L'Expression

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Le Liban cinq sur cinq

L'appel de Nagib Mikati à la solidarité arabe durant la tenue du 31e sommet de la Ligue arabe à Alger aura donné la pleine mesure de la crise à laquelle le pays du Cèdre est confronté. Si en 2006, les raisons de l'épreuve incombaient à la guerre dont les ravages ont lourdement affecté l'économie libanaise, les bombardements sionistes engendrant d'énormes pertes matérielles et humaines, tel n'est pas le cas, en cette phase critique qui voit le Liban ballotté entre de multiples tempêtes financières, socio-économiques et institutionnelles. Cette fois, les mécanismes de la dégringolade sont purement internes et ont trait à une rivalité féroce dans la course au pouvoir qui motive et aiguise les appétits des diverses factions et confessions, apparemment indifférentes au drame qui se joue dans les villes et villages privés d'électricité, de moyens de subsistance et même de leurs maigres économies pour cause de faillite bancaire. Obsédés par le maintien au pouvoir, ces partis louvoient entre des alliances conjoncturelles et des volte-faces intempestives comme le montre l'incapacité du Parlement à élire un président de la République, appelé à succéder à Michel Aoun lui-même résolu à garder la main par-devant son gendre et chef de son camp politique. Dans cette bataille échevelée, les uns et les autres ont beau perdre une grande partie de leur énergie, cela ne les empêche pas de redoubler de férocité alors que la situation critique du pays exige un brin de lucidité et de sacrifice au profit du bien commun tant il est évident que le bateau qui coule ne profite à personne. Mikati et son gouvernement dont Michel Aoun a voulu un limogeage parallèle à la fin de son mandat, au risque de plonger le Liban dans une dramatique perdition institutionnelle, gère les affaires courantes et Nabih Berri, chef du Parlement et adepte du «Je t'aime, moi non plus» envers son allié encombrant, le Hezbollah, a convoqué hier les députés pour une 5e tentative d'élection d'un chef de l'Etat. A priori, le Hezbollah va faire pleuvoir, encore, une averse de bulletins blancs afin de garder la mise en faveur de son candidat Sleimane Frangié, tant le ménage à trois construit avec le CPL aouniste et Amal de Berri bat de l'aile. Au-dessus de Beyrouth, l'électricité est partout dans l'air, sauf dans les maisons, les commerces et un certain nombre d'édifices publics. Et des échauffourées récentes en plein débat télévisé indiquent que l'explosion peut arriver à tout moment, à tel point que le commandant en chef de l'armée Joseph Aoun, sans lien de parenté avec le président sortant et, surtout, sans casquette partisane, a mis en garde contre toute velléité d'exploiter la situation à des fins politiques. 

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