L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Béjaïa

Un géant culturel assoupi...

Loin de porter un quelconque jugement de valeur, les responsables en charge de ce secteur à Béjaïa doivent expliquer les raisons de cette jachère culturelle.

Par Abdelbaki Goura*

La wilaya de Béjaïa, qui compte 38 monuments naturels, historiques et archéologiques, dont l'ancienne ville classée comme secteur sauvegardée depuis 2013, est-elle à ce point laissée pour compte? Dotée d'une grande richesse culturelle et cultuelle, elle est tombée du firmament, à l'abîme. Alors que des festivités se tiennent un peu partout sur le territoire national, à l'instar des festivals culturel local, festivals nationaux et internationaux dont celui du cinéma à Alger, du 2 au 10 décembre en cours, Béjaïa, qu'on appelait «Bougie» s'éteint... à petit feu.
La ville historique de Yemma Gouraya, à l'instar des autres collectivités locales, se sent privée des activités culturelles. Pourtant, son programme semblait bien achalandé. Le rendez-vous culturel le plus en vue et le plus coté de Béjaïa est, sans conteste, le festival international du théâtre de Béjaïa. Faute d'infrastructures, hélas, (TRB fermé, grande salle de la Maison de la culture en restauration) se voit à chaque fois renvoyée aux calendes grecques. Pourtant, il compte un commissaire de renommée mondiale en la personne de Slimane Benaissa qui a su redonner au festival sa véritable mission, malgré le manque de moyens dont une subvention dérisoire. À l'édition précédente, le même commissaire s'est illustré en aménageant une salle polyvalente en scène de théâtre afin de pallier à la fermeture du Théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh de éejaïa. Pour les plus avertis, ce ne sont que des manoeuvres pour le relocaliser au TNA ou ailleurs, après de multitudes tentatives de sa délocalisation. Toutes les wilayas sont dotées d'au moins un festival culturel local, dont le fameux «lire en fête». L'Algérie compte officiellement 176 différents festivals. L'arrivée du docteur Soraya Mouloudji a mis en place un avant-projet de cahier des charges strict, même s'il reste discutable. Il est exigé le respect de la périodicité de leur tenue d'une part et de la mesure de leur impact sur la société d'autre part. Autrement dit, on ne tient pas un festival rien que pour le tenir.
Le nouveau cahier des charges défini dans son article 3, pas moins de 11 objectifs majeurs à réaliser dont la promotion et le développement des arts et l'encouragement de la créativité artistique et littéraire. Au risque de nous répéter, du firmament à l'abîme, Béjaïa sombre dans un désert culturel. Dotée d'un patrimoine naturel, historique et archéologique, culturel et cultuel de réputation mondiale, cette wilaya est totalement délaissée. Pourtant, à l'instar des autres régions du pays, ce ne sont pas les bonnes volontés et les bonnes propositions qui manquent. Loin de porter un quelconque jugement de valeur, les responsables en charge de ce secteur à Béjaïa ont le devoir d'expliquer les raisons de cette jachère culturelle. Une ville qui était connue pour son programme riche et varié, qui culminait au firmament, dans un passé récent, tombe désormais dans l'abîme. Aujourd'hui, le secteur est dans le folklore galopant contre-productif qui n'a aucun impact sur la société. Quel est, en effet, l'intérêt d'organiser des évènements folkloriques sans réel impact? C'est toujours dans le registre «l'essentiel est de participer», c'est-à-dire faire pour marquer la présence, on fait un petit tour et puis (on) s'en va! C'est le pur produit des partisans du moindre effort en panne d'idées et en manque de créativité. Les rares espaces culturels qui résistent encore sont dédiés à d'autres activités, comme la tenue des différents salons, des expositions et autres regroupements associatifs et partisans. C'est dire tout le drame culturel que subit la ville côtière de Yemma Gouraya, la perle de l'Afrique du Nord.
La fermeture prolongée du TRB, ébranlé par le séisme du 18 mars 2020, en plus de la grande salle de la Maison de la culture du chef-lieu, ne sont pas pour arranger les affaires culturelles de la ville, qui est la vitrine de la wilaya, à l'instar des autres collectivités. Oserons-nous affirmer que ce statu quo semble plaire aux responsables chargés des affaires culturelles? Si tel est le cas, l'État doit agir et les citoyens férus de la culture, réagir... 

* Cadre à la retraite

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours