L'Expression

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Songes et mensonges

Précipitation et excès de zèle.
Après avoir réussi, la semaine dernière, un coup de filet dans le milieu du terrorisme et du grand banditisme, les services de sécurité marocains ont poussé leur enquête jusque sur le sol belge et sont arrivés à «démasquer» l´auteur de six meurtres ayant eu lieu entre 1986 et 1989, jamais élucidés par leurs homologues belges. Rien que ça! M.Abdelkader Belliraj, un Belgo-Marocain est, formellement, accusé d´être à la fois l´auteur de ces six assassinats et le cerveau du réseau terroriste démantelé au Maroc. En somme, le Maroc traite les services de sécurité belges de laxistes et d´incompétents. Qui plus est, Abdelkader Belliraj, après avoir commis ces crimes, a réussi à avoir la nationalité belge en 2000. Ainsi, ce père de trois enfants mineurs, aurait «roulé» dans la farine la police fédérale belge, la sûreté d´Etat (services secrets), la brigade antiterroriste, la police judiciaire...Le Maroc attribue à Belliraj la création, à partir de 1992 au Maroc, de plusieurs associations civiles légales et clandestines, plus un parti politique «Al Badil Al Hadari» en 2005. Mais les services marocains ne disent pas que Abdelkader Belliraj est un opposant au Palais royal, qui a fui le Maroc au début des années 80. Face à tant de charges et de précipitation, la justice belge déclare avoir ouvert un «dossier» sur cette affaire et non pas une enquête, comme l´affirme le Maroc à travers sa presse nationale. La prudence des Belges se manifeste dans leurs communiqués par des notions telles que «le présumé coupable Bellarij», et «le présumé réseau terroriste». Ils ajoutent que «l´exécution d´une commission rogatoire semble à ce stade prématuré». Néanmoins, ils attendent d´être saisis par le Maroc pour l´exécuter, conformément au traité d´entraide judiciaire qui lie les deux pays. Quand on sait que le Royaume de Belgique est l´un des rares pays européens à n´avoir subi aucun attentat depuis l´apparition du terrorisme islamiste dans le monde au début des années 90, il y a lieu de s´interroger sur le coup de main professionnel, supposé, que les services marocains auraient donné à leurs homologues belges.

Traumatisme démocratique.
Je sais, maintenant, pourquoi à chacune de mes visites au Parlement européen dans le cadre de mon travail, me revient l´image de notre auguste Assemblée nationale: le «traumatisme» de l´époque du parti unique. Pour la simple raison d´avoir rapporté au début des années quatre-vingts les propos de certains députés qui dénonçaient l´absence de «démocratie» dans les débats dirigés par feu Rabah Bitat, j´ai été interdit d´accès et de couverture des débats (ainsi qu´un nombre de mes collègues de ce temps), alors que nous travaillions au seul quotidien gouvernemental francophone d´alors, El Moudjahid. Ce souvenir s´est fait plus vivace la semaine dernière au Parlement européen. Dans la même soirée, le temple de la démocratie européenne accueillait diverses manifestations culturelles et anniversaires. Dans le vaste hall du troisième étage, le club de foot-ball portugais du Benfica fêtait son 100e anniversaire. Exposition picturale, vidéos, des centaines de jeunes et moins jeunes invités, le président du club mythique, quelques joueurs et l´éternelle idole du club, le chasseur de buts des années soixante-dix, Euzebio, surnommé «la gazelle noire». Au deuxième étage, un peintre israélien militant pour un Etat palestinien exposait quelques magnifiques tableaux appelant à la paix israélo-arabe. L´exposition était accompagnée par un chanteur marocain et un tambourin (drabki) égyptien. Il y avait là, comme aux autres étages, des visiteurs de plusieurs nationalités. Ailleurs, au premier étage, les Chinois donnaient (même avec un peu de retard) réception à l´occasion de la fête de leur Nouvel An, baptisée Année du rat. Au rez-de-chaussée, des députés offraient, je ne sais à quelle occasion, une réception au salon dit «des ambassadeurs». Et les invités? Il y avait de simples citoyens, des politiques des 27 Etats membres de l´Union européenne, des journalistes, des fonctionnaires du PE...Toutes les cérémonies sont ouvertes librement à qui veut. Les petits fours, les amuse-gueule, souvent des plats chauds...sont abondants autant que les vins, bières, alcools, jus, champagnes. Ces fêtes régulières n´altèrent en rien les moments politiques forts du PE durant la journée lorsqu´il s´agit de débattre de l´avenir des peuples qui les ont élus. Ce soir-là, comme beaucoup de soirs, la politique, le sport, l´art, la culture célébraient, comme c´est souvent le cas, la démocratie qui leur permet de vivre libres. Et encore cette image du siège de notre Assemblée nationale comme un fortin imprenable, austère, mystérieux comme la Cité interdite, siège de tant d´empereurs chinois.

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