De Trump à Netanyahu
Le triomphe savouré, Donald Trump a déjà planté le décor de son second mandat avec pour principale caractéristique qu'il apporte carte blanche au gouvernement Netanyahu dont l'expansionnisme est une matrice nourricière. Depuis le 7 octobre, l'administration Biden a apporté un soutien inconditionnel à l'agression barbare contre la population civile de Ghaza et en Cisjordanie occupée, même si sa diplomatie a agité le slogan des prétendues «fortes pressions» sur son allié au Moyen-Orient. Si Trump se vante d'être porteur d'une «solution» aux conflits, en Ukraine où la Russie fait face à l'alliance atlantiste, et au Proche-Orient, ce ne sera pas dans un souci d'équité, loin de là. Contrairement à tous les présidents américains qui l'ont précédé, Trump n'a jamais pris position en faveur d'un État palestinien indépendant et souverain. Durant son premier mandat, il a brisé un tabou en transférant l'ambassade américaine à El Qods et obtenu de plusieurs États arabes la reconnaissance de l'entité sioniste, moyennant quelques concessions. Désormais, il va bénéficier d'une marge de manoeuvre absolue, le parti républicain ayant le contrôle total du Sénat et de la Chambre des représentants et ses chefs de file ayant par avance souscrit à son diktat. Si Joe Biden et Kamala Harris ont dû affronter une fronde au sein du parti démocrate dont l'aile gauche critique farouchement le soutien inconditionnel à la barbarie sioniste, Trump domine, lui, un parti républicain massivement encastré dans le sionisme le plus radical, de sorte que, pendant la campagne présidentielle, ses militants distribuaient et les fanions Trump et les drapeaux de l'entité sioniste!
D'ores et déjà, il a donné le signal de sa politique au Moyen-Orient, en désignant un pasteur évangélique Mike Huckabee, ancien gouverneur et chef de file des chrétiens fondamentaliste, comme ambassadeur auprès de Netanyahu. Or, ledit pasteur est, comme tous ses pairs, un fervent défenseur du sionisme en raison de croyance biblique au retour du Messie. Il a aussi désigné Marco Rubio, sénateur, secrétaire d'État en raison de son hostilité véhémente envers l'Iran et la Chine et son élan enthousiaste pour Israël, Taiwan et Hong-Kong, et Elise Stefanik, pour ses attaques féroces contre les universités où se déroulaient des manifestations contre l'agression sioniste à Ghaza. Enfin, il a stupéfié le Pentagone en nommant l'animateur de Fox News, Pete Hegseth, secrétaire à la Défense. Cet ancien officier en Irak et en Afghanistan va diriger 3,4 millions de soldats et de civils, avec un budget de 850 milliards de dollars par an. Voilà pourquoi Netanyahu s'est évertué à balader Biden et Blinken autour de prétendues «négociations» de paix, avec le seul but de gagner du temps jusqu'au retour de Trump à la Maison- Banche.