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4 milliards de m3 supplémentaires seront livrés par Sonatrach à l’ENI

L’Algérie et l’Italie à plein gaz

Cette décision intervient à la veille de l’arrivée du Premier ministre italien, Mario Draghi, à Alger dans le cadre du 4e Sommet intergouvernemental algéro-italien, prévu les 18 et 19 juillet prochains.

Poussé par la guerre en Ukraine et la redistribution des cartes au niveau méditerranéen, le vent de la concordance souffle du côté algéro- italien. Dans cette dynamique de reconfiguration régionale, l'Algérie reprend la main. Elle a décidé d'augmenter de 4 milliards de m3 supplémentaires le volume de ses livraisons de gaz à l'Italie. Ces 4 milliards de m3 de gaz seront livrés dès la semaine prochaine par Sonatrach à ENI et à ses autres partenaires italiens. Ça carbure à plein gaz entre Alger et Rome. Le rapprochement s'est raffermi davantage depuis ces derniers mois quand l'Algérie a décidé de réorienter sa stratégie gazière, notamment depuis la brouille avec l'Espagne qui vient d'effectuer une dangereuse sortie de piste en s'alignant sur les positions marocaines dans le dossier du Sahara occidental. L'Algérie, qui entretient des relations privilégiées avec l'Italie, a déjà livré à ce pays depuis le début de l'année 13,9 milliards de m3 dépassant de 113% les volumes prévisionnels, prévoit encore de livrer d'ici la fin de l'année 2022, 6 milliards de m3 supplémentaires de gaz à l'Italie. Cette décision renforce davantage les liens historiques entre l'italien ENI et le groupe pétrolier algérien Sonatrach. L'approvisionnement de l'Italie en gaz algérien a été au centre des entretiens qu'a eus le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avec son homologue italien, Sergio Matarella et le président du Conseil, Mario Draghi. Les deux parties avaient convenu de booster le partenariat énergétique entre les deux pays. Cette décision intervient à la veille de l'arrivée du Premier ministre italien, Mario Draghi, à Alger dans le cadre du 4e Sommet intergouvernemental algéro-italien, prévu ces 18 et 19 juillet. Mais il serait réducteur de circonscrire les relations entre les deux pays au seul domaine gazier, même si ce dernier est important surtout dans la conjoncture actuelle. Entre l'Algérie et l'Italie, les relations sont séculaires débordant les aspects commerciaux et économiques. En visite d'État, en mai dernier en Italie, le président Abdelmadjid Tebboune a reçu un accueil grandiose à Rome par son homolgue italien. La visite de Tebboune fait suite à celle effectuée en novembre 2021 par le président de la République italienne, Sergio Mattarella, en Algérie. Rien que durant cette année 2022, le Premier ministre italien a effectué quatre visites en Algérie, ce qui souligne non seulement la densité mais aussi la proximité des rapports entre les deux pays. Les relations algéro-italiennes plongent leurs racines dans l'antique Rome. L'Algérie amazighe faisant partie de la Numidie s'est frottée à Jules César. Cette proximité, où alternaient des épisodes de guerre et de paix, fait que l'Algérie est, aujourd'hui, le deuxième pays, après l'Italie, à posséder le plus grand nombre de ruines romaines. Les fabuleux sites historiques dans plusieurs régions d‘Algérie sont les témoins vivants de cette histoire millénaire en partage. Les ruines romaines de Djemila, tout comme celles de Tipasa sont inscrites au Patrimoine mondial de l'Unesco. Cet immense héritage historique et archéologique, à lui seul fait que les relations entre l'Italie et l'Algérie soient considérées comme déterminantes pour la stabilité de tout le Bassin méditerranéen. Bien plus tard, l'Italie a, franchement soutenu la cause algérienne durant la guerre de libération par l'entremise d'un homme exceptionnel. Enrico Mattei, fondateur de l'industrie pétrolière italienne et militant anticolonialiste qui s'est entièrement investi dans la cause algérienne en ralliant à lui la classe politique italienne. En guise de reconnaissance de l'État algérien, le président Tebboune a décoré, à titre posthume, il y a quelques mois, Enrico Mattei de la médaille des Amis de la Révolution algérienne. La solidarité de l'Italie envers l'Algérie n'a pas faibli même après l'épisode de la Révolution. La qualité des rapports sincères entre les deux pays n'a jamais été démentie même aux pires moments de la décennie noire du milieu des années 1990, quand l'Algérie subissait un embargo tacite des pays arabes et occidentaux. L'Italie a été l'un des rares pays à soutenir l'Algérie qui était seule à faire face aux affres du terrorisme. Les autorités algériennes avaient tenu à exprimer leur gratitude pour le haut niveau de compréhension et d'amitié dont avaient fait preuve les autorités italiennes. Il s'en est suivi la signature, en 2003 à Alger, d'un Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération liant les deux pays. Ces épisodes qui ont jalonné les rapports entre les deux pays montrent une évidence éclatante: la donne énergétique n'a jamais constitué le baromètre des relations algéro-italiennes. Les liens vont au-delà du pétrole et du gaz. Cela, même si, aujourd'hui, le secteur des hydrocarbures occupe le haut du tableau par une série d'accords entre la Sonatrach et l' ENI. Bien évidemment, l'engagement de l'Algérie à augmenter ses livraisons de gaz à l'Italie témoigne de l'excellence qui caractérise la coopération algéro-italienne.

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