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Le directeur général du budget

Des vérités sonnantes et trébuchantes

La rigueur et le pragmatisme seront les maîtres-mots de la nouvelle stratégie, mise en relief par la LFC 2022.

Dans un point de presse improvisé, qu'il a bien daigné nous concéder, le directeur général du budget auprès du ministère des Finances, Laâziz Faid est revenu sur les grands axes de ces réformes introduites dans la loi de finances 2022. Prônant une orthodoxie dans la gestion et la rationalité des ressources publiques, il évoquera l'objet de ces «profondes réformes engagées par l'état». La rigueur et le pragmatisme seront les maîtres-mots de cette nouvelle stratégie, mise en relief par la LFC 2022. «Les réformes qui sont engagées vont avoir un impact certain et direct sur le citoyen. Il s'agit, aujourd'hui, de changer le paradigme de la gestion des finances publiques et des deniers publics».
Faid estime qu'il faut faire la transition «d'un budget des moyens, vers un budget des résultats... Il faut que chaque sou investi dans un domaine, fasse l'objet d'évaluation. Aussi, chaque responsable doit être évalué et contrôlé, à partir des paramètres ou des indicateurs de performances. C'est ce qui est attendu dorénavant». Cela suppose de profondes mutations, notamment aboutir à une gestion du budget de l'état, «comme on gère une entreprise, en termes de principes». Pour le patron du budget, l'état assure les fonctions d'agent économique. «Les mesures fiscales touchent donc, l'ensemble des activités des citoyens. Mais, en tant qu'agent économique, l'état dépense des budgets, qui ont un impact direct sur l'entreprise. Il donne aussi des salaires, qui permettent de relancer la demande en biens et services. Egalement, il investit dans les équipements, notamment les universités, les autoroutes, formations professionnelles, etc...». Tout au long de son point de presse, Faid, affirme que «l'état ne s'est pas désengagé par rapport à ces dépenses, et il continue à investir dans des projets qui ont un impact, direct ou indirect, sur la vie économique et l'entreprise».
Au peigne fin
Cela dit, l'état veut préparer les entreprises à jouer un autre rôle plus important. «À terme, les entreprises devront prendre le relais en termes de croissance économique. Aujourd'hui, la part de l'état dans le PIB est de 43%. C'est-à-dire que l'état participe dans la création de la richesse de la nation à hauteur de 43%. Il est grand temps que les entreprises s'impliquent davantage, en matière de croissance économique. l'état n'a pas vocation à créer des emplois et de la richesse, au lieu et place de l'entreprise», dira-t-il. Pour notre interlocuteur, «ce sont là les paradigmes nouveaux auxquels devra s'astreindre l'ensemble, pour sortir de cette logique actuelle, qui fait l'objet de grandes réformes». Le directeur général du budget croit dur comme fer que «tout cela ne doit pas rester au niveau des discours, bien évidemment. Il faut instituer un modus operandi, «une sorte de qui fait quoi et quand... Nous y travaillons aujourd'hui. On ne réforme pas pour le plaisir de réformer. Il y a des insuffisances et des carences dans notre système de gestion». D'où cet impératif assigné «d'améliorer tous ces dispositifs, de manière à ce que l'année 2022 sera celle de la réforme, de la relance de la croissance économique».
Pour ce qui est de la révision du dossier des subventions, il s'agit d'un «gros dossier complexe et sensible. C'est une réforme, ce n'est pas une suppression de la subvention. Nous visons à passer d'une subvention universelle, à celle ciblée, qui va réellement à ceux qui la méritent et qui sont nécessiteux». Pour Faid, «le système actuel des subventions profite plus aux riches, qu'aux pauvres. Cela profite à plus de gaspillage, d'où l'impérative nécessité d'aller vers la rationalisation des ressources, mais surtout rationaliser les comportements du consommateur et de l'entreprise. Ça se fera, mais pas du jour au lendemain». Il précisera que «pour 2022, on va préparer les mécaniques. Il y aura une commission interministérielle élargie aux techniciens, aux experts, mais aussi aux élus des deux chambres du Parlement. On a même impliqué la société civile. Mais sachez que le grand bénéficiaire de cette compensation, sera celui qui n'a pas de revenus aujourd'hui. On est habitué à un mode de consommation, qu'il va falloir changer», dira-t-il. Pour ce faire, cette année sera celle des ciblages et des recensements des populations et des ménages, «c'est ce que nous allons faire en 2022. Justement, nous sommes en train de mettre en place un système d'information. On ne peut pas y aller sans cela. C'est pour cela, je vous ai dit qu'il faut y aller progressivement, sereinement et surtout avec l'adhésion de tout le monde». Abordant la problématique des hausses des prix, «il faut savoir que ça n'a rien à voir avec les subventions, qui n'ont pas encore connu de changements. Les fluctuations des prix mondiaux à la consommation, sont aujourd'hui supportées et absorbées par le budget de l'état». Les chiffres avancés par Laâziz Faid sont faramineux. À titre d'exemple, rien que pour 2021 le montant des dépenses en céréales a atteint les 300 milliards de dinars. C'est un précédent. Pour l'huile, c'est 40 milliards de dinars et 50 milliards de dinars pour l'eau.
Sauver Sonatrach
Concernant le volet relatif aux subventions énergétiques, notre interlocuteur estimera que «les produits énergétiques seront bien évidemment revus, mais dans le cadre d'une stratégie de transition énergétique, à travers l'exploitation des énergies renouvelables.
Aujourd'hui, c'est Sonatrach qui supporte ces surplus de subventions». Pour lui, «il faut donner à la Sonatrach les possibilités d'investir. Pour le moment, la Compagnie nationale des hydrocarbures prend sur elle ces dépenses. C'est elle qui prend en charge le paiement des gazoil importés», dira-t-il rappelant que «sur 10 années, ce sont plus de 1 600 milliards de dinars qui sont dépensés dans ce cadre, et supportés par le budget de la Sonatrach.
Elle est pénalisée dans cette perspective. Il faut lui laisser une marge qui lui permet d'investir. Parce qu'au demeurant, on risque de l'appauvrir», conclut-il encore.

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