Ruades dans la came!
Les nombreuses poursuites contre les usagers et les trafiquants de drogue sont légion, même si les juges du siège...
Un jeune égaré, ainsi qu'un nombre effarant d'autres inculpés, passent devant le tribunal correctionnel pour avoir détenu de la drogue (6 500 cachets psychotropes) avec l'intention de la revendre!
Les agents de la brigade antidrogue ont surveillé les gus depuis un bon bout de temps, avant de passer à l'acte. «Ce fut un jeu d'enfant!», avait joyeusement reconnu un excellent élément de la police judiciaire du coin, avant le démarrage des débats. Grave inculpation, car jouer avec le poison avec des écoliers et des collégiens, peut mener loin, très loin, nous allions faire un pléonasme et écrire... en taule et souvent, lorsque les faits sont avérés, pour très longtemps! ce qui fait beaucoup de personnes, parfois des jeunes, qui s'amusent à ce jeu dangereux, frôlent, jusqu'à s'attirer les foudres des articles 12 et 17 de la loi 04-18 du 25 décembre 2004, relative «à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes.» Pour les pauvres parents, c'était, là, une triste, grave et nouvelle catastrophique! Pis encore, comme nouvelle, le voisinage, d'abord, ne peut s'empêcher de grossir les faits, allant parfois jusqu'à multiplier par 10 le nombre et les chiffres qui vont avec! Pour l'indulgence des amateurs des «on dit que...» «il paraît que...», il faudra repasser; ajoutons l'étourderie du jeune conseil consulté, et nous aurons tous les ingrédients, pour les proches, d'un affolement justifié. En effet, le jeune avocat parla, de suite, du contenu de l'article 17, redoutable à plus d'un titre, car le commun des mortels ignore généralement le contenu des lois.! Le procureur requiert fort et demande 20 ans d'emprisonnement pour le second inculpé et
15 pour le premier. Pour le 1er inculpé, il confirme ce que son client a déjà reconnu le délit et le pourquoi. «Le détenu vous a donné une version repoussée avec force par le second fougueux inculpé, Halim. H. Ce fameux inculpé risque
20 ans. Le procureur de la République a parlé de poison et de rigoureuse application de la loi». «Est-ce que ces demandes émanant du parquet sont éducatives? répressives? dissuasives? Nous l'ignorons»!, a articulé l'avocat, qui revint à l'écoulement de came, qu'il dit inexistant: «Il y a seulement détention, sans plus!», a ajouté le défenseur. Pour Halim, toujours plaidant à son tour, la détention avec le privilège de ne pas avoir nié depuis la 1ère présentation, l'avocat s'écrie: ´´La faute à retenir est celle qui a consisté à prendre ce poison à titre de «garantie». 20 ans! C'est énorme! Que le tribunal retienne les circonstances atténuantes», répliqua le Conseil; ce genre d'individus est malvenu en prison.
«Mais en liberté, à quoi servent les dealers?» Pour Rahim. D. Il plaide le manque de chance. Il n'a pas pu se défendre à la barre, car il traîne le boulet d'une précédente condamnation pour le même (grave) délit. Durant la détention préventive, on lui a probablement soufflé la récidive et sa signification! Les explications fournies en taule par des gens rompus à la détention, pour certains, perpétuelle, donnent froid dans le dos, les mains deviennent moites, les yeux embués et le nez qui coule, le tout faisant que le corps se met à trembler de toute sa carcasse!
La défense a confiance en la justice, qui saura séparer le bon grain de l'ivraie. L'inculpation la plus dure reste celle qui mène droit à l'article 17 de la loi 04-18, qui n'est pas indulgent, surtout pas avec les récidivistes! Voyons un peu de quoi retourne cet article, redouté par les avocats surtout, à cause de la peine infligée à l'auteur de la commercialisation! L'article en question est une véritable arme de combat lorsqu'il est utilisé à bon escient! L'avocat a beau évoquer l'erreur judiciaire et d'autres possibles «flop», en s'exclamant:
«Monsieur le président, la défense est scandalisée à force de voir, impuissante, la représentante du ministère public, lire un document qui n'a rien à voir avec notre affaire, alors que mon client joue sa liberté! C'est insoutenable! Sachant pertinemment que vous êtes le seul détenteur de la police de l'audience, je me permets donc d'attirer votre aimable attention sur ce flop!» Le Conseil revient à la possible erreur judiciaire et supplie le magistrat de bien examiner le dossier, par ailleurs, très mal confectionné! Après le dernier mot accordé à l'inculpé, le dossier est mis en examen sous huitaine!