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Cérémonie de remise du prix Pepe Carvalho

L’Espagne honore Yasmina Khadra

Dans son discours, prononcé lors de la cérémonie de remise du prix Pepe Carvalho en Espagne, l’auteur de Les vertueux a profité de cette tribune internationale pour faire passer plusieurs messages et déplorer le fait que l’humanité ait pris une direction inquiétante.

La cérémonie de remise du prix littéraire espagnol Pepe Carvalho à l'écrivain algérien Yasmina Khadra a eu lieu jeudi 13 février à Barcelone. Yasmina Khadra a été récompensé pour l'ensemble de son oeuvre littéraire qui s'étale sur plus de 40 ans de création. Lors de la cérémonie de remise du prix, Yasmina Khadra a tenu à remercier les membres du jury pour leur confiance et le soutien que lui témoignent ces derniers. L'écrivain algérien a exprimé, à la même occasion, sa satisfaction de se voir faire partie de la famille des récipiendaires de ce prix: «Merci de me faire partie des romanciers que j'aime et que j'admire». «Aujourd'hui, nous ne célébrons pas un lauréat, nous fêtons le livre», a souligné Yasmina Khadra après avoir fait une brève analyse concernant le genre littéraire appelé le roman noir. Yasmina Khadra a expliqué que le livre est notre ami, notre compagnon de route, notre frère d'arme, «pour lutter contre nos vieux démons». Yasmina Khadra a déclaré: «Le livre est notre lampe de poche pour éclairer notre voie lorsque l'adversité nous enténèbre. Aujourd'hui, plus que jamais, c'est le livre qui nous interroge et nous demande ce que nous sommes en train de devenir, ce que nous avons fait de son enseignement». Et de s'interroger: «Pourquoi sommes-nous en train de renoncer à notre libre arbitre pour nous gaver de fakenews, de diatribes insidieuses et de discours séditieux?». Yasmina Khadra a déploré le fait que le livre est bouleversé au plus profond de son essence. «Le livre ne comprend pas où se situe son échec, lui qui depuis des siècles, s'évertue à nous éveiller à nous-mêmes, à nos responsabilités et à notre conscience car jamais l'humanité n'est tombée aussi bas qu'en ces temps qui courent à leur perte». Yasmina Khadra s'interroge en outre: «Comment ne pas se déprécier lorsqu'au pays de la démocratie, on interdit jusqu'à l'indignation lorsque l'horreur la plus atroce et l'injustice la plus obscène ne remuent pas la moindre de nos fibres sensibles. Comment peut-on encore se regarder dans une glace lorsque la ruine des âmes, la xénophobie, les extrémismes outranciers, les crimes de masse et les génocides, la débâcle des nations et les naufrages des migrants, le règne ubuesque des fous et la loi des tyrans menacent l'équilibre et l'ordre des choses et mettent en péril la paix et le devenir de nos enfants et des générations de demain». L'auteur de Ce que le jour doit à la nuit a ajouté: «Songeons à ce peuple de Palestine qu'on dépossède de sa patrie, à toutes ces communautés qu'on stigmatise, à toutes ces familles déracinées que l'on jette comme des pestiférés sur le chemin de l'exode. Nous sommes en train de subir la plus malsaine des époques, la plus absurde et la plus inquiétante. À notre insu, nous entrons dans un nouvel ordre mondial qui clame le sublimatisme forcené et qui instaure le protocole du déni vil, sans morale et sans interdits, sans scrupules et sans remords». Pour Yasmina Khadra, désormais, après ce qui se passe à Ghaza, qui interdirait à n'importe quelle puissance militaire de s'adjuger n'importe quel pays? «Quand allons-nous nous réveiller de ce cauchemar en train de polluer l'ensemble de nos rêves et de fausser notre quête de bonheur?», se demande encore l'auteur des Hirondelles de Kaboul.

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