L'Expression

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Il nous a quittés en février 1995

Il y a 28 ans, Rachid Mimouni...

Son dernier roman, La malédiction, a récolté de nombreuses distinctions. Son oeuvre littéraire a été maintes fois récompensée.

Rachid Mimouni n'a pas pu survivre à l'exil forcé auquel il avait été contraint suite aux nombreuses menaces qui lui étaient adressées. Il a d'abord tenté de résister puis, sentant que la menace s'approchait de plus en plus de la porte de son domicile familial, Rachid Mimouni s'est résolu à quitter sa patrie, la mort dans l'âme. Une mort qui n'allait pas tarder à le visiter. Pourtant, et à l'instar de nombreux autres grands écrivains algériens comme Mouloud Feraoun, Tahar Djaout, Rabah Belamri, il n'avait que la cinquantaine et son talent était en pleine éclosion.
Sa mort a donc privé l'Algérie d'une oeuvre qui pouvait aller vers des dizaines de romans de la même facture que «Le fleuve détourné», «Tombéza» et «L'honneur de la tribu» ainsi que son recueil de nouvelles kafkaïen, intitulé, «La ceinture de l'ogresse». Rachid Mimouni est décédé le 12 février 1995 et sa carrière d'écrivain a, de ce fait, fait long feu. Elle n'a duré que 17 ans, période qui sépara la date de publication de son tout premier roman et celle de la sortie de son dernier roman. À l'instar de la majorité des écrivains algériens de l'époque, Rachid Mimouni a édité son premier roman intitulé «Le printemps n'en sera que plus beau» aux éditions étatiques Sned en 1978. Mais ce n'est qu'avec la publication, en 1982, de son premier chef-d'oeuvre intitulé «Le fleuve détourné» aux Éditions Stock, que Rachid Mimouni connaîtra le grand succès et un début de gloire. Ce roman est, désormais,inscrit dans les annales de la littérature algérienne et francophone de par les qualités esthétiques qu'il recèle. Le titre de ce roman est même devenu proverbial et est employé pour illustrer des situations de grande déception. L'influence du grand écrivain Franz Kafka sur Rachid Mimouni est très prononcée dans ce roman tout comme dans les autres oeuvres du même écrivain. Ce premier grand roman de Mimouni raconte les années d'après l'indépendance. En plus des vérités crues assénées par l'auteur, le lecteur est marqué par le style puissant de Rachid Mimouni ainsi que par la structure déroutante du roman. «Le fleuve détourné» fait désormais partie des romans incontournables de la littérature algérienne. Le regard que porte Mimouni dans ce roman est acerbe et réaliste.
En plus des thèmes qui s'enchevêtrent dans ce roman, la manière dont ce dernier est rédigé permet de classer Mimouni parmi les plus importantes plumes de la littérature francophone maghrébine. On retrouve les mêmes qualités littéraires dans le roman «Tombéza», sorti en 1984 ainsi que dans «L'honneur de la tribu» paru en 1989. Le recueil de nouvelles «La ceinture de l'ogresse», publié en 1990 a obtenu le Prix de la nouvelle de l'Académie française. Rachid Mimouni est également l'auteur d'autres romans, ayant connu moins de succès comme «Une paix à vivre, Une peine à vivre». Son dernier roman, La malédiction, a récolté de nombreuses distinctions. Son oeuvre littéraire a été maintes fois récompensée. Ainsi, Mimouni a obtenu le Prix de l'amitié franco-arabe, le Prix de la critique littéraire et le Prix de la littérature cinéma du festival international du film à Cannes pour « L'honneur de la tribu». Son roman «La malédiction» a reçu le Prix du Levant ainsi que le Prix Liberté littéraire.
Natif de Boudouaou dans la wilaya de Boumerdès, en 1945, Rachid Mimouni était licencié en sciences commerciales à Alger avant de poursuivre ses études au Canada. Il a enseigné à l'Ecole supérieure du commerce d'Alger puis à l'Institut Inped de Boumerdès où il connut et fréquenté le célèbre romancier Boualem Sansal qu'il ne cessait d'encourager après avoir pris connaissance de son talent et de ses prédispositions pour l'écriture. Rachid Mimouni avait marqué aussi la scène médiatique, dans les années 80 et 90, par ses prises de position très courageuses à l'époque.
C'était un écrivain qui ne mâchait pas ses mots. Il était un auteur engagé. Son livre «De la barbarie en général à l'intégrisme en particulier» en a été la parfaite illustration. Il en faisait la synthèse de ses positions par rapport à l'ensemble des événements ayant marqué notre pays depuis l'indépendance jusqu'à l'avènement de l'extrémisme religieux qui l'a poussé à l'exil. Un exil qui a eu raison de lui. Mais pas de son oeuvre immortelle. 

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