Le train sifflera une fois
La présidentielle du 7 septembre n'accouchera pas d'un second tour. C'était prévisible. Tout comme la victoire éclatante, sans bavures, d'Abdelmadjid Tebboune. Les électeurs l'ont choisi pour mener les affaires du pays pour les cinq années à venir. Une confiance renouvelée eu égard à son bilan. C'était prévisible là encore. Le président de la République sortant avait un avantage certain sur ses deux concurrents, Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS) et Hassani Cherif Abdelaali du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Ils avaient pour particularité de faire leur baptême du feu. Ils briguaient pour la première fois la magistrature suprême. Un handicap de taille qu'il fallait surmonter. Ils ont pour cela jeté leurs forces dans la bataille. Ils ont déplacé les foules, tenu des meetings où ils ont étalé leurs talents d'orateurs, pris des bains de foule, fait des promesses. Mais apparemment, la mayonnaise n'a pas pris. Pas faute de n'avoir pas réussi à convaincre. Il n'est, en effet, pas paradoxal d'en faire un tel constat. Les électeurs ont, en définitive, tranché. En faveur de la stabilité, pour la continuité.
L'expérience a, en effet, montré que les peuples ont une certaine aversion pour le saut dans l'inconnu. Le contraire de ce qu'incarne le locataire du Palais d'El-Mouradia. Ce qui dominait chez Abdelmadjid Tebboune, plus dans un costume de président-candidat que candidat-président, c'était la poursuite des réformes engagées, l'assurance de la préservation du pouvoir d'achat, de l'accès au logement. Bref, de l'amélioration de la qualité de vie et de perspectives d'avenir, réalistes. Tout cela sur un ton apaisé, de force tranquille jamais prise en défaut. Un état d'esprit qui met en évidence une autre manière de gérer les affaires du pays. Oui, on peut l'affirmer que Abdelmadjid Tebboune en a été le «précurseur».
Sa gestion de la crise sanitaire (Covid-19), une année seulement après sa première élection en décembre 2019, le choix de ne pas recourir à l'endettement extérieur alors que le pays se trouvait dans une situation financière inconfortable en sont de beaux exemples. Moins de quatre années après sa première investiture, il a fait de l'Algérie une nation qui ambitionne d'intégrer le «club» des pays émergents. C'est cela sa force. Et c'est pourquoi l'élection d'Abdelmadjid Tebboune s'est jouée en un tour. Et le train ne sifflera donc qu'une fois.