers au profit d’un adversaire traditionnel. Mais les efforts annoncés de la diplomatie française pourraient peut-être changer la donne.

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