L'Expression

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Avant-première de «Saliha» et «El Waldin», à Ibn Zeydoun

L’humain placé au centre

«Quand on est une femme, on est fragile, on est sensible, mais on est très fort!», dira la comédienne Souha Oulha qui a su camper son rôle avec bravoure, tout en sobriété et en justesse…

La salle Ibn Zeydoun a abrité, samedi soir, deux films, l'un court et l'autre long métrage. Ce dernier est tiré d'une histoire vraie, celle d'un médecin moujahida qui a vécu durant la guerre d'indépendance et est tombée au champ d'honneur, alors qu'elle se trouvait en pleine montagne, dans la région de Mascara.
À noter que la projection de ce film s'est déroulée en présence, notamment de l'ancien ministre de l'Intérieur.
L'héroïne du film, Saliha, fait partie de ses proches. Et c'est lui qui a permis à ce film d'aboutir en ayant aidé la comédienne Souha Oulha à nourrir son personnage comme elle le mentionnera après la projection. Emue aux larmes, elle révélera que «Saliha» continue à l'habiter par moment et qu'elle se sentait très proche d'elle louant sa bravoure et son courage d'autant «qu'une femme seule en pleine nuit ce n'est pas évident et c'est très dangereux...». Et de souligner: «On est tous tombé amoureux de Saliha, tous comme on est. Je salue toute la famille de Ould Kablia qui est là. C'est ma famille aussi. Car Saliha est en moi. Elle vit encore en moi. J'ai vécu avec elle et j'en suis sûr qu'elle va continuer à m'habiter à des moments. Je l'ai senti. (...) Quand on est une femme, on est fragile, on est sensible, mais on est très fort!»
« On est vivant grâce à vous»
Réalisé par Mohamed Sahraoui, ce film raconte ainsi, comme le stipule le synopsis, les péripéties d'une femme combattante qui offre sa vie, à la fleur de l'âge, pour la libération du pays. Il s'agit de «Saliha Ould Kablia», étudiante en médecine à l'université d'Alger qui a rejoint les maquis de sa région d'origine au lendemain de la grève des étudiants de 1956 avant de tomber au champ d'honneur, l'arme à la main, deux années plus tard. Une femme qui n'hésite par à revenir sur ses pas quand elle oublie son sac de médicaments, quitte à tomber et se relever deux fois, une femme qui soigne à elle seule tout un régiment, une femme qui ose affronter les vents et monts pour atteindre son objectif et accomplir sa mission. Une femme forte, qui pleure parfois, mais ne se lamente pas, une femme qui lutte pour sa dignité et celle des hommes, fussent-ils des traîtres, en exigeant qu'ils se fassent enterrer dignement comme le veut la tradition musulmane... Une femme brave et droite qui ne s'emporte pas, mais continue son chemin vaille que vaille par conviction et passion.
«L'histoire de cette chahida reflète la vie de beaucoup de femmes qui se sont sacrifiées pour l'indépendance de notre pays. Elle est peu connue de l'opinion nationale et pourtant, ces femmes qui avaient subi durant l'occupation coloniale, à l'instar de tout le peuple algérien, toutes les formes de mépris, de brutalité et de souffrance, ont relevé le défi et gagné leur place dans la société, une place que certains esprits rétrogrades veulent leur dénier aujourd'hui. Ce film nous montre enfin le refus, la résistance et le courage de toutes les composantes des populations des Béni Chougrane, des plaines de Mascara et des monts de Saïda, engagées avec foi dans cette guerre libératrice.
Une femme brave et téméraire
Le combat de Saliha et de ses soeurs combattantes tel que retracé ici dans un climat de respect, de fraternité et de solidarité est un hommage mérité au combat de la femme algérienne qui a su se hisser au niveau de responsabilité jamais connu jusque-là et notre film le considère comme une exigence de vérité» peut -on lire dans le dossier de presse. Bien que tiré en longueur, ce film qui aborde la guerre sous le versant des sentiments, et sans trop d'événements, parvient à nous émouvoir par certains endroits en mettant en scène une comédienne au ton juste et sobre qui ne fera jamais trop, mais saura placer les mots là où il faut.
Film chorale bien qu'il tourne autour d'un personnage principal, néanmoins il donne la part à certains comédiens en faisant prévaloir le rôle qu'avait chacun de ses moujahidine à camper leur devoir en faisant équipe et front uni contre l'ennemi.
À noter que ce long métrage est, à partir d'aujourd'hui, visible dans les salles de cinéma. Le second film projeté durant cette soirée est le court métrage «El Waldin» de Maâouchi Khelaf, qui aborde sous forme d'un récit quasi didactique l'importance que revêtent les parents et l'amour inconditionnel que chacun se doit de porter à sa famille avant qu'il ne soit trop tard.
En somme, une soirée placée sous le signe de l'émotion où l'humain est placé au centre. Dommage, toutefois, que la qualité cinématographique ne suivait pas trop, bien que les paysages dans le premier film fussent superbement bien rendus comme un témoignage d'une aube nouvelle porteuse d'espoir pour une Algérie meilleure... Cependant, la mention d'excellence n'était pas au rendez-vous.

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