L'Expression

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Le blé, les bateaux et la souveraineté

Depuis de nombreuses années, le débat est nourri sur le thème de la suffisance alimentaire qui, comme toute chose, évolue, au gré des modes et des évènements. On a parlé, tour à tour, de la sécurité alimentaire puis de la problématique de la souveraineté. Bref, on s'évertue à battre la campagne pour souligner l'urgence d'une politique nouvelle en termes de productivité et de consommation, sources de grandes dépenses que l'économie nationale n'est plus en mesure d'assumer. Le Covid-19 passant par-là, les réalités amères du marché international, en proie à de profonds bouleversements, sont à ce point contraignantes qu'il n'est plus l'heure de disserter. Le colza, le maïs, notamment ne sont plus des produits de large consommation. Ils sont, aussi, des atouts pour la fabrication de carburant et donc leur coût a flambé sur les places boursières. Idem pour les rivalités entre les pays producteurs de blé qui reçoivent les appels d'offres des pays soucieux de satisfaire l'appétit de leur population. L'Algérie, dans un tel contexte, est la moins bien lotie car il lui faut continuer à importer des quantités énormes, au moment où ses réserves financières sont au plus bas, pour diverses raisons, dont la chute du prix du baril.
Et comme si cela ne suffit pas, sa dépendance vis-à-vis des armateurs étrangers vient aggraver la facture, alors même que la question du transport maritime se pose depuis les années 90. A cette époque, notre pays disposait de 70 navires, tous flambant neuf. Vingt ans plus tard, il n'en comptait que quatre. Deux de ces bateaux ont été abandonnés, purement et simplement, l'un, en Amérique latine, et l'autre, en Grèce, pour défaut de paiement des réparations. Un état des lieux significatif des graves préjudices infligés par des mafias, cachées derrière le bouclier de l'incompétence, mais dont les richesses, outre Méditerranée, révèlent les forfaits. Les prédateurs passent et les bilans désastreux s'accumulent. Des décennies plus tard, malgré les nombreux conseils des ministres, les plans successifs de développement et les programmes sectoriels, le débat est toujours là, avec les habituelles incantations, les promesses d'une autre politique. Le Covid-19 a planté ses griffes, partout dans le monde, et le désarroi qu'il provoque devrait être une source de lucidité pour les pays en quête réelle de leur sécurité alimentaire. L'heure n'est plus aux débats, aux plans, aux programmes et aux projets sans lendemains. Agir ou ne pas agir, telle est la question et telle est la condition de la survie. Alimentaire, mon cher Watson!

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