Mounia Benfeghoul, actrice et animatrice, à L’Expression
«Je n’ai jamais rêvé d’être comédienne»
À peine 30 ans, cette belle jeune femme a tout d’une grande. Elle incarne Malek alias Numédia dans le feuilleton Yemma que vous vous êtes habitués à regarder sur votre petit écran depuis l’année 2020. Cette année, vous retrouverez la saison trois sur Echourouk TV. Une occasion pour revenir sur le visage d’ange de ce feuilleton numéro un du mois de Ramadhan. Sur le plateau de tournage de Yemma 3, où nous l’avons rencontrée, nous avons tenté de connaître un peu mieux qui est Mounia Benfeghoul, et ce, en dehors du carcan des réseaux sociaux et leurs images surfaites. Nous avons découvert une femme simple, forte, intelligente, souriante, mais surtout déterminée à aller jusqu’au bout de ses rêves et de ses projets..
L'Expression: À chaud, qu'est-ce que ça fait de reprendre le feuilleton Yemma et votre rôle de Malek/Numédia?
Mounia Benfeghoul: Quand on ne tourne plus, on est très nostalgique, parce qu'on revoit nos photos. On a hâte de revoir nos collègues, l'équipe technique qui est, d'ailleurs, à moitié tunisienne. On est toujours très heureux de les retrouver, de repartager des moments, surtout moi j'ai beaucoup de séquences «émotion» cette année. Ce sont des séquences très importantes, il faut donc être entouré d'une très bonne équipe. Je reprends le tournage donc avec beaucoup de plaisir et de bonheur. On a une bonne ambiance sur le plateau, une ambiance bon enfant. On rigole et on s'amuse beaucoup, ça nous arrive aussi de se chamailler, surtout Mohamed Reghis et moi, mais ça va cette année, franchement, ça s'est calmé. On s'entend plutôt bien. Je pense que la relation de Numédia avec Khaled a évolué. On passe à un autre stade...
On vous a laissée quand même avec un bébé...
C'était le bébé, cinq ans après! Là, dans la troisième saison, on va expliquer comment? (rire) C'est-à-dire expliquer l'évolution de la relation Malek /Khaled. Il y aura beaucoup de surprises...
Quand on coupe avec son personnage et puis on revient maintenant à la troisième saison, c'est beaucoup plus facile ou au contraire c'est plus difficile?
C'est beaucoup plus facile. Je pense que chaque comédien vous dira la même chose. On met notre personnage dans un petit tiroir. On le cache et juste au moment de reprendre le tournage, on le ressort. On le ressort quand on commence à faire nos séances de lecture, quand on commence à faire nos réunions, quand on revoit le producteur, le réalisateur, avec les comédiens, ou quand on commence à faire nos répétitions. De là, on commence à rentrer dans la peau du personnage. Parfois, j'avoue, je me perds un peu parce que, par exemple, Malek est très sensible, alors que Mounia pas du tout. Parfois je me pose la question en me demandant: «mais pourquoi tu es sensible?»Je réalise que parfois sans faire exprès je reprends mon personnage. Mounia est sensible, mais je ne montre pas mes sentiments. Je ne montre jamais mes émotions contrairement à mon personnage. Je pense que je me suis habituée à sa fragilité.
Un personnage continue à habiter le comédien, surtout quand c'est un personnage très fort...
Oui, bien sûr, surtout que Malek a vécu beaucoup de chocs, il y a eu beaucoup de rebondissements dans sa vie et moi aussi donc je me retrouve dans mon personnage. Sans faire attention, on se retrouve à avoir des petits tics, des petites mimiques qui sont propres à notre personnage, mais pas à nous, mais c'est bien...
Parlant de choc, l'année dernière quand vous avez dénoncé l'affaire «Chaïma», que Dieu ait son âme, vous avez essuyé pas mal de critiques personnelles d'ailleurs, qui ont dû vous toucher aussi en tant que femme...
Effectivement parce que la cause en même temps me tient beaucoup à coeur. Le féminicide, en général, je pense qu'on devrait en parler beaucoup plus. Après, ça a refroidi plus d'un, quand ils ont vu mon expérience à moi, et comment ça s'est terminé. Je pense que les gens, maintenant, sont plus frileux à l'idée de parler de ce sujet après avoir vu, justement, ce qui s'est passé pour moi. Mais ça reste une expérience et je suis une personne qui ne regrette jamais rien et mes convictions sont au-dessus de tout. Je l'ai fait en mon âme et conscience. J'ai voulu en parler, dénoncer. Ça a été mal interprété, ça a été sorti de son contexte. C'est parti dans une polémique qui était pour moi stérile. Peut -être, que c'était voulu, à un moment donné. Apres, ce sont des expériences, ça forge, ça rend plus fort et ça aide aussi à évoluer, à se calmer, à se remettre en question et puis voila. On évolue
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Quand Mounia Benfeghoul ne tourne pas Yemma, que fait-elle?
Je passe beaucoup de temps avec mes amis. Je me concentre sur d'autres projets qui verront le jour dans pas longtemps. Je fais beaucoup de sport.
Vous êtes aussi sur les réseaux sociaux en tant qu'influenceuse...
Influenceuse, c'est quelque chose qui s'est imposé à moi. Ce n'est pas quelque chose que je voulais faire à la base. et vous me direz, en ce moment, ce n'est pas très bien vu d'être influenceuse..J'ai essayé, en fait, de toucher à tout. Je m'occupe beaucoup avec mes amis qui ne sont pas du tout du domaine, mais qui sont des femmes inspirantes..Je me concentre sur mes projets pour évoluer et puis c'est tout et le reste du temps j'essaye de répéter même si je suis la mauvaise élève. Je suis le genre d'élève qui arrive à cinq minutes du tournage, qui fait son texte et qui tourne sa séquence! Je le dis, je n'aime pas mentir (rire)
Comment Mounia Benfeghoul a atterri dans le feuilleton Yemma? Faire de la télé était-ce votre rêve au départ?
Honnêtement, cela n'a jamais été mon rêve. À la base, mon rêve était de devenir styliste. Mon père a jugé que ce n'était pas un métier. Je me suis tournée vers le droit pour devenir avocate et par la suite j'ai commencé à faire des petits boulots en tant qu'hôtesse. j'ai donc travaillé en tant qu'hôtesse d'accueil, dans des foires etc. J'ai été repérée par une agence qui s'appelle Welcome, qui m'a proposé ma première émission. Nous sommes en 2014. De là, j'ai enchaîné en passant au petit écran...Pour Yemma on m'a proposé de faire le casting, mais pour jouer le rôle de Sara, la meilleure amie du premier rôle. Par la suite, c'est Madih Belaïd, le réalisateur qui a décidé que j'allais être le premier rôle et j'espère qu'il n'a pas regretté d'ailleurs. (rire)
Et comment cela se passe donc le rapport avec le réalisateur tunisien Madih Belaïd?
Génial! Madih c'est un réalisateur plein d'empathie, très à l'écoute, qui nous aide beaucoup, il nous dirige très bien. Personnellement, je n'ai jamais eu d'expérience dans le drama, je faisais de la comédie, j'étais dans des sitcoms et lui, c'était un défi de pouvoir me sortir de cette étiquette de la fille qui fait rire, notamment avec le personnage de Na3na3a dans «Fi darna»...Lui, il voulait donc m'enlever cette étiquette. Franchement, il m'a beaucoup aidée et conseillée. Ce sont des heures de travail. C'est comme un papa qui met une très bonne ambiance sur le plateau, qui est toujours souriant et de bonne humeur..Il a toujours un bon conseil et un compliment à donner. Ça aide beaucoup un comédien parce que ça ne le casse pas. Ça lui permet d'évoluer et de donner le meilleur de lui-même surtout, que moi, je ne voulais surtout pas le décevoir. Je voulais que ça soit un défi relevé des deux côtés...
Êtes-vous tentée par le cinéma?
Oui. J'ai eu deux ou trois propositions, mais c'est juste que ça ne correspondait pas forcément, mais oui, j'aimerai beaucoup tourner au cinéma.
Qu'en est-il de vos projets alors?
Je vais revenir à mon premier amour, le stylisme, mais aussi à l'animation. Inchallah ca va bien se passer. Pour le style de mode, ca va être du «Mounia»... Et non, je n'ai pas fait d'école. Je voulais le faire quand j'ai eu mon bac, c'est-à-dire une école de mode et de stylisme à Paris, mais mon père a refusé. Je dessinais beaucoup.J'allais chez les couturières, je prenais les chutes, j'essayais d'habiller mes barbies. J'ai toujours été une fashion victime. J'ai toujours aimé marier les couleurs, même des trucs flashy et avec le temps quand je suis rentrée dans ce domaine, je recevais beaucoup de compliments sur mes tenues et je me suis dit, pourquoi ne pas revenir à mon premier amour? J'ai fait une toute petite formation, mais je ne peux pas dire que j'ai fait une grande école de stylisme. D'ailleurs, je ne vais pas m'autoproclamer styliste, non, mais voilà
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Que peut-on souhaiter à Mounia du coup?
Du bonheur, santé, paix et amour et je le souhaite à tout le monde d'ailleurs.