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Ne laissons personne de côté

Le développement durable est un but central en soi et sa réalisation en ne laissant personne de côté, est et restera un objectif central du « Pacte pour l’avenir » adopté par les chefs d’État et de gouvernement lors de la dernière session de l’AG de l’ONU en soulignant l’importance à accorder à l’éradication de la pauvreté, objectif numéro un du programme de développement durable de l’Agenda 2030, car plus d’un milliard de personnes dans le monde souffrent de pauvreté « aiguë », selon l’ONU.
La pauvreté, sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions, notamment l’extrême pauvreté, reste le plus grand défi et son élimination est une condition indispensable au développement durable.
À cet effet, le Pacte préconise de prendre des mesures globales et ciblées pour éradiquer la pauvreté en s’attaquant à sa nature multidimensionnelle, notamment par le biais de stratégies de développement rural et d’investissements et d’innovations dans le secteur social. Il faudrait par ailleurs prendre des mesures concrètes pour éviter que les gens ne sombrent de nouveau contre la pauvreté, en mettant en place des systèmes de protection sociale bien conçus, durables et efficaces pour tout le monde.
La pauvreté est considérée comme une violation manifeste des droits économiques, sociaux et culturels et comme partie intégrante des droits de l’homme. La lutte contre cette pauvreté touche tous les pays sur tous les continents. C’est le combat du siècle. La question qui nous interpelle est, pourquoi malgré tous les engagements pris par la communauté internationale pour éradiquer la pauvreté, plus du tiers de la population de la planète continue à vivre dans le dénuement et la précarité avec moins de 2 dollars par jour ? Près de 800 millions d’habitants ne mangent pas à leur faim. C’est à se demander si la multiplication des textes sur les droits ne tue pas le droit.
Sur la base de mon expérience sur le terrain à travers les cinq continents, durant des années où j’ai eu la responsabilité, dans le cadre du Pnud, de lutter contre la pauvreté en milieu urbain je suis arrivé à des constats et à tirer des enseignements pour mieux lutter contre la pauvreté dans le monde résumés ci-après.
-La pauvreté s’accroît et s’urbanise au Nord comme au Sud, avec les phénomènes d’urbanisation croissante à travers tous les continents. Dans le même temps, les ressources locales s’avèrent insuffisantes pour faire face aux besoins sociaux grandissants des populations;
-La pauvreté, très difficile à définir et à quantifier, a plusieurs causes qui nécessitent une stratégie globale et plusieurs niveaux d’intervention: la communauté internationale, les gouvernements nationaux, les municipalités et la société civile. Le rôle des collectivités locales est d’autant plus important qu’elles constituent l’interface entre les gouvernements centraux et les populations ;
-La richesse sans précédent de la planète et le potentiel scientifique gigantesque disponible, conjugués ensemble, sont en mesure de venir à bout de la pauvreté, dans un avenir rapproché.
-La lutte contre la pauvreté doit devenir l’affaire de tous: individus et collectivités, secteur public et secteur privé, société politique et société civile. Il y va de notre dignité d’être humain.
Pour toutes ces raisons, il est de la responsabilité de la communauté internationale et des nations qui la composent d’agir sur les causes et les conséquences de cette pauvreté.
La responsabilité de la communauté internationale, principalement des pays les plus développés, ainsi que les institutions financières internationales, le FMI et la Banque mondiale en particulier, est entière. Cette responsabilité consiste :
- à augmenter l’aide publique au développement.
- à réduire, voire annuler, la dette des pays les moins avancés en s’assurant que les fonds dégagés vont aux politiques en faveur du développement durable, y compris l’éradication de la pauvreté;
- à prendre en compte, dans les programmes d’ajustement structurel, les niveaux de vie des populations les plus démunies dans chaque pays concerné, en vue de les améliorer;
- à promouvoir les investissements dans les pays les moins avancés pour éradiquer les poches de pauvreté, en veillant à améliorer les conditions sociales et à préserver l’environnement dans les zones d’intervention;
- à œuvrer à rétablir la paix dans les régions en guerre, car les conflits retardent le développement des pays et aggravent la pauvreté des catégories sociales les plus faibles. Sur 1 milliard de personnes souffrant de pauvreté, la moitié de cette population vit dans des zones de conflit. Ces conflits sont à l’origine des migrations et des problèmes sociaux dans les villes;
- à encourager la coopération internationale, notamment décentralisée, car elle permet un échange d’expériences, une exploitation des complémentarités existantes en tirant profit des avantages comparatifs, pour mieux lutter contre la pauvreté. Cependant la responsabilité première dans cette lutte contre la pauvreté demeure celle des États, appelés à s’attaquer à ses causes, en développant une économie créatrice d’emplois durables et de revenus. L’Algérie peut être considérée comme une référence et une source d’inspiration pour l’éradication de la pauvreté à la fois par sa politique de développement durable et pour sa construction d’un modèle d’État social qui sécurise, par sa politique d’allocation rationnelle des ressources, des conditions décentes de vie et de travail pour tous, l’accès généralisé des familles aux services sociaux de base et la protection des catégories les plus vulnérables de la société. Parmi les mesures de protection sociale, citons entre autres la défense constante de l’emploi et du pouvoir d’achat, le soutien continuel des prix des produits de première nécessité, la valorisation systématique des salaires et des retraites compte tenu de l’inflation importée, l’assurance chômage et l’aide apportée aux femmes au foyer. Le financement de ces dépenses a toujours été assuré même lorsque le pays traversait une période de baisse de ses recettes budgétaires. 

*Expert international

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