MEHRI A COMMENCÉ SA CARRIÈRE POLITIQUE AU PPA
L'homme de tous les combats pour son pays
Du déclenchement de la Révolution à l'avènement du multipartisme, Mehri a été de tous les combats de la seconde moitié du siècle dernier.
Depuis quelques années, l'homme ne faisait que quelques rares apparitions publiques à Alger. Abdelhamid Mehri, l'une des grandes figures de la Révolution algérienne, a tiré sa révérence hier matin à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja. Mehri y séjournait suite à une longue maladie. C'est dans cette enceinte qu'il était admis dans un état comateux il y a quelques semaines. Celui qui est né en avril 1926 à Constantine est l'un des derniers ministres du Gpra. Au cours de sa vie, il a eu à affronter de difficiles épreuves. C'est à lui qu'a échu la tâche d'ancrer le FLN dans la transition démocratique suite aux événements de 1988 et à l'adoption de la Constitution de 1989. A la surprise générale, il n'a pas accueilli avec bienveillance la venue de Boudiaf au pouvoir après la démission de Chadli. Il finit d'ailleurs par être la victime du coup d'Etat scientifique, ce qui l'a écarté de la présidence du FLN. Il a présidé aux destinées du parti de 1988 à 1996. On se souvient également de lui comme ayant été l'un des initiateurs du contrat de Rome (Sant'égidio) avec l'ex-FIS qui a ravi la majorité des sièges de l'APN au FLN en 1990. Il a d'ailleurs, affronté Abbassi Madani à la télévision avant l'interdiction de son parti.
Au cours de son parcours politique, il ne s'est pas fait que des amis, mais cela n'empêche pas l'homme politique d'être considéré comme un intellectuel reconnu puisqu'il a posé son empreinte sur les Chartes et Constitutions successives de l'Algérie. Dans son long combat, il a rencontré des hommes politiques de valeur comme Hocine Aït Ahmed et Mouloud Hamrouche. Bien avant le Printemps arabe, il était l'auteur d'initiatives politiques pour apporter sa touche au scénario de sortie de crise. Il avait notamment adressé une lettre ouverte au président de la République dans laquelle il l'appelait à impulser le changement du système. Lors du processus des réformes, Mehri a répondu à l'invitation de la commission Bensalah sur les consultations politiques. Il restait donc très écouté. Ce n'est pas étonnant pour un homme qui a commencé sa carrière de militant nationaliste dans les rangs du Parti du peuple algérien puis du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques dans lequel il est membre du comité central.
Dès le début de la guerre, en novembre 1954, il est arrêté et reste en prison jusqu'en avril 1955. Quelques mois plus tard, il est désigné au sein de la Délégation extérieure du Front de libération nationale et occupe le poste de membre du Conseil national de la Révolution algérienne, puis celui de membre du Comité de coordination et d'exécution. À la constitution du Gouvernement provisoire, il occupe le poste de ministre des Affaires nord-africaines dans la première formation et celui de ministre des Affaires sociales et culturelles dans la deuxième.
Après l'Indépendance, il n'a pas été inclus dans les rouages de l'Etat. C'était sa traversée du désert comme beaucoup d'hommes politiques en ont connu sous Ben Bella et Boumediene. Ce n'est qu'au début du mandat de Chadli Bendjedid qu'il est sollicité pour des postes importants au sein de l'Etat et du parti, succédant notamment à Mohamed Chérif Messaâdia ayant quitté son poste au lendemain des événements de 1988. Auparavant, il s'est contenté de la fonction de directeur général de l'Ecole normale de Bouzaréah à Alger. Ce n'est qu'en 1984 qu'il a commencé sa carrière d'ambassadeur d'Algérie en France puis au Maroc. Après avoir défendu l'indépendance du pays, il reprend la main pour défendre son aura au plan international.
En tant que membre du comité central du FLN, puis secrétaire général du même parti, il a eu aussi à laisser son empreinte dans la gestion des affaires du pays. Il était même à la commission culture et information du pays.