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Feu le criminel Bugeaud

Dans une opération coup de poing, menée vendredi dernier dans l'avenue parisienne qui porte son nom, des membres de l'association SOS-Racisme ont changé les plaques habituelles pour leur substituer une «Avenue du criminel Bugeaud» et une «Avenue des enfumades». SOS Racisme a saisi l'opportunité du 19 mars 2021 pour frapper un grand coup, démystifiant le général français qui a entrepris la guerre coloniale contre le peuple algérien et n'a reculé devant aucune barbarie pour instaurer le joug de l'oppression et de l'exploitation, y compris les pires forfaitures. Celles-ci, affirment les militants de l'association, le conduiraient aujourd'hui, à La Haye, devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité. C'est à 6 h 30 que les cinq membres de l'organisation ont investi l'avenue, dans le 16e arrondissement de la capitale, pour effacer les plaques de sinistre mémoire. Le général Bugeaud est notoirement connu pour son recours à la «politique de la terre brûlée» et aux méthodes des «enfumades?» qui n'épargnaient ni les femmes, ni les enfants, ni les vieillards.«On a décidé de ne pas attendre une décision politique» sur une débaptisation «qui pourrait prendre du temps, tant les résistances peuvent être fortes, sur le sujet», a expliqué Valentin Stel. «Il ne s'agit pas de venir vandaliser ou rebaptiser, selon notre propre goût, une avenue qui porte le nom de Bugeaud, mais de venir préciser qui était ce personnage qui n'était rien d'autre qu'un criminel de guerre», a-t-il assuré. Cette opération a beau n'être que symbolique, elle illustre, magistralement, la densité de la question mémorielle, à un moment où tous les monuments et les statues, de par le monde, relatant l'histoire coloniale et ses innombrables crimes envers les peuples opprimés, sont au coeur d'une grande polémique, notamment aux Etats-Unis où les réflexes d'un Sud raciste et xénophobe surgissent, toujours, témoin l'ignoble exécution de l'Afro-Américain George Floyd par un policier blanc et ses complices, en 2020. Comme les militants de SOS-Racisme, la France devrait considérer qu'il n'est plus de mise de rendre hommage à de tels personnages, en 2021! Mais les farouches adeptes des «bienfaits de la colonisation», gonflés à bloc par l'ancien président Nicolas Sarkozy qui a réussi à faire voter une loi en ce sens, ne vont pas lâcher l'ultime relique qui leur reste de leur «glorieux passé». Qu'ils sachent, toutefois, qu'un jour viendra où leur «histoire» ne sera plus que du sable nucléarisé balayé par le Sirocco.

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