L'Expression

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Il était une fois le rabbin Pinto

Les images des réseaux sociaux, montrant, à Rabat, le ministre de la Défense sioniste, tanguant au milieu de juifs marocains en incantations pour «protéger l'Etat hébreu», ont choqué beaucoup de monde. Pourtant, de notoriété «biblique», le royaume du Maroc est le char d'un puissant lobby israélite et ses relations avec l'entité sioniste ne datent nullement de la «normalisation». Du temps de Hassan II, André Azoulay, son conseiller, faisait et défaisait, à sa guise, la politique du royaume. Il poursuit son oeuvre, à ce jour. Il n'y a pas que lui. Yoshiyanu Pinto, un rabbin superstar, a atteint les sommets, dans son «second pays». En avril dernier, il déclarait à un média sur Mohamed VI. «En le voyant, j'ai vu une lumière divine sur son visage. Je n'ai jamais ressenti cette lumière divine, jusque-là. Je n'ai jamais vécu un moment spirituel aussi intense.» Et Mohamed VI qui perçoit la même lumière céleste sur le visage de Pinto l'a investi «chef de la communauté juive marocaine» (4000 fidèles), sans compter l'importante diaspora bi-nationale en Israël, et Guide du culte du Makhzen. Il se murmure que Mohamed VI, malade et sujet à une mélancolie dépressive (le spleen du «hacic», tant pleuré par Baudelaire), trouve dans les talismans du rabbin Pinto un remède plus efficace que la médecine ordinaire. Prêtre et mage, Pinto est le chef d'une puissante loge de 1500 personnalités dans le monde, depuis le Congrès US au...Kremlin, en passant par la Commission européenne. Dans son carnet d'adresses éclectique, figure le milliardaire franco-maroco-israélien, Patrick Drahi, propriétaire de SFR, Libération, l'Express etc, dont le groupe Alice avoue 5 milliards d'euros en Bourse. Idem pour le n°1 de l'immobilier en Argentine, Eduardo Elsztain, qui traverse les océans pour recevoir la bénédiction de son «rab». Les élus américains, démocrates et républicains, se bousculent. Toute cette agitation finit, bien sûr, par des donations conséquentes qui profitent, en proportions inégales, au Makhzen et à Israël. Car Pinto ne «choisit pas» entre ses deux «patries»: «Israël, tout comme le Maroc, sont des terres saintes qui sont incomparables», assure-t-il. Depuis 2010, ils sont plusieurs rabbins, appelés «babas» par les adeptes, à rejeter l'austérité et séduire les foules, non par l'interprétation de la Torah mais par des «pouvoirs» censés guérir les misères psychophysiologiques et par un rôle de «conseillers», au plus haut niveau des États. Puissants et redoutés, leur marché, estimé par Forbes à des centaines de millions de dollars, cachés mais cashers, a alerté le FBI, au point de pousser Pinto, réfugié aux Etats-Unis en 2014, à courir, toutes voiles dehors, vers la «terre sainte» de Mohamed VI dont il est, depuis, le père très spirituel...

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