L'Expression

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Bagarre sur le Nil

Va-t-on pouvoir éviter la guerre de l'eau entre l'Ethiopie, l'Egypte et le Soudan? Voici quelques jours, le président égyptien Al Sissi avait affirmé, face à la volonté réaffirmée du Premier ministre éthiopien de procéder au second remplissage du barrage de la Renaissance, que son pays ne resterait pas les bras croisés et qu'il dispose des arguments massue pour contrer cette menace. Apparemment, le message a été reçu, cinq sur cinq, par Abiy Ahmed et les pourparlers ont donc repris, dimanche dernier, à Kinshasa, autour du méga-barrage éthiopien sur le Nil bleu, une centrale hydroélectrique considérée comme vitale par Addis-Abeba et ressentie comme une agression par Le Caire et Khartoum. Les MAE des trois pays et leurs ministres en charge des questions hydrauliques ont débattu, en présence du président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, président en exercice de l'Union africaine (UA), depuis février dernier. Celui-ci promet «une nouvelle dynamique» et ne cache pas sa volonté de convaincre les antagonistes de «saisir toutes les opportunités» pour «rallumer le feu de l'espérance». Tshisekedi paraît convaincu de l'intention des trois pays de «chercher ensemble des solutions africaines aux problèmes africains», en situant, au premier plan de leur dialogue, les aspirations et les droits des peuples à l'eau et à la santé qui en découle. Nul doute que cette reprise des discussions tripartites intervient dans un contexte qui place Addis-Abeba dans une position inconfortable.
Les conséquences de la guerre au Tigré où les troupes érythréennes ont commis des crimes dénoncés par les ONG et l'ONU, les menaces du Soudan de réagir en cas d'attaque éthiopienne, après la récupération de certains pans du territoire, et la situation socio-économique dégradée du pays où les conflits intercommunautaires risquent d'être ravivés font que Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix en 2020, est face à un choix cornélien. Ou il poursuit, contre vents et marées, le remplissage du grand barrage et ouvre la porte à une riposte fulgurante de l'Egypte, ou il se résigne à un prudent recul, malgré une intransigeance affichée, sur ce dossier brûlant. Le barrage de la Grande renaissance éthiopienne (GERD) est, désormais, à la base d'un bras de fer qui exige des concessions réciproques et la recherche de solutions pragmatiques, afin de ne léser les intérêts d'aucun des trois pays, sans oublier, pour autant, ceux du Burundi, du Rwanda, de l'Ouganda et de la Tanzanie qui ont, aussi, des droits sur un fleuve dont dépend leur survie. 

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