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Femmes et littérature au Sila 2023

«On écrit en tant qu’être humain d’abord!»

«Les femmes dans les littératures francophones et anglophones. Résilience et évolution» est le thème abordé au niveau de l'espace Afrique, durant l'aprés-midi de samedi dernier dans le cadre de la 26 eme édition du Salon international du livre d' Alger. Un choix d'emblée controversé aujourd'hui pour les unes et les autres sachant que les littératures sont larges et répondent aux services de tout un chacun à défendre ou pas une cause précise, tout en étant ancré dans sa société, la littérature contemporaine ayant évolué également selon les tendances et les mouvances, mais surtout les sujets qui peuvent être à la fois abordés que ce soit par les hommes ou les femmes, dans un intérêt commun et à parts égalesl au niveau littéraire. «Nous allons tenter de dire le caractère très particulier et singulier puisque cette production artistique, n'est pas suffisamment mise en avant jusqu'à présent» fera remarquer la modératrice, Sabiha Benmansour, la présidente de la Fondation La Grande Maison de Mohamed Dib. Fatouma Keita écriviane, nouvelliste, poétesse malienne et chercheuse, anthropologue, spécialisée en socio-économie du développement, dira d'emblée qu' «écrire c'est entamer un processus de résilience face à toutes les crises que connait le monde et dont les conséquences sont répercutées sur la femme, que ce soit sur le plan sociologique, politique et économique. Car je viens d'un pays en pleine crise, en proie à l'occupation terroriste...la littérature, peut être là, pour entamer un processus de résilience vis-à-vis de toutes ces crises, la littérature peut être un moyen, pour nous, afin d'aborder cette thématiqueè-là. Cette question- là de la résilience des femmes, je l'ai entamée dans certains de mes ouvrages sociologiques».L'auteure camerounaise, Kalixthe Beyala fera remarquer quant à elle, qu'elle écrit en tant qu'être humain d'abord, avant d'être femme. «Je pense qu'au moment de l'écriture, la première fois, je n'avais pas conscience de mon identité. Je ne savais pas que j'étais une femme qui écrivait. Je savais que jesouffrais. Je savais qu'il fallait que je mette des mots en musique. Je savais qu'il fallait que j'extirpe de moi certains malaises, certaine douleur que l'on refoule inconsciemment en soi aussi. Quand j'ai écris mon premier roman, il y a de cela 37 ans, «Le soleil qui m'a brûlée», je n'avais pas conscience d'écrire en tant que femme, je ne savais pas qui j'étais. J'étais perdue, tellement d'événements avaient chamboulé ma vision de moi-même. (...) c'est plus tard que mon éditeur m'a fait comprendre que je parlais des femmes, de leur souffrance, en parlant de l'enfantement, de la polygamie, de l'excision. On m'a fait comprendre que j'écrivais sur les femmes! Cela a duré des décennies, pour que je commence à comprendre que j'écrivais sur les femmes.» Et de souligner: «Je pense que faire l'analyse primaire de la littérature féminine en pensant que les femmes ont conscience de ce qu'elles écrivent, est une erreur. On écrit d'abord en tant qu'être humain. Nous n'écrivons pas avec notre sexualité, mais avec nos sentiments..C'est vrai qu'on écrit sur les femmes, mais ce n'est pas en tant que tel que nous écrivons..Je pense qu'avec Maissa Bey nous sommes trés proches, dans la pensée et on partage les mêmes visions du monde...» Et cette dernière d'abonder dans le même ordre d'idées: «Quand on se met devant la feuille blanche, c'est parce que quelque chose en soi veut sortir. On ne se focalise pas sur le fait d'être une femme. On parle de ce qui nous touche, nous révolte, ce qui nous met en colère. Si les maux et colères sont différents de ceux des hommes, c'est pourtant toujours le même vocabulaire..» Et de préciser: «Oon veut assigner l'écriture féminine à ces moments de colère et de révolte, mais il me semble que c'est dépassé. Avec les nouvelles écritures au Maghreb et en Afrique, on est passé à un autre stade...il existe aujourdhui un mouvement caractéristique des écritures de femmes qui est celui de s'ancrer totalement, dans une société, avec tous ses bouleversements et mutations qui font l'objet d'écriture des femmes autant que des hommes». Mohamed Sari, professeur de littérature moderne à l'université Alger, romancier en arabe et français, critique littéraire et traducteur dira que tout ses romans ont toujours abordé la question des femmes et leurs problématiques à l'ombre de notre société patriarcale, et ce, partant de ses souvenirs d'enfance, au sein d'un milieu féminin, à Cherchell. Ces derniers qui l'ont marqué, lui ont permis de forger un imaginaire, racontant dans le détail de l'intimité des mots, qui peuvent fâcher, parfois, la triste réalité de certaines femmes. Enfin, l'universitaire, Sara Kouider, s'est appuyée sur différentes citations d'auteures féminines africaines pour récuser la notion de littérature féminine 

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