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Adelmoaiz Farhi (plus jeune écrivain algérien)

«J’ai commencé l’écriture à l’âge de 13 ans»

Abdelmoaiz Farhi a publié son premier roman en 2018 à l'âge de 17 ans, aux éditions «Casbah» d'Alger. Il est né à Annaba où il est, actuellement, étudiant. Il vient de faire paraître son deuxième roman chez le même éditeur. Il nous en parle dans cette interview.

L'Expression: Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?
Abdelmoaiz Farhi: Je suis âgé de 19 ans, natif d'Annaba, je suis en deuxième année de sciences politiques, à l'université d'Annaba, j'ai publié aux éditions «Casbah», en novembre 2018, mon premier roman intitulé «À 19 heures mon amour» et je viens de publier «Fayla», mon deuxième roman chez le même éditeur. Je suis passionné de littérature, de sports, de technologie, de cinéma et de politique.

Est-ce qu'on peut savoir comment est née votre passion pour l'écriture?
Dès l'âge de 13 ans, j'ai commencé à écrire des petites histoires et je les publiais sur mon compte Facebook, j'étais encouragé par les commentaires de mes tantes, mes grands-parents, mes parents et mes amis. Je dois dire que sans les encouragements de mes proches, je n'aurais pas eu la confiance en soi nécessaire pour la publication de mon premier roman, je les remercie énormément. J'ai aussi constaté qu'à travers l'écriture, je peux me soulager et oublier tous les maux, c'est vite devenu une passion, un moyen de relâcher la pression du quotidien et depuis je ne cesse d'écrire.

Pouvez-vous nous parler de votre roman «À 19 h mon amour», paru aux éditions Casbah?
«À 19 heures mon amour», c'est mon premier roman. Il raconte l'histoire d'Adem et Ines, deux adolescents éperdument amoureux l'un de l'autre qui devront faire face à une séparation forcée après avoir obtenu leur bac, pour prouver que l'amour est une force, ils se sont enfuis ensemble et ont quitté le pays; s'ensuivent des évènements bouleversants et plusieurs leçons en amour. Ce premier livre est sorti fin 2018, il a rencontré un succès considérable. Il contient 140 pages.

Comment s'est déroulée votre expérience éditoriale chez «Casbah», avez-vous travaillé avec le regretté Mouloud Achour?
«Casbah» est une maison d'édition par excellence, ils ne laissent rien au hasard. Professionnels et toujours à l'écoute, ils ont un catalogue très intéressant et c'est une chance pour un jeune auteur comme moi d'être publié par eux. Si Achour (Mouloud Achour, Ndlr) nous manque beaucoup, je lui resterai à jamais reconnaissant car c'est lui qui m'a donné la chance d'être publié. Il a travaillé sur mes deux premiers romans. Mouloud Achour était unique, la bonté et la modestie personnifiées, que Dieu ait son âme.

Quels sont les écrivains qui vous influencent et qui vous inspirent le plus?
Plusieurs sont les écrivains qui m'ont marqué, je suis le genre de lecteur qui lit absolument tous les genres. Il y a des livres qui m'ont époustouflé, je peux citer ceux de Kundera, Kafka, Dostoïevski, Orwel, King, Levy, même Houellebecq et la liste est encore trop longue. Chaque auteur a son propre style, j'essaye de mélanger tous les styles dans ma tête avant de créer le mien qui me permettra de donner vie à mon idée dans une histoire bien ficelée.

Vous êtes un grand lecteur, pouvez-vous nous faire visiter votre univers romanesque en nous citant les romans qui vous ont le plus marqué?
Je lis en moyenne 60 livres par an, ce n'est pas vraiment beaucoup, j'en connais qui dépassent largement les 200. Il est absolument nécessaire de lire et pour cela il faut chercher des livres intéressants à lire. Quand j'ouvre un livre, j'attends beaucoup de lui. C'est pour ça que je prends mon temps de lire les critiques, de choisir des auteurs plus au moins connus et je lis les résumés. Des fois ça marche, des fois non. Ma meilleure lecture jusqu'à présent est un livre de Kundera, «La fête de l'insignifiance». C'est un livre spontané et profond, plein d'humour. Autres grands coups de coeur: «Sérotonine» de Houellebecq, «La peste» de Camus, ce sont des livres qui m'ont fait ce je ne sais quoi qui... Plusieurs années après, je peux encore me rappeler où et comment j'étais quand je les lisais. C'est difficile à expliquer, mais il y a des chefs-d'oeuvre qui ne se répèteraient jamais.

Si vous devriez effectuer un long séjour sur une île déserte et que vous ne deviez emporter que trois romans, sur quels titres et auteurs tombera votre choix?
Qui dit long séjour, dit gros livres... J'emporterai probablement «22/11/63» de Stephen King, «Crime et Châtiment» de Dostoïevski et «À la recherche du temps perdu» de Proust, c'est-à-dire de gros livres que je n'ai pas eu la chance de lire. J'aime lire les livres volumineux quand je n'ai plus rien à faire pendant longtemps, je prends mon temps et j'entre complètement dans le monde fictif que me propose le roman. Je fais souvent ça lors des vacances d'été.

Selon vous, quel est le meilleur écrivain de tous les temps?
C'est difficile de répondre à cette question, ce n'est pas parce qu'un écrivain a écrit le meilleur livre que j'ai lu que c'est le meilleur de tous les temps, le choix est dur et je n'ai pas lu plus de 29 écrivains, donc c'est vraiment dur. Pour moi, un bon écrivain c'est quelqu'un qui n'a rien à prouver, c'est quelqu'un qui aime passer un moment convivial avec ses personnages et qui écrit avec spontanéité. Aller... Je me lance avec plein d'incertitude... Dostoïevski.

Qu'en est-il du meilleur roman écrit par un auteur algérien selon vous?
J'adore la littérature algérienne, elle est vraiment riche et profonde, je veux dire «Dieu n'habite pas La Havane» de Yasmina Khadra car l'histoire m'a carrément ébranlé mais pour rester en Algérie. Je répondrai par «Meursault contre-enquête» de Kamel Daoud, c'est un livre très bien écrit, on se familiarise dès les premières pages avec le narrateur, mais attention c'est le meilleur livre si on a lu «L'étranger» de Camus avant.

Comment vivez-vous le fait que vous soyez actuellement le plus jeune écrivain algérien?
Je ne suis plus le plus jeune auteur, chaque année, on a une nouvelle plume qui s'ajoute à notre belle littérature et c'est merveilleux. Je continue à croire même si je suis démenti par plusieurs que mon succès, je le dois à mon âge avant que ça soit pour mon style et mes histoires, mais qui sait ce que l'avenir nous réserve? Peut-être, un jour j'aurais la renommée de mes maîtres. Pour l'instant, je ne pense pas à ça, je continue d'écrire des histoires que j'aimerai lire et puis c'est tout.

Pour terminer, pouvez-vous nous parler de votre ville natale, Annaba?
Je pense que Annaba mérite mieux, elle fut une ville magnifique il y a un peu plus d'une poignée d'années, elle se perd chaque jour et commence à être engloutie par l'ignorance et le mépris. J'aimerai sincèrement apporter ma contribution pour aider à lui donner son éclat. Que ça soit avec l'administration, la population et la sécurité. Vraiment, elle mérite mieux dans tous les domaines. Elle était coquette, elle ne l'est plus, mais je suis convaincu qu'elle le redeviendra. 

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