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Garantir la disponibilité de l’eau

«Le Pacte pour l’avenir » des Nations unies a souligné la nécessité « de gérer et promouvoir la prévention du manque d’eau et renforcer la résilience à la sécheresse, pour parvenir à un monde dans lequel l’eau soit une ressource durable et garantir la disponibilité et la gestion durable d’une eau propre et sûre, de l’assainissement et de l’hygiène pour tout le monde », et ce, afin de réaliser le 6e objectif (ODD 6) du programme de développement durable (Agenda 2030) adopté par l’ensemble des pays membres des Nations unies, y compris l’Algérie. La pénurie d’eau est l’un des défis le plus important de notre temps en matière de développement. Aujourd’hui, 2,4 milliards de personnes vivent dans des pays qui connaissent des problèmes d’approvisionnement en eau. Beaucoup sont de petits exploitants agricoles qui ont déjà du mal à satisfaire leurs besoins quotidiens en eau potable, en aliments nutritifs et en services de base comme l’hygiène et l’assainissement. Les femmes, les populations autochtones, les migrants et les réfugiés sont particulièrement touchés. Avec les changements climatiques qui réduisent la pluviométrie et augmentent la sécheresse, garantir la disponibilité de l’eau est devenu un enjeu existentiel et un défi permanent à l’échelle planétaire. Selon l’ONU, la rareté de cette ressource, a généré 831 conflits liés à l’eau dans le monde. C’est dire à quel point la rareté de l’eau peut constituer un motif de guerre sur tous les continents. Dans sa résolution adoptée le 28 juillet 2010, l’Assemblée générale des Nations unies reconnaît que « le droit à l’eau potable et à l’assainissement est un droit fondamental, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits de l’homme ». Par ailleurs, les Nations unies lui ont donné un fondement juridique en droit international en déclarant que ce droit faisait partie du « droit à un niveau de vie suffisant » reconnu par plusieurs traités internationaux relatifs aux droits de l’homme. L’eau doit être potable, accessible, disponible, d’un coût abordable et fournie sans discrimination aucune. La résolution place les États et les organisations internationales comme garants de ce droit et insiste sur la coopération et l’assistance internationales. Les Nations unies y reconnaissent que ces derniers peuvent déléguer à des opérateurs privés, publics ou à des ONG la mise en œuvre du service public de l’eau potable. La contribution des entreprises privées aux grands enjeux de l’eau, et à l’atteinte des objectifs millénaires du développement y est ainsi pleinement reconnue. En Algérie, les potentialités en eau sont actuellement évaluées à 17,3 milliards de m3 qui se décomposent comme suit : 9,8 milliards de m3 d’eau superficielle ; 2,5 milliards de m3 d’eau souterraine dans la région Nord ; 5 milliards de m3 d’eau souterraine dans la région du Sahara septentrional. La production nationale d’eau, qui s’élève à près de 11 milliards de m3/an, est répartie sur 3,4 milliards de m3 d’eau potable, 600 millions de m3 pour l’usage industriel et près de 7 milliards de m3 destinés à l’usage agricole». Le volume d’approvisionnement national en eau potable, provient à 50% des nappes phréatiques, 33% des eaux de surface et 17% du dessalement de l’eau de mer. Des études universitaires locales classent l’Algérie parmi les pays pauvres en termes de ressources en eau, puisque la consommation annuelle par habitant est estimée à moins de 600 m3, alors que la Banque mondiale fixe le taux à 1000 m3 par an. Tous secteurs confondus, la consommation en eau est estimée à 17 milliards de m3, alors que les besoins dépassent les 20 milliards, selon les estimations des experts.
1-Pour la consommation en eau potable de la population, l’Algérie oriente massivement ses investissements vers la réalisation de stations de dessalement de l’eau de mer (Sdem) Le programme comprend deux phases. La première entre 2022 et 2024, avec la construction de cinq grandes usines de dessalement de l’eau de mer à travers les gouvernorats côtiers. Avec une capacité de production estimée à 300 mille m3 par jour pour chacune d’entre elles.
La deuxième phase de ce programme se déroulera entre 2025 et 2030. Elle comprendra la construction de sept usines supplémentaires de dessalement de l’eau de mer et à la fin de la première phase, l’eau dessalée permettra de couvrir 42 % des besoins en eau potable de la population. Tandis qu’à la fin de la deuxième phase, ils atteindront 60 %. Ces usines de dessalement de l’eau de mer fourniront de l’eau potable aux résidents des régions côtières et ceux situés à 150 kilomètres de ces installations.
2-Pour l’irrigation agricole, l’Algérie s’oriente vers la construction de nouveaux barrages permettant le triplement des surfaces irriguées d’ici à 2028 pour le porter à 3 millions d’hectares soit 45 % de la surface agricole utile. À ce jour, l’Algérie dispose de 81 barrages d’une capacité totale d’environ 9 milliards de m3 auxquels s’ajoutent 5 autres barrages en cours de construction représentant une capacité supplémentaire de 300 millions de m3. À l’horizon 2030, la stratégie nationale ambitionne d’atteindre un total de 95 barrages avec une capacité de stockage de 12 milliards de m3, ainsi que la construction de 750 retenues collinaires offrant une capacité supplémentaire de 300 millions de m3. Ce programme vise à surmonter les défis liés à la sécheresse, en assurant un approvisionnement continu en eau potable et en soutenant les besoins en irrigation, essentiels pour la sécurité alimentaire et la durabilité du développement. La volonté des responsables du secteur de l’eau a été, et demeure encore de mobiliser le maximum des potentialités naturelles de ressources en eau et de développer en parallèle, des ressources nouvelles, notamment à partir du dessalement de l’eau de mer. Ces efforts considérables ont permis de combler des retards accumulés lors des années 90 et de répondre à des situations difficiles. En même temps que l’augmentation de l’offre, l’accent est mis sur les économies à réaliser, notamment par le colmatage des fuites d’eau, la récupération des eaux usées, l’irrigation au goutte à goutte et sur la régulation de la demande par l’appel à la sobriété. Compte tenu de l’augmentation constante des besoins, ce programme sera naturellement poursuivi et intensifié dans les années à venir, car il est le facteur essentiel du développement du pays et de sa sécurité.

*Expert international

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