Rixe sans merci, mais...

Les jeunes flics de permanence, le dernier week-end de février 2021, ont eu difficilement à faire pour, d'abord arriver à séparer les acteurs d'une rixe qui a commencé dans les escaliers du bâtiment de la cité dont la grosse majorité se trouvait toujours dans les bras de «Morphée», mais qui s'était poursuivie sur la placette encore «endormie» à la suite d'une nuit agitée par le mauvais temps qui a frappé la région.
Ce qui a amené le juge d'instruction à qualifier les faits à leur juste valeur juridique. Les voisins concernés se sont pris au collet, sans merci. Hargneuse, acharnée et sanglante, la bataille en était vraiment une. D'ailleurs, ce qui a laissé l'opinion publique locale sur l'envie de se déplacer au tribunal pour savoir et surtout, s'enquérir sur le pourquoi de la rixe. Dans une rue où un chantier était ouvert depuis un bon bout de temps, nous savons tous que lorsqu'un chantier est entamé, on ne sait jamais quand, il sera achevé. Et qui dit chantier, dit automatiquement, pierres, cailloux, gravats et autres objets contendants! Un gâchis, quoi! Le juge du jour ne veut pas de bavardages. Il s'adressera aux deux conseils à qui il émettra son souhait d'entendre de courtes plaidoiries car les faits sont clairs et donc, il n'y a pas matière à tergiverser. Les défenseurs ont compris qu'il n'y avait pas lieu de s'attarder sur les insignifiants détails du dossier. Et cette manière de faire du magistrat, va l'amener à aller directement vers l'inculpation: «Coups et blessures ayant entraîné plusieurs arrêts de travail de 3 jours! L'inculpation visait essentiellement les termes de l'article 264 du Code pénal, (loi 06-23 du 20 décembre 2006) qui dispose bien sûr que: «Quiconque, volontairement, fait des blessures ou porte des coups à autrui ou commet toute autre violence ou voie de fait, et s'il résulte de ces sortes de violence, une maladie ou une incapacité totale de travail pendant plus de 15 jours, est puni d'un emprisonnement d'un à 5 ans et d'une amende de 100000 DA à 500000 DA. Le coupable peut, en outre, être privé des droits mentionnés à l' article 14 de la présente loi pendant un an au moins et 5 ans au plus... Quand les violences ci-dessus exprimées ont été suivies de mutilation ou privation de l'usage d'un membre, cécité, perte d' un oeil ou autres infirmités permanentes, le coupable est puni de la réclusion à temps, de 5 à 10 ans. Si les coups portés ou les blessures faites volontairement, mais sans intention de donner la mort l'ont pourtant occasionnée, le coupable est puni de la peine de la réclusion à temps, de 10 à 20 ans.»
Les 13 individus étaient formés de deux groupes: trois avec le lutteur et 10 contre. «Je n'avais pas besoin de mes deux frangins pour me débarrasser des 10 voisins qui ont sous-estimé ma manière de faire, car en tant qu'ex-athlète de haut niveau, je n'avais pas le droit moral de m'en prendre à eux! Je me suis seulement défendu à l'aide de mes seules mains!» Comme il l'avait prévu au tout début des débats, tout fut résumé dans la rixe. On n'alla pas plus loin, et la poignée de main échangée à la barre entre les voisins, ajoutée aux courtes interventions des avocats, firent que le procès gagna du temps.
Devant ces tournures prises pendant le pacifique déroulement du procès, un procès tenu, somme toute pour rien, le président préféra tuer dans l'oeuf toute tentative de réveil des démons, et mit l'affaire en examen pour une durée de 15 jours.