Le choix des partenaires pour le développement
L'objectif 17 de l'Agenda 2030 des Nations unies consiste à redynamiser le partenariat mondial pour le développement durable. Le programme 2030 est universel et appelle tous les pays - développés et en développement - à agir afin que personne ne soit laissé pour compte. Sa mise en oeuvre nécessite des partenariats internationaux, régionaux, nationaux et locaux associant les pouvoirs publics, le secteur privé et la société civile.
Dans le cadre de ces partenariats, les efforts conjoints permettent d'exploiter les ressources au maximum, d'éviter les investissements redondants ou qui se chevauchent, d'exploiter les synergies et d'instaurer une culture du partage. Les partenariats rassemblent des forces et des perspectives différentes qui stimulent la créativité et l'innovation, souvent grâce à des capacités uniques, et favorisent la réalisation d'objectifs communs.
C'est la raison pour laquelle l'Algérie accorde une grande importance à ses relations internationales selon une doctrine basée sur le multilatéralisme, le non- alignement, l'équilibre des intérêts, la diversification, le respect de la souveraineté nationale et la non-ingérence, l'objectif étant de consolider son indépendance économique et son autonomie stratégique.
Du côté algérien, la promotion des partenariats régionaux et internationaux, sous l'égide de la présidence de la République, relève de la responsabilité de plusieurs acteurs aussi bien politiques, économiques et sécuritaires (MAE, MDN, Micl, ministères sectoriels), que socio-culturels (formation, recherche et santé). Les principaux partenaires de l'Algérie sont l'Union européenne et ses États membres (notamment les pays du nord de la Méditerranée: France, Espagne, Italie, Portugal, Grèce) les grandes puissances: les USA, la Russie, la Chine et l'Inde et des pays émergents (Turquie, Brésil). Le développement des relations avec le Moyen-Orient et l'Afrique, en particulier les pays frontaliers, est une constante dans la politique algérienne, appelée à se traduire par de nouveaux investissements et une progression des échanges commerciaux.
Quant à ses relations avec le reste du monde, l'Algérie est animée d'un esprit d'ouverture pour la promotion de coopérations mutuellement bénéfiques, là où existeraient des complémentarités et des avantages comparatifs spécifiques.
L'Algérie privilégie sur le plan économique les partenariats qui valorisent ses ressources naturelles, qui diversifient son économie, qui substituent la production nationale aux importations, qui favorisent les exportations, le développement durable et l'intégration nationale. Trois domaines d'intérêt stratégique sont ciblés: le développement des énergies renouvelables, notamment le voltaïque et l'hydrogène, l'apport des nouvelles technologies numériques comme l'IA, dans les principaux secteurs d'activité, la contribution à l'autosuffisance alimentaire. C'est dans cette optique que des partenariats ont été engagés récemment avec l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne.
Sur le plan politique, il y a lieu de souligner le respect de l'Algérie de ses accords internationaux, bilatéraux ou multilatéraux, qu'elle a signés depuis son indépendance, son soutien aux causes justes dans le monde et ses efforts constants pour préserver la paix et la sécurité par le dialogue et la médiation dans les situations conflictuelles, en Afrique et au Moyen- Orient, notamment. Sur le plan sécuritaire, l'Algérie qui dispose d'accords de partenariats avec tous les pays frontaliers et en matière de défense nationale, tout en comptant sur ses propres forces, a construit des alliances et conclu des accords stratégiques d'entraide mutuelle pour dissuader toute velléité d'agression extérieure.
L'Algérie demeure un partenaire respecté et attractif pour les pays étrangers à cause de ses avantages comparatifs, notamment de son espace et de sa position géographique entre l'Europe et l'Afrique, de ses potentialités énergétiques et minières, de sa stabilité politique et de sa contribution à la sécurité régionale. Ce qui lui permet de négocier avantageusement ses accords de partenariats d'égal à égal sans être dupes des éléments de langage- comme partenariat gagnant/gagnant, partenariat mutuellement bénéfique, partenariat équilibré, codéveloppement, aide au développement, accompagnement- qui, en vérité, ne font souvent que masquer un jeu à somme nulle. Dans le cas d'un partenariat déséquilibré, ce que le partenaire gagne correspond à ce que le pays perd.
C'est cette force sécuritaire, économique et financière, ne devant rien à personne, qui lui permet de choisir ses partenaires, de renégocier des accords déséquilibrés comme celui avec l'Union européenne et de s'ouvrir à de nouvelles coopérations en toute autonomie et selon ses conditions.
C'est ainsi que l'Algérie a recours volontiers à l'investissement étranger, direct ou en partenariat, en vue d'accéder à la technologie et aux marchés étrangers, mais en fixant des conditions précises: la protection et le soutien de la production nationale, l'interdiction de certains secteurs stratégiques, un partenariat minoritaire du capital étranger dans certaines filières, l'obligation de formation du personnel et le transfert effectif de la technologie, l'intégration locale et l'exportation totale ou partielle des produits de l'investissement avec un bilan devises positif. Elle offre en contrepartie l'ouverture du marché et une fiscalité incitative, et garantit la protection des capitaux investis, ainsi que le transfert des bénéfices.
Cette indépendance dérange des intérêts néocolonialistes habitués à des partenariats qui leur permettaient d'exploiter les ressources naturelles de l'Algérie à leur guise et sans perspectives de développement. Ce sont ces mêmes intérêts étrangers qui sont à l'origine des campagnes haineuses de dénigrement et de désinformation menées contre notre pays. En vérité, leurs gesticulations ne font que refléter leur impuissance à ralentir la construction de l'indépendance économique du pays, qui se poursuit résolument sans eux.