L'Expression

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Rachid Mimouni 1945-1995/Son apport culturel est indéniable

Un maître de la littérature

Avec Le fleuve détourné puis Tombeza, Rachid Mimouni a permis à la littérature algérienne de s’enrichir avec deux œuvres majeures et singulières.

À l’unanimité, la critique d’ici et d’outre-mer avait salué et loué ces deux livres écrits d’une main de maître. Ces deux romans ont été publiés au moment où l’Algérie avait le plus besoin d’une nouvelle voix littéraire francophone, qui devrait s’ajouter aux sommités des anciennes générations que sont Feraoun, Dib, Mammeri, Djebar, Haddad, Ouary, etc. Rachid Mimouni est arrivé au bon moment pour insuffler un nouveau souffle à la littérature algérienne au début des années quatre-vingt.
Des observateurs avisés n’hésitent pas à qualifier Tombeza, du meilleur roman écrit par un auteur de l’Algérie post-indépendance. Menant une vie paisible dans la coquette ville côtière de Bumerdès, Rachid Mimouni a franchi toutes les étapes avant de s’affirmer comme grand écrivain talentueux. Ni ses études de Sciences commerciales, ni sa profession d’enseignant universitaire ne le prédestinaient à devenir l’une des étoiles de la littérature algérienne d’expression française.
La littérature, c’était sa passion. Il s’y initia avec passion et patience. Doucement mais sûrement. Il a d’abord commencé à écrire pour lui et pour quelques amis proches avec lesquels il partageait timidement et sans aucune prétention ses tout premiers textes qu’il griffonnait en marge d’un cours ou durant les week-ends. Pendant la période des premiers écrits de Rachid Mimouni, l’Algérie avait une prestigieuse revue littéraire : Promesses, lancée et dirigée par un autre écrivain génial qui n’est autre que Malek Haddad. Rachid Mimouni envoie alors ses premières nouvelles à la revue Promesses qui les publia bien entendu, car sa future plume unique et exceptionnelle s’y déclinait déjà. L’une des toutes premières nouvelles de Rachid Mimouni publiée dans la revue Promesses portait pour titre :La rentrée.
Dans ce premier texte, l’univers kafkaïen de Mimouni se dévoile déjà de fort belle manière à partir des premières lignes.
Un directeur d’école réunit ses enseignants pour leur donner les orientations de début de l’année scolaire. Mais il se trouve que l’année en question ne s’ouvre pas sous les meilleurs auspices.
Mimouni mène alors magistralement un dialogue qui va en s’éternisant et en ne cessant de s’enchevêtrer au long des pages sans qu’aucune lueur de dénouement ne s’y dessine. Certes, on est encore loin du style implacable et ciselé de Mimouni qu’on retrouve plus particulièrement dans Le fleuve détourné et Tombeza. Mais les premières prémices y sont déjà. Son premier roman Le printemps n’en sera que plus beau était également modeste même si, selon des spécialistes, il était loin d’être dénué de qualités littéraires. Court roman, Le printemps n’en sera que plus beau a été publié en 1978 chez la défunte Sned (Société nationale d’édition de livre). Il s’agit d’une fiction traversée par une histoire d’amour entre Djamila et Hamid en pleine guerre pour l’Indépendance nationale.
Les deux personnages principaux de ce roman sont confrontés à un choix cornélien, leur amour ou bien sacrifier ce dernier pour l’Algérie qui se bat pour son indépendance. Le choix finit par se faire en faveur de la mère patrie. Avec tous ces premiers textes, Rachid Mimouni avait saisi tous les ingrédients et les techniques d’un grand et beau roman. Il se donnera quatre années entières pour l’écriture de Le fleuve détourné. Ce premier grand roman de Mimouni sort en 1982 et connaît un succès tonitruant.
Désormais, Rachid Mimouni devient l’un des plus grands écrivains maghrébins d’expression française.

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