Que vaut le PIB face à la solidarité…
Dans le propos du président de la République, hier à Djanet, on retiendra l’importance qu’accorde l’Algérie aux voisins nigériens, mauritaniens, tunisiens, libyens et maliens. Abdelmadjid Tebboune, dont on connaît désormais la spontanéité et la bonne foi, met beaucoup de respect et d’amitié. Pour le candidat indépendant, les peuples ne sont pas mesurables au PIB de leur nation, ni à l’efficacité ou pas de leurs économies. Les peuples sont autant de destinées nationale, humaine, historique. Ce sont d’abord des communautés d’êtres humains qui ont le droit, partout ailleurs sur la planète, à la dignité, à la liberté et la souveraineté sur les territoires de leurs aïeux.
Il n’existe pas des sociétés plus méritantes que d’autres et toutes, ont connu dans leur passé des ères de gloire et de déchéance.
Les Algériens, au même titre que les Nigériens, les Maliens et les Mauritaniens sont les descendants d’ancêtres qui ont bâti de grandes nations, des empires. Ils ont gagné bien des batailles et en ont perdu tant. Ils ont été soumis à une longue colonisation barbare, dont l’objectif assumé était de les déshumaniser. Le projet colonialiste n’a pas abouti, mais le regard que certains posent sur ces nations est chargé de mépris, au motif d’une «incapacité quasi génétique» à se placer à la hauteur des défis du XXIe siècle.
De par la force de son peuple, de sa guerre de Libération nationale, de la Déclaration du 1er novembre, l’Algérie a su imposer le respect au reste du monde. Elle édifie un État solide, fort, solidaire et se place au troisième rang africain en matière de développement et économie, premier en sécurité alimentaire et en indice de développement humain. Le FMI et la Banque mondiale annoncent son état d’émergence pour les toutes prochaines années. Ces institutions de Bretton Woods et les Occidentaux qui en ont fait leur gendarme pour régenter le monde évoque, pour expliquer leur annonce, le niveau atteint par le PIB de l’Algérie.
Mais entendons-nous bien.
L’appréciation des Occidentaux est toujours bonne à prendre, mais celle de l’Algérie envers ses voisins ne tient pas compte de ce genre d’indice. Le président Tebboune œuvre à créer des zones franches aux frontières avec tous les pays, pas pour gonfler le PIB, mais parce que les peuples de ces pays partagent avec celui d’Algérie une destinée commune. Celle de récréer une ère d’abondance et de solidarité…