bon anniversaire Nouara!

Elle incarne la beauté inimitable de la voix et le savoir-faire artistique hissé à la perfection. Le 15 août 2024, Nouara a fêté ses 79 ans. Elle qui naquit en 1945 à Azazga (Tizi Ouzou). Son véritable nom est Hamizi Zahia. Mais quel est la femme qui pouvait s'afficher en tant qu'artiste avec son vrai nom à l'époque? Il lui fallait donc opter un nom d'artiste.
Nouara fait partie des nombreux artistes originaires de Tizi Ouzou et dont les parents se sont installés dans la capitale Alger et plus particulièrement à la mythique Casbah, véritable berceau des artistes les plus talentueux dont la liste est très longue.
Nouara en fait fièrement partie. La belle voix dont Dieu a doté Nouara s'est révélée alors que cette dernière était encore une fillette. Fredonner des airs du terroir était sa principale occupation à l'époque où les personnes de son âge passaient le plus clair de leur temps à jouer. Ã l'indépendance, elle participa à une émission radiophonique dédiée aux enfants et qu'animait le célèbre Abdelmadjid Bali, l'une des figures de proue de la chaine deux (kabyle) de la Radio nationale.
à l'époque, celle qui deviendra le repère de la chanson kabyle féminine, interprétait plutôt des chansonnettes comme celle intitulée Afus n lâanbar». Elle participa à ne autre émission de musique animée par le célèbre et regretté chanteur Taleb Rabah. Ses passages à ces émissions de radio attirèrent vite l'attention des auditeurs qui se rendaient compte qu'une nouvelle étoile et non des moindres était en train de voir le jour. Très rapidement elle devint également animatrice à la radio où, en plus des chansons qu'elle interprétait avec brio, elle procédait à la lecture du courrier des auditeurs. Mais c'est avec sa rencontre décisive avec le géant Chérif Kheddam, que le destin artistique de Nouara se dessina. Il s'agit d'une rencontre décisive. Car Chérif Kheddam a décelé facilement le génie artistique dont était dotée Nouara. à l'époque, cette dernière baignait encore dans l'univers des chansons pour enfants. Et Chérif Kheddam, en faisant des essais à des talents en herbe, n'a pas hésité à jeter son dévolu sur Nouara en lui confiant l'interprétation de pas mal de chansons dont il était l'auteur-compositeur.
La première chanson que Chérif Kheddam a confiée à Nouara portait pour titre Ayen ur tezrid. Nous sommes en 1965. Nouara doit interpréter cette chanson en compagnie d'un imposant orchestre professionnel de la radio nationale. Nouara passe ce test avec brio confirmant ainsi ses capacités vocales uniques et son talent d'interprète hors norme. Voyant à quel point Nouara luisait en chantant, Chérif Kheddam décida de la prendre dans son giron. Il décide de réaliser des duos avec elle. Ce qui permit à Nouara de sortir de l'anonymat très rapidement car Chérif Kheddam était déjà au panthéon de l'art. Les deux interprétèrent ensemble des chansons mythiques comme Nemfaraq ur nkhemem, Fahmet a meden, Anef ad dregh deg menni, Ula d nek, Ayen id yetsnulfun, etc... Par la suite, Chérif Kheddam et Medjahed Hamid composèrent des merveilles artistiques que Nouara a interprétées magistralement et avec un talent qui impressionna voire ensorcela les mélomanes, surtout la gente féminine.
Ses chansons influencèrent énormément les auditeurs et surtout les auditrices de la radio, en plus bien sûr de toutes les chanteuses qui allaient venir. Les jeunes filles de l'époque les apprenaient par coeur et les fredonnaient interminablement. Ces chansons, bien qu'écrites par des hommes, ont réussi à décrire et à dépeindre parfaitement les problèmes de la femme à l'époque.
Nouara a en effet chanté l'amour, la séparation, la souffrance, la solitude, la ségrégation dont a été victime la femme, etc. Par la suite des sommités de la chanson kabyle lui ont fait appel pour des duos. Matoub Lounès a réalisé avec Nouara plusieurs duos dans ses albums de 1991, dont L'hymne à Boudiaf et Communion avec la patrie.
Le grand artiste sentimental Farid Ferragui a signé un duo avec Nouara qui est devenu l'une des plus belles chansons d'amour kabyles de tous les temps. Il s'agit de la chanson Khas hemlaghek.