L'Expression

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Un curieux scénario à la barre

Cette année encore, Ramadhan 1442 ne fera pas exception, puisque nous avons assisté à un procès via la visio, mettant aux prises des gars d'un même quartier...

Il ne restait que trois jours, ce lundi, pour que monseigneur Ramadhan 1442, s'en aille, pour une virée de 11 mois et être de retour, ponctuel et prêt à mettre à l'épreuve les jeûneurs. Chez nous, il se présente chaque année, avec ses mille et une douceurs, saveurs, mais aussi et surtout, ses cortèges de contradictions, dans l'application des règles ancestrales! Et parmi les affreuses mauvaises habitudes, il y a inévitablement les rixes et autres coups et blessures et bagarres. Qui dit coups, pense automatiquement aux blessures! Et quiconque fait des blessures volontaires, tombe sous le coup de l'article 264 du Code pénal, (loi 06-23 du 20 décembre 2006) qui dispose évidemment que: «Quiconque, volontairement, fait des blessures ou porte des coups à autrui ou commet toute autre violence ou voie de fait, et s'il résulte de ces sortes de violence, une maladie ou une incapacité totale de travail pendant plus de quinze jours est puni d' un emprisonnement d' un (1) à cinq (5) ans et d'une amende de 100 000 DA à 500 000 DA. Le coupable peut, en outre, être privé des droits mentionnés à l' article 14 de la présente loi pendant un an au moins et cinq ans au plus... Quand les violences ci-dessus exprimées ont été suivies de mutilation ou privation de l' usage d'un membre, cécité, perte d'un oeil ou autres infirmités permanentes, le coupable est puni de la réclusion à temps, de cinq à dix ans. Si les coups portés ou les blessures faits volontairement, mais sans intention de donner la mort l'ont pourtant occasionnée le coupable est puni de la peine de la réclusion à temps, de dix à vingt ans.»
Le président, est, ce lundi à 10 heures 25 minutes, tout frais, après un repos d'une semaine bien mérité. Donc, il ne pouvait qu'être en bonne forme pour mener son audience où l'on pouvait deviner près d'une centaine de dossiers à liquider! Evidemment, tout le monde aura compris que plus de la moitié sera renvoyée après les fêtes de l'Aïd Esseghir, pour une raison ou pour une autre. Le plus gros des reports, le sera, sur la demande des conseils! Après l'examen de cinq dossiers relatifs respectivement, au non-paiement de la pension alimentaire, d'insultes et injures, d'atteinte aux biens immobiliers, de tapages nocturnes et homicide et blessures involontaires, le juge appela, via la caméra bien placée juste en face, les deux inculpés de coups et blessures réciproques. Il s'agit de Mayouf H. tailleur au village voisin de la ville de l'Ouest d'Alger, âgé à peine de 25 ans et Salih D. un gaillard chômeur de 26 ans. Ce dernier qui a eu vent que Mayouf, par ailleurs, un athlète doublé d'un qualificatif qui fait parler de lui, comme étant un beau gosse, mais aussi et surtout un dragueur, au charme frappant ! Et pourtant, les deux voisins en sont vite arrivés aux mains. Devant le juge qui les interrogeait via la visio, les deux inculpés de coups et blessures réciproques, fait prévu et puni par l'article 264 du Code pénal, ont essayé tour à tour, mais vainement, d'expliquer que la rixe n'était pas le but à atteindre au tout début de leur discussion! Cette drôle d'explication va voir les deux magistrats se lancer des regards interrogatifs avant que le président de la section correctionnelle du tribunal n'entame un véritable «réquisitoire» à l'encontre des deux lascars: «Attention, inculpés, ne prenez pas ce tribunal pour ce qu'il ne sera jamais! Vous avez décidé, pour une raison connue de vous seuls, de régler votre différend à coups de poing, de pied, de tête et même de jets de pierres. Le dérangement a valu d'abord, par l'arrivée de la voiture - radio de la police dont les jeunes éléments ont eu beaucoup de mal à vous séparer, ensuite, l'autre dérangement causé au parquet, lors de votre présentation par-devant monsieur le procureur de la République, et pour quel résultat? À la barre, vous mettez en scène un curieux scénario, consistant à nous raconter des bobards qui n'ont rien à voir avec la réalité des faits!», crache le magistrat qui pouvait très bien se passer de ce long et «inutile» commentaire car la loi permet à tout inculpé ou accusé de garder le silence! D'ailleurs, le parquetier, sans doute, pour apporter son aide au tribunal, intervient pour rappeler à l'intention des deux inculpés, mais aussi, dans la foulée, à toute l'assistance, que la justice était à la disposition de la recherche de la vérité, et par conséquent, «pour ce que vous avez causé à la société, je réclame une peine d'emprisonnement de 3 ans dont deux assorties du sursis et une amende ferme de 150 000 DA!» Un silence accompagne les demandes que les protestations des inculpés briseront, mais le juge fera taire en tapant fort sur le pupitre! Après le prononcé du traditionnel dernier mot aux inculpés, le président lut à haute voix, le dispositif, car le juge rendit justice sur le siège, le verdict n'était en définitive, que la demande du ministère public! 

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