L'Expression

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Un joint qui ne mène pas loin

Lundi, c'est un jeune inculpé d'usage et de détention de stups qui réclame justice... La loi 04-18 du 25 décembre 2004, est menaçante, frappante, intolérante et percutante!

Il y a des juridictions qui ne valent que par la forme, la maestria et la tenue de leurs magistrats. Lorsqu'ils sont décriés, c'est la justice qui prend un coup. Dans le cas contraire, les détenus sont repêchés en appel, grâce à des verdicts justes, pris en commun avec les trois magistrats du siège.
Le détenu est rapidement ´´cuisiné´´ par le juge.
Me Med Djediat, en défenseur avisé, devra suivre l'interro sans sourciller, mais en prenant soin d'être aux côtés d'Abdelilleh. F. son jeune client.
«Dites-nous un peu comment les flics vous ont surpris avec le joint entre les phalanges, en plus des trois autres dans la poche de votre blouson?», marmonne le président dans un silence lourd, pesant et même agaçant. «Je l'ai déjà dit aux policiers et au procureur de permanence, car on m'a ramassé un vendredi 14, à 15 heures et quelques. Je n'avais rien entre les doigts. Lorsque la patrouille était passée dans le noir de la fin du crépuscule, le joint était jeté sur le sol à plus de six mètres de la murette sur laquelle j'étais assis. Je vous jure que...» Le magistrat l'interrompt en lui ordonnant de ne plus jurer ni d'évoquer Dieu et ses prophètes. L'avocat sent que son client vacille. Il tente un coup en demandant au juge de lui permettre de poser une question à l'inculpé. Le juge dit oui, tout curieux de savoir, ce qui va sortir de la ´´gibecière´´ du défenseur. Ce dernier voudrait savoir si dans l'artère où se trouvait son client, il y avait du monde. «Oui et comment qu'il y en avait. Il y a un café dans les parages et un ´´Quatre saisons´´ juste en face. Il n'interviendra plus jusqu'au moment où le juge va l'inviter à plaider. De son côté, le procureur n'a aucune question à poser. Il est sûr d'une chose: Amine est coupable de détention et usage de stups, délits prévus et punis par l'article 12 de la loi 04-18 du 25 décembre 2004, relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants. L'avocat s'écrie, car révolté par le fait que «certains procureurs ´´bornés´´ refusent de répondre aux requêtes des justiciables et de prendre en charge leur dossier médical comme l'exige la loi, une subordination aux lois de la République que le ministre se doit de dénoncer et sanctionner, s'il y a lieu... à cause de sa date de promulgation, en utilisant au besoin les prérogatives et les attributions que lui confère la loi dans l'intérêt d'une justice crédible, telle que voulue par le peuple et le nouveau pouvoir depuis le 22 février 2019». Le juge n'est pas convaincu de l'innocence du détenu. Il est vrai qu'il a sous les yeux le P.V. d'audition où il reconnaît avoir déjà fumé du cannabis, mais pas ce soir-là. Il tente un énième coup: ´´Pouvez-vous nous apprendre s'il y avait quelqu'un avec vous et qui se serait débarrassé du joint?´´ La réponse est non, et le jeune ado de la grosse localité de Bou-Ismaïl (Tipaza) va plus loin en martelant que, quand bien même cette situation avait existé, il ne jouerait jamais au délateur. Le président retient une remarque, se tourne vers le procureur, qui n'a toujours pas de questions à poser si ce n'est - au moment voulu - de requérir un solide six mois de prison ferme et une amende conséquente. Le ´´gosse´´ confond les demandes du procureur et veut crier à la hogra. Heureusement pour lui, son avocat, a, au début de son intervention, rendu hommage au représentant du ministère public, lequel n'a posé aucune question enfonçant son mandant. Puis, il s'accroche désespérément à l'absence de délits: ´´Mon client n'a pas été pris en flagrant délit d'usage et de détention de drogue. Pourquoi le tribunal ne le croit pas lorsqu'il a affirmé cent fois qu'il est innocent et qu'il était étranger à cette histoire?´´,s'est écrié le conseil qui a parlé de la possibilité de la présence d'une seconde personne qui aurait pu très bien se débarrasser du joint en voyant la voiture- radio surgir du virage. C'est connu comme procédé! Il brosse un bref aperçu sur la personnalité de son client: ´´C'est une victime du système scolaire. Il est à l'abri de stress, car sa famille est honorable et il n'a aucune raison de se shooter, et se faire prendre comme un pigeon. Il réclame avec rigueur «la relaxe du jeune qui a passé certes une courte détention préventive», conclut l'avocat dont le visage s'éclaircit lorsque le juge prononce sur le siège, la relaxe au bénéfice du doute d'Amine, qui se précipite pour embrasser son avocat, mais, ce dernierfreine l'élan du jeune homme en tendant la main!
Du calme, inculpé, retenez-vous! Si jamais, vous revenez dans moins de cinq ans, le sursis aura fait place à l'emprisonnement ferme!», s'exclame le magistrat, agacé, comme jamais, il aura été!

De Quoi j'me Mêle

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