L'Expression

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Le train de la numérisation

Autres temps, autres moeurs. Après l'informatisation du début des années 1980, le curseur s'est déplacé du côté de la numérisation. À voir l'engagement et la fougue avec lesquels est décliné ce projet par le président de la République, l'on comprend que cette numérisation n'est pas un simple effet de mode qui va s'estomper avec le temps. Ce n'est pas non plus un slogan pour une quelconque campagne politique. Il s'agit d'un projet de société qui va bouleverser les moeurs et déranger des positions confortables. On n'est qu'aux premiers balbutiements d'une révolution qui induira de profonds changements culturels et managériels. Le premier département ministériel concerné par cette révolution est bien évidemment celui des Finances qui accuse un immense retard en la matière. Le nouveau ministre des Finances, Laâziz Fayed, aura du pain sur la planche. C'est à lui que revient la plus grosse partie de ce noble chantier. Fin connaisseur des rouages financiers où il a fait toutes ses classes, il doit mettre sur les rails le train de la numérisation et les wagons sont nombreux: les douanes, les domaines, le Trésor...etc. Bienséant, l'approche impose la mise en place des instruments de protection très efficaces. La cybersécurité doit être un objectif clé pour le ministère des Finances, ainsi que les autres départements qui renforcent leurs services numériques. Rappelons-nous de la fameuse attaque «WannaCry» de 2017 qui a causé la perturbation des hôpitaux et des entreprises dans plus de 150 pays. Ainsi, ces mesures de sécurité doivent être intégrées tôt, idéalement pendant la phase de conception.
L'usage de cet excellent outil permettra au pays de «sauter» les étapes, aussi bien dans le développement financier que dans d'autres secteurs de l'économie. Et surtout dans une gestion transparente des affaires. On arrive alors au point de jonction de la démarche présidentielle dans son projet d'une Algérie nouvelle. Après un dur combat contre l'usage de la fraude électorale et l'éradication définitive de la politique des quotas, le temps est venu pour une gestion transparente à tous les niveaux. Comme un médecin qui délivre un remède à doses homéopathiques pour ne pas brusquer le corps de son patient, le président Abdelmadjid Tebboune procède par petites touches pour un redressement politique et économique. On l'a vu à plusieurs reprises retoquer des projets de loi, demander leur enrichissement. Mais parfois quand l'attelage somnole, il n'hésite pas à donner un coup de fouet pour réveiller les énergies assoupies. Ainsi va le train de la numérisation. En voiture!

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