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Paysage théâtral à Oran

Des spectacles qui ont enchanté El-Bahia

Considéré comme une des plus importantes activités culturelles à Oran, le théâtre vit à El Bahia au rythme d'un dynamisme des plus singuliers.

Le TRO est, en effet, insufflé par une troupe de comédiens de talent, plusieurs coopératives ainsi que par des amateurs qui ont brillé sur scène dans divers festivals locaux, nationaux et internationaux. Le théâtre, qui remonte dans cette ville aux années vingt du siècle dernier, a réalisé un saut qualitatif durant les années cinquante lorsque des groupes de théâtre se sont penchés sur le folklore avec une ouverture aux techniques occidentales utilisées dans la composition dramatique. Des noms ont contribué au progrès qu'a connu le quatrième art, pour ne citer que Ould Abderrahmane Kaki et Abdelkader Alloula, a indiqué l'écrivain et critique de théâtre Bouziane Benachour. Et de citer les chefs-d'oeuvre «132 ans» et «Ifrikya kabl âam» de Ould Abderrahmane Kaki, né à Mostaganem, ou encore la trilogie «Lagoual», «Ladjouad» et «Litham» de Abdelkader Alloula, qui a également opté pour la Halqa, considérée comme un héritage populaire qui avait une grande résonance locale, nationale, arabe et internationale. La Halqa ou «Gouwal» a constitué une halte particulière dans l'histoire du théâtre régional d'Oran (TRO) qui porte le nom de Abdelkader Alloula, et grâce à laquelle le regretté et grand comédien Sirat Boumediene a remporté le Prix de la meilleure performance masculine dans la pièce «Ladjouad» à Carthage (Tunisie) lors des Journées du théâtre, a rappelé, de son côté, l'enseignant universitaire et chercheur en théâtre, Hicham Sakkal. Le TRO a créé, en mars dernier, un Centre de ressources théâtrales Abdelkader Alloula, source d'inspiration des jeunes amateurs du quatrième art, a indiqué le directeur du TRO, Mourad Senouci.
L'établissement théâtral Abdelkader Alloula a, également contribué à faire la joie d'un public de plus en plus intéressé avec des oeuvres sublimes comme «Maâroud lel'hwa» de Mohamed Bakhti, qui a remporté le Prix du meilleur spectacle intégré au festival expérimental du Caire en Egypte, a souligné Sakkal, enseignant au département des arts dramatiques de l'université d'Oran 1 «Ahmed Ben Bella».
D'autres pièces sont très appréciées par le public qui revient à chaque fois pour y assister, à l'instar de «El-Balaout» de Boualem Hadjouti, «Hama le cordonnier», mise en scène par Mohamed Adar, ou encore le monologue «un marié en vacances» (Metzaouedj fi outla) de Mourad Senouci et prestation de Samir Bouanani. Dans le domaine du théâtre pour enfants, le TRO a donné une forte impulsion à ce type d'arts à travers des pièces comme «L'abeille» ou «Le lac» et d'autres spectacles sublimes à l'exemple de «Allal et Othmane» et «Harry Fary et les couleurs». L'établissement culturel a également connu le retour en force du conte populaire, que le comédien Amine Missoum, qui a brillé dans plusieurs festivals internationaux, notamment en Russie, en Inde et au Liban, cherche à développer davantage, mais aussi le théâtre de marionnettes rendu célèbre par le réalisateur Saïd Missoum.

Coopératives et associations
Les années 1990 symbolisent la période de floraison du 4e art à Oran, la scène théâtrale étant marquée par la naissance de coopératives, d'associations et de troupes spéciales ayant contribué par leurs expériences artistiques exceptionnelles à la promotion de cet art, laissant ainsi place à une production prolifique signée par des professionnels et des amateurs avec l'appui du ministère de la Culture et des Arts.Créée par le défunt Ahmed Alloula, la coopérative «1er Mai» était le premier noyau du théâtre autonome, suivie par «Ghamza» à laquelle appartenait le dramaturge Mohamed Haoulia connu pour la célèbre pièce «Le dernier train», avant la création de la coopérative «Noqta» (point) qui avait produit la pièce «Al Qinae» (le masque) de Lakhdar Mansouri, selon le chercheur Sekkal. Cette période avait vu la naissance de troupes du théâtre libre, dont «Thoulathi al Amdjad» et «Bila houdoud» qui avaient fait la joie des Algériens à l'époque, outre la création d'associations chargées de la production et de la formation théâtrales, à l'instar de l'association culturelle «Al Amal» qui avait présenté plus de 50 oeuvres dramatiques diverses et contribué à la formation de près de 2000 jeunes devenus des artistes de renom, y compris dans la réalisation.
La création du département des arts dramatiques à l'uiversité d'Oran a également contribué à la promotion de cet art, la plupart des diplômés ayant créé des troupes de théâtre comme «Malaïkat al khachaba», dont plusieurs oeuvres ont été primées, d'où l'importance d'accompagner ces jeunes, selon Kouacemi Youcef, président de l'association «Train d'art».
En dépit de l'appui financier annuel apporté par le ministère de la Culture à ces coopératives et associations pour encourager la créativité, néanmoins plusieurs d'entre elles «pâtissent d'un problème de formation et oeuvrent, non sans peine, à programmer leurs productions théâtrales», de l'avis du comédien Tayeb Ramdane qui compte une expérience de 40 ans dans l'activité dramatique et président de la coopérative «Noudjoum».
Dans le but de promouvoir le 4e art à Oran, le secteur privé a pris une nouvelle initiative, première du genre, consistant en la création du théâtre privé «En-nemla» (La Fourmi), par souci de renforcer les espaces existants qui restent insuffisants au regard des capacités innovantes importantes que recèle la capitale de l'Ouest d'où sont issues plusieurs figures emblématiques du Théâtre national, a rappelé le chercheur Sekkal. Face à la volonté des jeunes dramaturges de s'adapter aux développements opérés sur la scène mondiale, une nouvelle tendance est apparue, celle du spectacle d'un seul homme, en l'occurrence «One-man-show», «Stand up», «Monodrame» présentés à la façon algérienne dans la forme et le contenu, selon le critique dramatique, Bouziane Benachour.

Monodrame et one-man-show
À ce propos, le comédien Belfadel Mohamed a fait observer que ces genres de théâtre importés ont apporté de nouveaux contenus qui expriment les préoccupations des jeunes et traitent des phénomènes sociaux, dont «la harga». Ce genre, où un seul comédien se produit sur scène, a permis aux troupes de souffler financièrement, une seule se chargeant de l'écriture, l'interprétation et la mise en scène sans aucun décor, a-t-il fait remarquer.
Parmi les premiers comédiens de ce genre théâtral, Mohamed Mihoubi, premier comédien qui a introduit le «monodrame» et «One-man-show» à Oran. Il a produit une vingtaine d'oeuvres théâtrales dans ce genre, dont «Jazaïri wa aftakhir» (Algérien et fier), «Stop», «Allo Raïs» (Allo président) et «Coulisses», ajoute M. Belfadel. D'autres figures artistiques ont présenté leurs expériences au niveau local et national dans le domaine du «stand-up» à l'image des comédiens Mohamed Ibedri, Mohamed Khassani et Samir Zemmouri qui a apporté sa touche au théâtre avec la langue amazighe. Le stand-up n'étant pas l'apanage des hommes, la gent féminine a emboîté le pas avec des comédiennes qui n'ont pas hésité à monter sur scène pour ne citer que Chamssia dans «Bent El-Houma» (Fille du quartier), Sayeh Fareh dans son spectacle «Friza» et Meriem Amaymer dans son monodrame «Meryouma».La scène théâtrale a connu également le retour du théâtre «Pantamime». Parmi les figures emblématiques de ce genre théâtral les comédiens Houari Boura et Belfadel Sidi Mohamed qui ont développé «le show humoriste et les chansons comiques» avec leur propre style. Il s'agit également de l'émergence du théâtre de rue qui a remis les «Halquat» au gout du jour avec les expériences de «Ennadji» et «Azmat Amael fi Corona» (Crise du travail au temps du Coronavirus). À Oran, les spectacles n'ont pas été suspendus durant le confinement imposé par la pandémie de Coronavirus. Certaines jeunes troupes de théâtre ont recouru à Internet pour présenter des spectacles formidables.
En prévision des Jeux méditerranéens, prévus jusqu' au 6 juillet à Oran, les invités de l'Algérie seront au rendez-vous avec des manifestations du 4e art, le TRO «Abdelkader Alloula» prévoyant l'organisation des Journées nationales de théâtre de rue afin d'animer les rues d'El Bahia durant cet évènement sportif.
De son côté, le TNA en coopération avec le TRO organise les journées théâtrales de la Méditerranée devant donner l'occasion à des troupes algériennes, mais aussi de Tunisie, d'Egypte, de France, d'Espagne et d'Italie à se produire.

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