L'Expression

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Une fête bien arrosée

Voilà un jeune homme qui tient la caisse de sa maman sous l’œil et sa main. Lorsqu’il en a envie, il sort, s’abreuve, prend le volant et sous l’effet du nectar de Bacchus, provoque un sinistre. Et pas que cela!

Lorsque Djabri Billel, le jeune juge blond du siège d'El Hussein-Dey (cour d'Alger) avait fini, vers les treize heures tapantes, avec les dealers, il cherchera des dossiers moins brûlants, mais plus «piquants»! C'est ainsi qu'il appellera Binini.D. un partisan des alcooliques du coin, pour rendre compte de ses vils actes qui ne lui ont ramené que des ennuis. Il est apparu que le gus en question, est un habitué des coins où l'on s'abreuve à satiété, des gens qui prennent, non seulement le risque de boire, mais encore de prendre le volant, et de commettre l'irréparable, sur la route!
En effet, Binini, juste après quatorze heures, dans un état lamentable, sort les clés de sa belle voiture, démarre pour des tours en ville, et même un peu plus loin, histoire de se décongestionner de l'odeur inconvenante d'une grosse dose d'alcool. Puis, pas de chance, il heurte un piéton, le blesse grièvement, et sous l'effet d'une peur bleue, redémarre sans porter assistance au blessé. Il faut de suite préciser d'emblée que la maman de l'inculpé était plus ou moins responsable de l'accident de la circulation ayant entrainé de graves blessures, sinon un handicap à vie d'une personne dont le seul tort aura été de marcher sur le «trottoir», agréablement aménagé par les services techniques de l'APC du coin!
«Ecoutez bien ce que le tribunal a à vous apprendre, inculpé! Dans notre pays, il n'y a aucune loi qui interdit la consommation d'alcool! C'est clair, net et précis! Par contre, il est strictement interdit de boire de l'alcool et de prendre le volant, sous peine d'appliquer très sévèrement la loi. Pour ce qui est du dossier d'aujourd'hui, il apparait nettement que vous vous étiez arrêté pour vous rafraîchir en ces moments de malvenue chaleur «hors - saison». Seulement, après avoir rempli votre estomac du nectar de «Bacchus», il fallait pour vous de rentrer en bus ou en taxi, vu le taux d'alcoolémie, enregistré après l'accident, surtout en ces grosses chaleurs. Non, vous avez, en toute connaissance de cause de votre état anormal, pris place derrière le volant, fait quelques hectomètres et bousculé Hamid ou. F. un pauvre manoeuvre qui marchait tranquillement, rentrant chez lui à quinze heures, après huit pénibles heures d'un travail harassant...», annonça, la tête haute, le juge qui regardait les yeux dan les yeux, l'inculpé qui se tenait les tempes après avoir su ce qu'il avait commis comme dégâts. Il voulait s'exprimer, dire ses regrets, demander pardon à tous, mais aucun son ne voulait se dégager du fond de la gorge nouée à l'extrême! C'est alors que Djabri, le doux président de la section correctionnelle du tribunal d'Hussein -Dey (cour d'Alger) allait passer à la vitesse supérieure en posant une question relative à la durée de la consommation d'alcool, et depuis combien de temps, il avait appris à boire. Binini. F. réfléchit un court instant, avant de se mettre carrément à table, craignant probablement les foudres de Dame justice! Il racontera qu'il avait appris à consommer de la bière au cours d'une soirée fort bien arrosée «à la suite du mariage de son cousin maternel, qui lui avait offert des verres, à l'occasion de son union avec ma soeur Aïda.D. J'étais heureux pour ma frangine, qui s'est réfugiée à vie avec mon cousin!
-- Ah bon. Vous avez ainsi arrosé cette fameuse soirée, pour le simple fait que votre soeur fût unie à votre cousin. Mais il fallait arroser cette nuit par la prise de «gazouz», limonade et autres sirops qui nn'ont rien à voir avec l'alcool! Alors voyez ce que vous avez fait cette nuit-là! C'est alors que l'inculpé - détenu pour avoir fui après l'accident, mais pas pour s'enfuir: «Je m'étais précipité vers le commissariat pour signaler le sinistre, mais deux bonhommes en voiture m'ont poursuivi, neutralisé et remis à la police...Et...Je...
--Hélass! Vous avez été pris en état de fuite, c'est tout.
Les deux citoyens ont mis du temps à vous poursuivre, avant de vous forcer à vous arrêter, loin du poste de police! 

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