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Projection du film documentaire «The Djam tour…»

«La musique, ma liberté…»

Projeté cette semaine à Alger, ce film documentaire de 92 mn, produit par Oxygen Prod, suit le groupe lors de sa tournée, étape par étape, et partant, nous permet de faire mieux connaissance avec Djamil et chacun des musiciens…

Ambassadeur du raggae algérien, avec des influences puisant leurs racines dans le chaâbi, les musiques traditionnelles et la soul, Ahmed Djamil Ghouli était en tournée le mois de Ramadhan dernier avec sa formation «Djam», qui l'a amené dans différentes villes d'Algérie, à savoir Constantine, Annaba, Tlemcen, Oran, Alger et Béjaïa. Pour immortaliser ses moments forts, Oxygen Prod Managment l'a suivi pour ne rien louper. Un film documentaire de 80 mn est né suite à cette belle aventure humaine et artistique. Son nom: ´´The djam tour, we do it for the culture´´. Un documentaire produit par Oxygen Prod qui a choisi la date du 30 juillet pour présenter en avant-première mondiale de ce film avant de tenter l'expérience des festivals...Une première pour cette boîte de production et de spectacle événementiel qui voit grand. «Le Djam Tour» aurait pu se limiter à un simple making off, il en a, d'ailleurs, les prémisses et les contours, tant les coulisses sont bien racontées, et les étapes du voyage restituées, mais il a choisi d'étendre encore plus sa vision en allant chercher vers le côté humain ou ce qui se cache derrière chaque artiste et débusquer ainsi leur philosophie de vie...Interrogés, tous les musiciens louent la qualité de Djam.
À la vie comme à la scène
C'est le cas d'Amine Dehane, compositeur, arrangeur et chef d'orchestre que l'on ne présente plus. Ce dernier fera remarquer à la fin de la projection que ce film via sa rencontre avec Djam constitue «un moment exemplaire dans ma carrière», dira t-il avec émotion. «J'ai été un acteur spontané, car rien n'a été écrit» relèvera, pour sa part, en préambule, Ahmed Djamil Ghouli. Le film est réalisé par Youcef Bentis qui compte à son actif d'autres films et des prix, dont celui du président de la République Ali Maâchi du jeune meilleur réalisateur de l'année 2021. Ce dernier, confiera pour sa part qu'il ne connaissait pas Djam avant d'entamer le tournage. Il apprendra à le connaître au fur et à mesure, en le suivant partout, à la trace, même dans les pires moments, les moments insolites, que ce soit lorsqu'il est malade, en train de vomir, dans les toilettes de l'hôtel, tard la nuit ou encore lors d'un moment d'une solitude extrême lorsque Djam se rendra compte que sa guitare avec laquelle il joue depuis huit ans est cassée...Et c'est un Djamil pétri de mélancolie seul dans sa chambre que l'on verra se lamenter avant de retrouver le sourire et l'espoir, sur scène, en compagnie de ses musiciens, ses deux choristes femmes, lors des répétitions ou encore...en compagnie de sa tendre mère sur scène. Cette mère dont il ne tarira pas d'éloges que ce soit dans le film ou en sa présence, samedi soir...L'image de Youcef Bentis est belle d'ailleurs. Il y a de la lumière qui traverse ses instants de vie, de la poésie et de l'apaisement. A contrario, les moments de scène sont captés et montés dans un orignal kaléidoscope de folie, de danse et de joie, flanqué d' un rythme effréné pour insuffler davantage de vie et de symbiose à cette tournée. Celle d'une bande d'artistes, unis à la vie comme à la scène et qui sont présentés au final comme un noyau d'une même famille bien soudée, qui s'aime...
De Djmawi Africa à Djam
Djamil évoque sa passion pour la musique et l'amour qu'il a pour sa guitare, assez lourde, mais qui lui insuffle pourtant, de l'assurance lorsqu'il la porte sur son épaule telle une arme sur le dos d'un guerrier...le film nous fait découvrir aussi les musiciens qui gravitent autour de lui, réussissant à capter à travers leurs témoignages, quelques confidences intimes à l'instar des deux choristes, Meriem Saci et Kamelia Tebib. Toutes deux ont tout lâché pour venir en Algérie. L'une habitant au Canada et l'autre à Paris. Toutes les deux avouent leur attachement indéfectible à leurs racines algériennes et remercient Djam pour ce beau cadeau qui leur a permis d'évoluer au sein d'une formation musicale profondément bienveillante...ce qui n'est pas souvent le cas.... Le film est traversé par quelques images d'archives des débuts d'Ahmed Djamil Ghouli, qui reconnaîtra un fait: «Si je suis là aujourd'hui c'est bien grâce au groupe Djmawi Africa». Et de préciser toutefois les raisons de son départ: «J'ai décidé de quitter, quelques années plus tard, le groupe car il y avait un problème de niveau..» Et d'estimer dans le film: «Il fallait du courage pour quitter une machine qui marche. Je ne regrette pas. La musique m'a donné une raison de vivre. Grace à elle, aujourd'hui je suis épanouie. J'ai sacrifié beaucoup de choses pour atteindre cette liberté-là» confiera Djamil dans ce documentaire qui emploie un flash-back via des images de lui qui remontent à 15 ans... «J'ai essayé de raconter une histoire qui peut motiver d'autres à en faire autant. C'était un challenge pour moi car il fallait donner à chacun le temps qu'il fallait car ce n'était pas un film seulement sur Djam. Je voulais montrer un homme algérien qui peut réussir tout seul, et ce, à travers ses sacrifices, ses prises de risques avec son projet solo...» Et Amine Dehane de conclure avec entrain et sincérité: «C'est un devoir de faire de la musique pour un artiste comme ça!». Ex-leader du groupe Djmawi Africa, rappelons-le, Djam a sorti en 2018 son premier album en auto-production au titre bien décalé, «Zdeldel». Depuis, Djam n'a cesse de créer et d'arpenter de nouveaux styles, toujours en mêlant ses racines algériennes, au son bien africain. Djam n'a pas fini de parler de lui. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, «The djam tour, we do it for the culture» est déjà une bonne entrée en matière. Une sorte de carte de visite pour connaître, un peu l'homme, entre humeur et humour et puis l'artiste, surtout entre ses doutes et ses rêves et puis et surtout son amour incommensurable pour la musique. 

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