Le point de non-retour
La riposte calculée de l'entité sioniste, hier, lors d'attaques aériennes contre l'Iran, était prévisible dans la mesure où les émissaires américains se sont succédé auprès des dirigeants sionistes pour en baliser la forme et le fond. Washington n'a pas cessé de déclarer, depuis des semaines, que cette nouvelle agression sioniste dans la région était «nécessaire» mais qu'elle ne devait, en aucun cas, nourrir une éventuelle escalade qui serait préjudiciable à ses propres intérêts, tant stratégiques qu'économiques. Il semble que Netanyahu et ses sbires ont pris en compte les exigences de l'administration Biden et, compte tenu, précisément, du rôle essentiel que Washington joue dans la guerre génocidaire qui ravage Ghaza depuis le 7 octobre 2023, c'est bien la moindre des choses, même si ce n'est un secret pour personne que le Premier ministre sioniste parie ouvertement sur le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Netanyahu joue, en effet, sa survie politique dans un contexte explosif, et sa seule préoccupation consiste à retarder l'échéance, quitte à embraser toute la région du Moyen-Orient. Si le complexe militaro-industriel américain est largement redevable à son allié sioniste qui constitue son principal client en matériel de guerre ultra-sophistiqué et autre, dans la région moyen-orientale, il n'en est pas moins conscient qu'une explosion généralisée aurait d'immenses répercussions sur l'économie mondiale, en général, et sur sa propre économie, en particulier. D'où la valse diplomatique, assumée à onze reprises à ce jour, par le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, chargé de produire un discours lénifiant, pendant que la machine de guerre américano-sioniste poursuit son oeuvre dans la région. Au nom de la Pax Americana, Blinken cherche, avant tout, à arracher la normalisation aux dirigeants saoudiens, même si le prince héritier Mohamed Ben Salmane a, une fois de plus, souligné les conditions sans équivoque, à savoir un État palestinien avec El Qods-Est comme capitale. Une chose que ni les dirigeants sionistes, plus expansionnistes que jamais, ni les États-Unis ne veulent entendre, ces derniers agitant la chimère d'un règlement fondé sur des négociations entre les belligérants et dont ils ont, sans cesse, noyé les attendus, pendant des décennies. Si l'appel américain à la désescalade, repris presque mot pour mot, par ses alliés occidentaux, voire au-delà, devrait être consenti dans une région où tout le monde a intérêt à protéger ses arrières, il n'en reste pas moins que la colère des peuples arabes et musulmans a atteint un point de non-retour face aux exactions barbares d'un régime sioniste aux abois.