120 entrepreneurs montent au créneau à annaba
Ils revendiquent 120 milliards d’arriérés
Des sous-traitants ont été désignés par Batenco/Est Annaba, pour la réalisation de plusieurs projets publics, soit par soumission ou par passation de marchés de gré à gré.

Pour revendiquer leurs arriérés non payés depuis plusieurs années, des entrepreneurs de plusieurs wilayas de l'Est du pays, ont observé, hier, un mouvement de contestation devant le siège de la Société algérienne d'ingénierie et de construction Est Batenco/Annaba. Ce sont quelque 120 entrepreneurs, qui ont fait le déplacement depuis les wilayas de la région est du pays, dont Souk Ahras, Tébessa, Khenchela, El Tarf, Jijel et Annaba, pour réclamer leurs arriérés, qui dépassent 120 milliards de centimes. Il s'agit, nous dit-on, des coûts de réalisation de projets de logements et des structures administratives, dont la tâche a été confiée à la société Batenco.
À l'issue d'une réaction positive du côté de Batenco, les entrepreneurs ont décidé de recourir à la protestation, comme dernière alternative pour réclamer leurs arriérés financiers non payés depuis plusieurs années. Une action motivée, ont expliqué plusieurs entrepreneurs, après l'épuisement de toutes les procédures légales pour l'obtention de leurs arriérés financiers. Car, ont expliqué nos interlocuteurs, toutes les démarches entreprises avec Batenco/Est Annaba pour tenter de débloquer la situation, celle-ci est restée au statu quo. Un signe qui dénote de l'indifférence de la société Batenco. Celle-ci dont le plan de charge, comme souligné par les mêmes interlocuteurs, peut lui permettre de régler la situation financière des entrepreneurs.
Toutes les parties et les autorités concernées, y compris le gouvernement, ont été saisies par voie de correspondances, leur demandant d'intervenir et de résoudre ce problème de leurs dus impayés des années durant, mais en vain. Même l'action engagée auprès de la justice afin d'examiner leur cas, n'a pas eu d'écho et la situation n'a pas changé d'un iota, ont déploré nos interlocuteurs. Certains d'entre eux, pour ne pas dire la plupart, sont couverts de dettes, d'autres sont pénalisés par les différentes recettes des impôts pour non-paiement. Entre les uns et les autres, il y a ceux qui ont déclaré faillite et ont été contraints de mettre la clé sous le paillasson.
Une situation non sans conséquence pour des centaines de travailleurs qui se sont retrouvés au chômage. Puisque, selon les mêmes interlocuteurs, le paiement depuis plusieurs années des coûts élevés des impôts, sans aucun revenu financier en retour, a affaibli leurs moyens financiers, en raison des créances impayées par Batenco. Les atermoiements de la direction de la société à régler les dus impayés, a mis les entrepreneurs face à un dilemme du fait de l'accumulation de leurs dettes. Une situation à l'origine de la faillite de 40 entrepreneurs sous-traitants, dont certains sont décédés après avoir subi l'effet de la pression psychologique, les charges financières et l'accumulation de leurs dettes. Car, les concernés ont déploré le fait qu'ils ne parvenaient même pas à payer leurs travailleurs.
Pour rappel, ce conflit qui oppose Batenco/EST aux entrepreneurs de sous-traitance perdure depuis 2015. Depuis, les revendications se sont multipliées et les directoires qui se sont succédé n'ont manifesté aucune bonne volonté pour résoudre le problème, surtout que les caisses de la société auraient été alimentées par 150 milliards de centimes, après la réalisation et la réception de tous les projets, réalisés ou achevés par les entrepreneurs.