L'Expression

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Cheikh Noureddine nous a quittés en août 1999

Comédien, chanteur et... écrivain

À partir d'un certain moment, le nom du regretté Cheikh Noureddine est devenu indissociable de celui de Slimane Azem. Ensemble, ces deux géants ont réalisé des merveilles artistiques immortelles et inimitables.

Cheikh Noureddine, de son vrai nom Noureddine Meziane est l'un des piliers de la chanson algérienne d'expression kabyle. Il a brillé de mille feux pendant plusieurs décennies. Les duos mythiques qu'il a réalisés avec Slimane Azem ont injustement fait de l'ombre aux oeuvres en solo de Cheikh Noureddine qui sont pourtant de la même valeur artistique. Mais l'aura phénoménale de Slimane Azem a éclipsé l'oeuvre réalisée en solo par Cheikh Noureddine.
À tel enseigne qu'à chaque fois qu'il a été question d'évoquer Cheikh Noureddine, le nom de Slimane Azem surgissait spontanément et naturellement! Le regretté Cheikh Noureddine, qui nous a quittés le 16 août 1999, était à la fois chanteur, poète, acteur et même écrivain. Facette presque totalement ignorée et inconnue. En effet, Cheikh Noureddine a publié sous son véritable nom Noureddine Meziane un livre, en 1960, aux éditions Le seuil de Paris. Ce livre de 344 pages porte pour titre: «Un Algérien raconte...». Ce livre n'a jamais fait l'objet de réédition. Ce qui prive les fans de Cheikh Noureddine de prendre connaissance du contenu de son unique livre. Originaire du village Aguemoun près de Larrbaa Nath Iraten, Cheikh Noureddine vit le jour en 1918. Il a eu la rare chance pour les Algériens de l'époque d'être fils d'instituteur. Ce qui lui permit d'ouvrir ses yeux sur des horizons divers. ø peine âgé de seize ans, Cheikh Noureddine quitta son village natal pour la capitale Alger, destination de nombreuses futures célébrités artistiques kabyles de l'époque. Il exerce divers petits métiers dans la capitale où il eut la chance d'être «déniché» par un célébrissime éditeur de musique français.
La voix de Cheikh Noureddine était en effet ensorcelante et empreinte de beauté et de douceur. Sa rencontre avec le directeur des éditions Pathé Marconi fut en effet décisive et un heureux présage puisque ce dernier n'hésita pas à lui offrir d'enregistrer ses chansons. Chose promise, chose due, Cheikh Noureddine enregistre ses tout premiers titres: Anfiyi ad rugh» et «Akhali, khali. Son premier disque est exécuté deux années plus tard. Il comprend douze chansons. Toutes aussi succulentes les unes que les autres. En plus de ses propres chansons éditées en disques, Cheikh Noureddine fut l'un des fondateurs de la chaine kabyle de la radio. En plus des émissions radiophoniques, Cheikh Noureddine s'est notamment illustré par ses sketches, un domaine où il a toujours excellé, que ce soit en tant qu'auteur qu'en tant que comédien. Pluridisciplinaire, Cheikh Noureddine s'est également distingué de fort belle manière dans le domaine du cinéma. C'est en 1968 qu'il fit sa première apparition sur écran, dans le film Les hors-la-loi de Tewfik Farès. Il a également campé des rôles dans Élise ou la Vraie Vie» de Michel Drach, Pat rouille à l'est d'Amar LaskriAlger insolite» de Mohamed Zinet et même dans«Chronique des années de braise réalisé par Mohammed Lakhdar-Hamina et écrit par le grand écrivain Rachid Boudjedra. Un film qui a reçu la Palme d'or de la 28ème édition du festival de Cannes en 1975. Cheikh Noureddine a également figuré dans les films El chebka» de Ghaouti Bendedouche, Chant d'Automne de Meziane Yala, etc.
La carrière artistique de Cheikh Noureddine prit un heureux virage quand il s'associa avec Slimane Azem pour composer et produire des chansons et des sketches en duo. Ces derniers ont bercé la société kabyle pendant de longues années. Certains de ces sketches sont devenus mythiques comme Madame, encore à boire, Ines i Ouramdane, Di Remdane, El barkouk «El hem n wargaz», etc.

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