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Le grand tumulte

Dans la redistribution des cartes intervenue en Syrie, par-delà une apparente position en retrait des États-Unis et une nouvelle escalade sioniste au Golan, on apprend aujourd’hui que l’offensive des factions rebelles dirigées par le groupe Hayat Tahrir al- Sham, ex Al- Nosra, branche locale d’Al-Qaïda, était préparée depuis plus d’un an. Et surtout, le ministre turc des AE, Hakan Fidan, révèle que, lors de la réunion tripartite à Doha, au Qatar, la Russie et l’Iran ont souscrit au plan de l’offensive au point de lâcher le président Bachar al-Assad et son gouvernement. « La chose la plus importante à faire était de parler aux Russes et aux Iraniens et d’être sûr qu’ils n’entreraient pas militairement dans l’équation. Nous avons parlé avec les Russes et les Iraniens, ils ont compris », a ainsi déclaré hier Hakan Fidan, dans un entretien en direct accordé à la chaîne privée turque NTV.
Voilà pourquoi on a vu les États-Unis, la Russie et l’Iran se retirer de la scène syrienne pour le plus grand profit de la Turquie, dont les dirigeants restent focalisés sur la problématique des Kurdes. L’autre grand souci d’Ankara a trait à la présence de trois millions de réfugiés syriens sur son territoire depuis 2015, au moment où la Russie a volé au secours du régime Al-Assad, menacé déjà d’effondrement malgré le soutien du Hezbollah et des conseillers militaires iraniens des Gardiens de la Révolution. Désormais, les observateurs se demandent si on assiste réellement à une sorte de revanche de l’Empire ottoman sur l’Empire perse, mais c’est là une approche réductrice, même si, effectivement, la défaite des chiites, consommée au Liban où le Hezbollah a mené une courageuse résistance à l’agression sioniste portée à bout de bras par les États-Unis et leurs alliés occidentaux, entraîne un retour en force des sunnites dans une Syrie qui n’en est qu’au tout début d’un grand tumulte géostratégique. Les Alaouites, dont fait partie le clan Al-Assad, sont de ce fait lourdement pénalisés par rapport à toutes les autres communautés syriennes, y compris celle des Kurdes dont on ne sait s’ils vont trouver un compromis avec les nouveaux maîtres du pays, très redevables à Ankara, tant sur le plan militaire que politique. Leur déclaration selon laquelle ils ne veulent pas d’une guerre quelconque, c’est- à- dire avec une entité sioniste qui ne cache pas son programme expansionniste dans une Syrie menacée d’implosion et agressée par des bombardements massifs visant à éradiquer ses capacités de résistance, est d’ores et déjà un terrible aveu d’échec.

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