L'Expression

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Un tango au bord du gouffre

Sur la brèche depuis une dizaine de jours, l’Algérie frôle désormais une catastrophe épidémique. Ne pas l’affirmer avec insistance relève de l’irresponsabilité. Après les cris d’alerte, ce sont les appels au secours qui nous parviennent d’un corps médical lessivé et à bout de souffle qui caresse l’espoir d’un sursaut citoyen salvateur. Car, au rythme où évolue la situation, le pire est à venir. Tandis que les contaminations se multiplient, les hôpitaux sont totalement saturés et le personnel soignant, débordé, n’arrive plus à traiter tous les cas de détresse respiratoire par manque flagrant d’oxygène. Comment qualifier ce manquement, après 16 mois de gestion de la pandémie ? Le produit est fabriqué localement et à supposer qu’il est importé, l’Etat se devait de constituer un stock stratégique pour des situations d’extrême urgence comme c’est le cas actuellement. Or, des patients seraient morts par manque d’oxygène dans nos hôpitaux. Plus grave encore, des spéculateurs sans foi ni loi, entretiennent la pénurie d’oxygène pour écouler ensuite celui-ci au prix fort mettant en péril la vie des patients algériens. Y a-t-il plus criminel que de pareils actes ? Où est l’Etat? Les dirigeants du secteur de la santé doivent des explications aux Algériens. L’absence de l’Etat n’est pas uniquement au niveau du matériel médical, des médicaments et de la logistique, mais également dans l’application de mesures très coercitives. Il est temps de faire appliquer strictement le port du masque dans les lieux publics, d’annuler les fêtes de mariage et tous autres rassemblements et accentuer la vaccination qui accuse un immense retard ! Mais cette responsabilité n’est pas à sens unique. L’insoutenable légèreté, observée chez les citoyens durant la fête de l’Aid El Adha est inqualifiable. Ces écarts risquent d’être payés rubis sur l’ongle par des vies humaines. Pour les médecins, le pic de la pandémie n’est pas encore atteint. Il le sera dans les 15 jours qui suivront l’Aid, c’est la période nécessaire au virus pour terminer sa phase d’incubation, c’est-à-dire, le temps qui s’écoule entre l’époque de la contagion et l’apparition des premiers symptômes de la maladie L’on verra alors les statistiques macabres s’allonger. On va déplorer encore d’autres morts, parmi nos proches, jusqu’à nous poser la terrifiante question : serai-je moi-même épargné ? Que faut-il faire face à cette terrible dégradation de la situation sanitaire ? Faut-il se confiner dans cette posture de témoins impuissants face à une insoutenable hécatombe ? La situation est très grave et le propos, ici, n’est pas d’alarmer les populations en leur livrant des chiffres faussement rassurants comme le font à présent les responsables du secteur sanitaire, qui n’arrivent même plus à compiler des statistiques au niveau national, tant la tâche est immense ! L’heure est à la mobilisation citoyenne. À commencer par les gestes barrières, la vaccination comme nécessité urgente et la multiplication des actions de solidarité.

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