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Souhil Meddah, économiste, à L’Expression

«Le modèle d’enseignement est à revoir»

S'exprimant sur la rentrée universitaire, l'économiste Souhil Meddah, revient, dans cet entretien, sur la connexion entre le secteur de l'enseignement supérieur et le secteur économique, relevant les éventuelles possibilités de répondre aux besoins de la relance économique.

L'Expression: Comment voyez-vous l'apport de l'université à l'économie nationale?
Souhil Meddah: c'est une utilité primordiale de tabler sur une connectivité du savoir académique acquis depuis des années. Il s'agit de la préparation de nouvelles élites aux professions futures. Dans ce sens, deux questions se posent, à savoir d'abord la nomenclature des cursus proposés. On constate que plusieurs filières techniques n'alimentent plus le marché du travail. Nous avons des sections qui renferment plus de demandeurs des filières économiques et littéraires, alors que la partie technique à connu un recul en matière d'engouement depuis des années, ce qui indique que la préparation devrait venir en amont des cursus universitaires. L'ensemble du modèle d'enseignement, du primaire au secondaire, est à diagnostiquer. Il faut connaître les raisons qui font que les futurs étudiants se dirigent vers les filières les plus abordables, pour pouvoir apporter les corrections nécessaires. On constate, actuellement, que les élèves inscrits dans des filières techniques avant le baccalauréat, optent pour des filières, dans l'enseignement des études, qui leur assurent des débouchés et un emploi, rapidement. On ne détient pas encore un modèle de recherche qui permet aux étudiants de s'intéresser au développement technique.

Pensez-vous que cela va changer avec les nouvelles orientations, telles que la création de l'Ecole nationale supérieure des mathématiques et l'Ecole nationale supérieure de l'intelligence artificielle?
Absolument, il y aura du changement, à condition de revoir tout le cursus de préparation afin qu'il soit développé dans le sens de l'instauration du développement technologique. Autrement dit, il est important, pour opérer ce changement, de motiver la future élite afin qu'elle s'intéresse plus au développement humain, au lieu de se contenter du statut de demandeuse d'emploi. C'est dans cette optique que le lancement de ces nouvelles écoles est très important. Il va donner ces effets positifs dans quelques années et pouvoir sortir des élites, qui devront s'engager afin de servir l'économie nationale. Pour ce faire, ces dernières devraient développer un esprit d'innovation qui rejoint les avancées internationales, l'objectif étant de donner à l'économie nationale la possibilité d'être à jour, de développer de nouveaux marchés dans le domaine technologique et de préparer notre ecosystème à un nouvel ordre économique.

Devant les actions de réformes et les efforts consentis par l'Etat pour relancer l'économie nationale, à quoi doit-on s'attendre de l'action universitaire pour soutenir cette dynamique?
En premier lieu, développer le savoir-faire. Pour cela, renforcer le volume des IDE est très important. L'apport du transfert de technologie sera salutaire autant sur les besoins d'investissement que sur l'encadrement de nos compétences, de nos écoles, afin d'avoir une vision claire sur les futurs marchés. Le but recherché est, sans conteste, d'impliquer aujourd'hui nos étudiants afin qu'ils acquièrent l'expertise qui leur permettra de servir l'économie nationale.

Quelles sont, pour vous, les solutions qui pourraient réguler la connectivité entre le marché du travail et l'université?
Il faut d'abord déterminer le modèle de croissance. Il s'agit d'une intersection entre deux secteurs où des efforts de préparation sont à consentir dans le secteur économique, notamment dans l'émergence des futurs métiers. Les nouvelles élites, issues du secteur universitaire, devraient trouver un terrain favorable pour développer leurs compétences et concrétiser des projets à forte valeur ajoutée. Le but est de colmater les brèches qui ont facilité la fuite de notre matière grise à l'étranger.

Dans ce sens, pensez-vous qu'à moyen terme, il y aura un aboutissement à des résultats probants issus de cette connexion entre les deux secteurs?
Oui, c'est possible à condition de maintenir cette dynamique. Cela tant l'engagement des deux parties est incontournable. Il s'agira, pour le secteur économique, de s'engager à poursuivre et à accélérer la cadence de travail de préparation sur le terrain, alors que le secteur universitaire devrait s'engager à répondre aux besoins de l'économie nationale, avec un esprit d'entrepreneuriat et d'implication.

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