L'Expression

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Rachid Mimouni 1945-1995

L’écrivain qui adorait son pays

Aujourd’hui, 12 février, nous commémorons le 30ème anniversaire du triste décès du brillantissime écrivain algérien d’expression française Rachid Mimouni. En plus d’être un écrivain génial, Rachid Mimouni n’a eu de cesse de clamer haut et fort, et de manière ininterrompue, son amour incommensurable et son attachement indéfectible à son pays l’Algérie. Il ne pouvait vivre loin de sa terre natale. En dépit des menaces qu’il recevait de façon sérieuse et persistante, il n’a pas fui. Il est resté ici et il a continué de vivre avec les siens. Mais ce n’est que lorsque les choses commençaient à prendre des tournures insupportables (on menaçait même les membres de sa famille dont sa fille de 13 ans), il décida, le cœur meurtri, de prendre du recul, en s’installant dans un pays voisin. Car ne pouvant supporter de vivre séparé de son Algérie par la mer. C’est un peu moins douloureux, expliquait-il. Rachid Mimouni a fini par partir pour ne plus revenir. Pour dire tout son amour pour son pays natal, il soulignait : «Je suis algérien jusqu’à la moelle des os». Il a attendu jusqu’à décembre 1993 pour s’exiler car la pression devenait intenable.
Le fait qu’il ait écrit des romans à forte connotation politique et particulièrement engagés n’est que l’expression de cet amour insondable pour l’Algérie, que Mimouni rêvait de voir fleurie plus que jamais. Il n’admettait pas que l’Algérie peine à se construire après avoir acquis son indépendance. Pour lui, l’écriture et la dénonciation pouvaient contribuer amplement à montrer du doigt les maux, les dénoncer et trouver les moyens de s’en extirper. Ce n’est donc pas un hasard si l’Algérie est au cœur de toute son œuvre ; elle occupe la part du lion dans ses romans et dans son essai et son recueil de nouvelles «La ceinture de l’ogresse». On peut même dire que l’Algérie est le personnage principal dans l’ensemble de ses romans. Elle apparait et réapparait au fil des pages de manière systématique et régulière. Même son dernier roman La malédiction, porte l’Algérie dans ses entrailles. Rachid Mimouni est donc non seulement un écrivain algérien, mais l’écrivain de l’Algérie. Dans aucun de ses livres, l’Algérie n’est absente. Quand la tragédie nationale fit son apparition au début des années 90, la réaction de Rachid Mimouni a été d’un courage téméraire. Il s’exprima par sa plume certes, mais aussi via les médias où il n’a pas hésité à défendre l’Algérie contre la menace intégriste. Rachid Mimouni avait l’Algérie dans le cœur et l’esprit.
La preuve, il n’a pas pu supporter l’exil. Il en est mort alors qu’il n’était à peine âgé que de 50 ans.

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