L'Expression

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Frissons d’une âme de Fadila Bastandji

Un voyage en sa demeure

«On lit et on écrit de la poésie parce que nous faisons partie de l'humanité et que l'humanité est faite de passions (Le cercle des poètes disparus).» C'est sans doute la raison pour laquelle Fadila Bastandji s'est lancée à coeur perdu dans la composition de son premier recueil intitulé Frissons d'une âme, paru cet été aux éditions Spinelle, en France. Née à Tébessa en 1952, l'auteure a retranscrit avec une ferveur ressentie ses états d'âme, tributaires d'une sensibilité à fleur de peau. La petite-fille de Cheikh Larbi Tebessi est, en effet, marquée par une souffrance profonde du fait de la disparition précoce d'un père martyr de la Révolution et c'est pourquoi ses textes sont constamment empreints de révolte et de quête de justice. Toute sa poésie raconte les douleurs poignantes d'un être assoiffé de vérité, et malgré les vicissitudes d'une existence tourmentée, attaché fermement à un caractère et à un coeur qui refusent le compromis et réclament la transparence. Il y a parfois des relents d'innocence et de rêve conjugués et certains de ses poèmes recèlent un flot de ferveur sensuelle dont la finalité est de transcender l'amertume du réel et de ses fréquentes désillusions.
Médecin de profession, elle a trouvé dans ce refuge poétique parfois poignant, souvent éprouvant mais au final toujours exaltant une raison d'être et de paraître sans fioritures ni faux-fuyants. Et c'est ainsi qu'elle raconte et se raconte, sans jamais verser dans le tragique pourtant, les rives traversées de «la rivalité» et du «mal de vivre», sondant sans cesse les profondeurs de la «tourmente», parfois saupoudrée de «rose et jasmin», ressassant par moment et sans en avoir l'air les parfums vénéneux qui accompagnent «l'amour des loups». Autant d'écrits, autant de cris d'une poétesse qui se découvre au gré du vent de Théveste, sa ville natale, où les «bourrasques soudaines» font «pleurer son coeur». Dans sa ville punique qui rend encore plus amère la traversée algéroise, Fadila Bastandji retrouve toujours ses espérances de petite-fille confrontée à la dure réalité des choses et des êtres au point d'en porter les stigmates au plus profond d'elle-même mais, au bout du compte, elle parvient à surmonter l'épreuve de la vie et de ses meurtrissures pour ne conserver que la douce chaleur d'un foyer à jamais promis.

De Quoi j'me Mêle

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