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Disparition de l’acteur Ahmed Benaïssa

Un grand homme s’en va!

Il a été foudroyé par’un malaise, vendredi alors qu’il se trouvait au festival de Cannes, venu pour présenter le film « Goutte d’or » du réalisateur français Clément Cogitore, sélectionné à la « Semaine de la critique »….

Il est de ces têtes brûlées du cinéma et du théâtre algérien que l'on ne peut remplacer! Ahmed Benaïssa est décédé vendredi à Cannes, foudroyé par un malaise, alors qu'il était présent au festival pour présenter le film «Goutte d'or» du réalisateur français Clément Cogitore.
Un film sélectionné pour la Semaine de la critique au festival de Cannes 2022. Ahmed Benaïssa heureux de seretrouver à Cannes, comme en témoignait sa dernière photo sur son profil «facebook», n'a pas eu le temps, hélas, d'aller au-devant de son public. Surpris par la triste nouvelle, ses comparses amis de la scène et du grand écran, ont tous fait part sur les réseaux de leur affliction, vendredi.
Une disparation d'un grand pilier de la culture algérienne qui vient de tirer sa révérence à l'âge de 78 ans. Celui que l'on surnommait affectueusement «Ben» ou «tonton» a voué, en effet, 50 ans de sa vie aux planches et au 7eme art algérien, mais pas que.
Un gueule. Une voixet un artiste engagé
Né en 1944 à Alger, Ahmed Benaïssa a eu une des carrières les plus riches du théâtre et du cinéma algériens. Sur les planches du théâtre, où il a commencé sa carrière en 1964, il aura côtoyé des légendes du 4e art algérien comme Kateb Yacine, Azzeddine Medjoubi, Mohamed Boudia, Mhammed Benguettaf, Sonia ou encore Allel El Mouhib et aura souvent joué à Alger et à Oran avant d'assurer la direction du Théâtre régional de Sidi Bel Abbes en 1995, durant les affres années du terrorisme qu'a connues le pays et ce dans des conditions très difficiles.
Artiste engagé au talent exceptionnel, et à la voix bien remarquée, Ahmed Benaïssa était connu aussi pour sa modestie et sa générosité avec les jeunes talents, Ahmed Benaïssa aura encadré de très nombreux jeunes dans le cinéma et le théâtre où il avait monté le projet de la pièce de théâtre «Nedjma», avec une troupe essentiellement composée de comédiens amateurs pour, disait-il, «présenter l'oeuvre de Kateb Yacine sous une forme plus accessible et surtout en arabe dialectal comme l'auteur le faisait avec toutes ses oeuvres». Il débute sa carrière au cinéma en 1971 et interprétera des rôles dans de très nombreuses productions, collaborant avec de nombreux réalisateurs algériens comme Benamar Bakhti, Merzak Allouache, Djamila Sahraoui, Ahmed Rachedi ou encore Rachid Bouchareb...
L'acteur apparaissait très régulièrement dans des productions pour les télévisions algériennes et françaises. On le verra aussi dans «Leïla et les autres» de Sid Ali Mazif, «Le clandestin» de Benamar Bakhti, «Normal!» et «Harraga» de Merzak Allouache. Il jouera aussi dans le court métrage «Le dernier passager» de Mounès Khemmar et fera une très belle apparition dans le clip «Ayam» de Warda El Djazaïriya. On le verra aussi dans «Mostefa Ben Boulaïd» et «Krim Belkacem» d'Ahmed Rachedi et «Hors- la-loi» de Rachid Bouchareb...Il campera aussi des rôles dans
«Papicha» de Mounia Meddour, «Le sang des loups» d' Ammar Sifodhil, en plus d'apparitions remarquées dans des productions pour la télévision.
Un comédien
remarquable et exceptionnel
En France il a également joué dans de nombreux films dont «Les cinéphiles» de Laurent Germain Maury, «Mon colonel» de Laurent Herbiet, «Les portes du soleil» de Jean-Marc Minéo, «Les territoires» et «Frères ennemis» de David Oelhoffen avec le talentueux Réda Kateb ou encore dans «Les Fantômes d'Ismael» d'Arnaud Desplechin. Passionné de littérature algérienne et universelle, il a plus récemment participé en France à une adaptation du roman «Meursault, contre-enquête» du romancier Kamel Daoud.
Dans un message de condoléances adressé à la famille du défunt, la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji regrette la perte d'un «monument» de la culture algérienne qui s'en va en laissant «une empreinte indélébile dans le monde du cinéma et du théâtre algérien». Sur les réseaux sociaux, les hommages pleuvaient durant toute la journée du vendredi. Yahia Mouhazem en évoquant le film «Des ailes brisées» qu'il a produit en 2007, confie l'avoir fait «avec un petit budget, où jouait notre ami Ahmed Benaissa qui comme Sidali Kouiret, Rachid Farès et Aïda Guechoud».
Ces derniers «ont accepté de jouer pour des petits cachets et partager la vedette avec des jeunes comédiens comme Amine Boumediene et Adel Harath.»
Pour sa part le comédien et acteur Samir El Hakim écrit:
«Nous avions toujours rêvé de jouer ensemble au théâtre où devant la caméra, ça ne se fera pas. Tu es parti mon ami. Repose en paix.».
De son côté, le comédien et réalisateur Khaled Benaïssa confie quant à lui: «Ahmed Benaïssa n'est pas mon père ni mon oncle mais c'est tout comme. Ahmed Benaissa est un homonyme, un ami que je n'oublierai jamais.
Adieu l'artiste tu nous manqueras beaucoup, toutes mes condoléances à ton fils Imad Benaïssa et à toute la famille artistique. J'ai eu l'honneur et le plaisir inoubliable d'interpréter dans le film «sottovoce» le même personnage que toi. Moi jeune et toi mûr. Plein de souvenirs me reviennent, tu as toujours été présent auprès des jeunes et au plus près de ton art. Adieu l'artiste».
De son côté, le réalisateur et producteur Bachir Derrais qui avait revu récemment Ahmed Benaïssa, notamment au Maghreb des livres à Paris, souligne: «Ahmed Benaïssa, n'était pas seulement un acteur, il était une école, une mémoire du théâtre algérien. Il était le Marcel Pagnol algérien.(...) Paix à ton âme brave homme».

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