L'Expression

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Kenza Haddou

L’art d’allier peinture et architecture

Elle en était, cette semaine, à sa troisième exposition pour cette native de Aït Laâziz. Les deux autres ayant eu lieu à Tizi Ouzou où elle a fait ses études en architecture.

Ce sera probablement la dernière exposition à la Maison de la culture Ali Zaâmoum avant les festivités du 1er Novembre. Celles qui l'organisaient avaient au moins deux raisons de retenir l'attention en plus du talent dont l'une et l'autre faisaient preuve en l'occurrence. L'une est femme au foyer et l'autre qui n'est autre que sa fille, est licenciée en architecture. Mais alors que la plus jeune des deux se disait l'élève de l'autre, l'adulte ne se reconnaissait de maître qu'elle-même. Le peu qu'elle savait en peinture venait de son contact direct avec la nature et de ce qu'elle voyait autour d'elle. Kenza Haddou a commencé sa carrière très tôt. Elle avait six ans, lorsqu'elle se prit le doigt dans l'engrenage de l'art. Cela avait d'abord été des dessins aux crayons. Même si les couleurs ont fait leur apparition à ce stade de sa formation, ce n'était pas encore la peinture, mais toujours le crayon et les crayons de couleurs. L'encouragement venait de la mère qui, tout en peignant, prodiguait conseil sur conseil. Cette période de l'enfance qui coïncide avec la période où l'art s'attache à l'art figuratif, la fille et la mère, se sentaient si proches. La fille dessinait et la mère peignait ce que l'une et l'autre voyaient. Même lorsqu'elle fut mise au collègue, les choses en restaient là. Le réalisme imprégnait leur production.
Cependant le champ d'inspiration de l'adolescente s'élargissait. Il y avait les gravures des livres qu'elle lisait, les dessins animés qu'elle regardait à la télé. C'était le temps où la peinture prenait la relève vers 13 ou 14 ans. La collégienne, cette fois, voyait clairement la voie qui s'ouvrait devant elle. Et elle lui paraissait parée de couleurs attrayantes. Sans jamais négliger ses études, l'artiste, dont le pinceau se raffermissait de jour en jour, faisait feu de tout bois». Van Gogh s'offrait en modèle à ses imitations. On suivrait à la trace ses sources d'inspiration et ses premières influences à travers ses esquisses et ses tableaux, comme ces couchers de soleil où le jaune, couleur préférée du pinceau van goghien, est presque partout visible. La maturité et la maîtrise devaient venir vers 17 ans. L'artiste se défaisait ce qui restait d'influence de ses premiers maîtres, s'extrayant du coup du giron maternel. C'est plutôt à cette dernière de subir l'attrait du nouvel art vers lequel sa progéniture tendait, l'abstrait, comme en témoigne quelques- uns de ses récentes exécutions. Kenza n'a plus quinze ans et les 7 portraits et 14 fresques réalisés dans cette courte période entre le lycée et l'université dont elle sortait avec une licence en architecture, sans parler de ses nombreux tableaux, consacraient un talent qui se confirmait de jour en jour. Il lui restait, cependant, un dernier échelon à gravir qui la conduira aux portes de la consécration: le stencil art, dont elle nous offrira deux magnifiques portraits, ceux du Che (Che Guevara) et de la diva égyptienne, Oum Keltoum. Cette passion des formes et des couleurs débutée sous l'aile maternelle, va orienter ses études vers l'architecture, laquelle, à ses yeux, entretient des rapports très étroits avec la peinture. La preuve de cette affinité qui rapproche deux arts en apparence si différents, mais en apparence seulement, car si on était artiste comme Kenza et que l'on avait fait des études assez poussées dans ce domaine, on ne verrait rien de très dissemblable, la preuve de cette affinité, disions-nous, notre interlocutrice, rencontrée à cette exposition avec sa mère qui exposait aussi, la voyait dans les différents courants qui ont marqué les deux arts au cours de leur histoire respective: le baroque, le classicisme, le romantisme et jusqu'à l'art déco. Son art, s'infléchissant vers le semi- abstrait, s'est enrichi de mille expériences et de mille concepts nouveaux puisés dans ses lectures et ses études sur l'architecture et sur l'art déco.
Ses deux tableaux les plus réussis en semi- abstrait sont, à notre avis, celui représentant une sorte de vague censée incarner le mouvement; l'autre, une sorte forme d'aigle-ou d'aile d'aigle- fendant l'air dans un piqué spectaculaire, exprimait la difficulté de parler. Elle en était, cette semaine, à sa troisième exposition pour cette native de Aït Laâziz. Les deux autres ayant eu lieu à Tizi Ouzou où elle a fait ses études en architecture. Le wali l'a remarquée pendant qu'elle exécutait une fresque à l'école primaire de Haïzer et a apprécié son travail en la saluant d'un respectueux «notre artiste». Mme Dalila Zennati, sa mère, qui peint depuis qu'elle avait douze ans, exposait pour la première fois.

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